Capital investissement: Le Maroc a encore du chemin à faire
En marge de la conférence annuelle du capital investissement organisée par l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC), le mercredi 14 février à Casablanca, la situation du capital investissement au Maroc a été examinée par plusieurs opérateurs. Quoiqu’il soit satisfaisant, le bilan du Private Equity au Maroc révèle quelques obstacles. Quid des défis qui guettent l’industrie du capital investissement au Maroc? Eléments de réponse.
L’intervention des investisseurs locaux dans le capital investissement a un peu diminué. A fin 2016, les capitaux marocains représentent 46% de la totalité des fonds ; 39% des fonds émanent de l’Union Européenne, tandis que 15% proviennent des autres pays (Arabie Saoudite, EAU, Koweït, Tunisie et USA). 54% des capitaux ont donc été levés par des investisseurs étrangers, selon le rapport de l’AMIC (Association Marocaine des Investisseurs en Capital) sur le capital investissement à fin 2016.
La part des fonds marocains a bel et bien reculé. A fin 2012, elle constituait 53% de la totalité des fonds alloués au capital investissement, selon la même source.
La question maintenant est de savoir ce qui bloque les investisseurs marocains vis-à-vis du Private Equity?
Cette problématique a été au cœur des discussions du quatrième panel – constitué d’investisseurs institutionnels locaux et internationaux - de la conférence annuelle du capital investissement.
D’après le directeur des investissements à la CIMR, Nabil Ahabchane -l’un des intervenants -, ‘’La relation entre l'investisseur institutionnel marocain et le métier du Private Equity [le capital investissement, ndlr] au Maroc est un peu mal née’’.
Il s’est expliqué en soulignant que le ‘’Private Equity a été assimilé par les investisseurs institutionnels comme étant une classe d’actifs un peu exotique… Parfois il était considéré à la limite comme un service civique, dans un certain nombre de secteur’’.
Bourse Vs Capital investissement
Il y a également des facteurs conjoncturels qui n’ont pas facilité le développement du Private Equity au Maroc.
Selon M. Ahabchane, ‘’le Private Equity est une industrie qui est née il y a une vingtaine d’années. Entre 2000 et 2008, la bourse des valeurs de Casablanca avait des rendements insolents. Du coup, se dépenser dans l’analyse d’une blue chips [société avec une grande capitalisation et une liquidité importante, ndlr] cotée en bourse, dans laquelle on pouvait mettre beaucoup d’argent, était plus confortable intellectuellement que de suivre une société de gestion qui allait investir pendant cinq ans avec un montant qui n’est pas énorme’’
Marie-Alexandra Veilleux-Laboire, directrice Maroc de la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le développement), quant à elle, a souligné la rareté des investisseurs ainsi que leurs exigences en termes de TRI (Taux de rentabilité interne). ‘’In fine, on parle de TRI’’, a-t-elle précisé en ajoutant qu’’’aujourd’hui, la région présente des retours sur investissement qui ne sont pas très attrayants’’.
A l’issue de cette conférence, la quasi-totalité des intervenants s’avèrent optimistes par rapport au futur du capital investissement au Maroc. Dans ce cadre-là, la création du fonds ‘’Innov Invest’’, dédié au financement des porteurs de projet innovants et piloté par la CCG (ex-caisse centrale de garantie), a été largement saluée.
Voici en vidéo, retranmises en live par LeBoursier, les échanges de la conférence:
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