Une phase pilote a précédé le lancement de sa plateforme d’acceptation des paiements en ligne entièrement sécurisée (certifiée par Visa et Mastercard et conforme aux standards 3D-Secure et PCI DSS). L'objectif est d'atteindre une communauté de 3.000 e-commerçants générant un volume annuel de 3 milliards de DH et un nombre de 15 millions de transactions.

La société met en avant les technologies et les services premium qu’elle mettra à la disposition de ses clients commerçants.

D’une part, le paiement en ligne à travers le service NAPS sera intégré directement dans le site web ou l’application mobile du e-commerçant, sans redirection vers une page externe. "Ceci garantira un parcours sans rupture jusqu’à la finalisation de la vente", indique la société.

De l’autre, le service NAPS permettra la personnalisation graphique de l’ensemble des pages et messages: logo, charte du e-commerçant…

Mais la grande nouveauté est le lancement du paiement One-to-One (par mail et SMS) qui permettra aux commerçants d’introduire le paiement en ligne sans forcément disposer d’un site web e-commerce.

Cette solution permet au vendeur d’envoyer des liens de paiement à ses clients, par mail ou SMS, après l’accord sur la transaction. "C’est idéal pour les opérateurs du voyage et du tourisme, les professionnels de la vente à distance ou sur les réseaux sociaux, ainsi que pour les relances automatiques des paiements échus et des impayés, ou des usages ponctuels comme la billetterie des événements sportifs et culturels".

Autre nouveauté, le paiement dit "n-fois", service pour le paiement des avances (dans le cas des livraisons à domicile notamment), des abonnements (confirmation avant le paiement de chaque échéance contrairement au prélèvement automatique), des cotisations aux associations…

En plus de ces services, NAPS proposera d’autres fonctionnalités comme le tracking des paniers abandonnés, la notation dynamique des commerçants affiliés, les outils d’analyse du comportement de navigation et d’achat en ligne ou la détection prédictive des tentatives de fraude en temps-réel. "L’objectif est d’améliorer la confiance numérique et d’augmenter les ventes en ligne des clients", explique la société.

Celle-ci promet une implémentation rapide du service e-commerce chez les marchands. Pour les entreprises de taille petite ou moyenne et pour des sites e-commerce standards, l’implémentation se fera en 24h après acceptation du dossier administratif et si le portail web du client ne présente pas de contraintes techniques.

Pour les sites e-commerce élaborés d’entreprises de grande taille ou brassant un chiffre d’affaires important (Jumia, Royal Air Maroc…), l’implémentation nécessitera évidemment plus de temps. "Il s’agit de véritables projets d’intégration informatique", précise le management de NAPS.

En ce qui concerne les plateformes back-office destinées aux paiement One-to-One pour les vendeurs ne disposant pas de site web e-commerce, elle sont activables dès la conclusion du contrat avec le vendeur (octroi de codes d’accès pour générer les liens de paiement).

La tarification sera fixée au cas par cas. NAPS proposera plusieurs formules de tarification en fonction de la catégorie et des besoins du client:

- Un pourcentage du chiffre d’affaires encaissé en ligne,

- Une facturation dégressive en fonction de l’importance du chiffre d’affaires encaissé en ligne,

- Des forfaits à acheter permettant la réalisation d’un certain nombre d’opérations de paiement. Si le forfait est épuisé, le client passe au forfait supérieur,

- Le paiement d’un tarif fixe à chaque opération de paiement.

La concurrence est rude dans le secteur du paiement électronique

NAPS met en place toutes ces innovations, notamment en matière de tarification, pour combattre la réticence des commerçants à utiliser le paiement électronique et ainsi élargir le marché. Même si ce dernier enregistre chaque année un taux de croissance à deux chiffres, l’usage des cartes bancaires est encore dominé par les opérations de retrait de cash.

La société veut également faire face à la concurrence dans le secteur du paiement électronique qui se veut très rude. D’ailleurs, sur son activité TPE lancée il y a une année, elle n’a pu équiper que 1.000 commerçants alors qu’elle ciblait 10.000. "Les deals en cours de finalisation nous permettront d’atteindre 5.000 commerçants d'ici fin février. Notre objectif est d'atteindre 158.000 points d’acceptation à l'horizon 2021, dont 80.000 dans les commerces et services de proximité, et de traiter 18 millions de transactions de paiement et 7 milliards de DH par an", assure le management de NAPS.

Ces difficultés au démarrage de l’activité TPE sont dues à la riposte de la concurrence (du CMI) pour ne pas perdre des parts de marché. L’on rapporte qu’hormis les frais d’interchange incompressibles exigés par les banques, les marges sont écrasées.

Par ailleurs, dans le secteur le niveau des frais interchange est dénoncé par les opérateurs et les marchands qui y voient un frein au développement du paiement électronique au Maroc. Ces frais varient de 0,11% du chiffre d’affaires (pour les pétroliers dont le pouvoir de négociation est important) à 1,2% en fonction du type de commerce.

En tous les cas, NAPS compte sur ses services à valeur ajoutée (TPE permettant de développer plusieurs services comme la recharge téléphonique, la consultation du solde des permis à points, le lancement de programmes de fidélité…) pour se faire une place sur le marché.

Mais aussi sur son réseau qui compte 55 points de service actifs dont 19 agences propres, 23 franchisés et 13 agences partenaires.

Ce réseau permet, entre autres, d’assurer le recrutement de commerçants et le placement de TPE, l’animation des commerçants et des flux de paiement, et le support technique de premier niveau sur le parc de TPE installés. Ceci en plus d’autres services de proximité (paiement de taxes, e-gov…).

NAPS promet de porter ce réseau à plus de 1.800 agences d’ici 2021. Le renforcement sera entamé avec le démarrage de l’activité d’établissement de paiement pour laquelle la société a obtenu l’agrément de Bank Al-Maghrib (il n’est pas encore publié au Bulletin officiel).

Selon le management, le lancement de cette activité aura lieu dans les prochains mois. Ainsi, la société complétera son offre, consistant actuellement en l’acceptation d’opérations de paiements électroniques (TPE et e-commerce), avec l’émission de moyens de paiement (cartes monétiques et paiement mobile).

NAPS compte en effet lancer à la fois des cartes monétiques rechargeables, utilisables dans le réseau bancaire (la société est interconnectée au réseau monétique international, et les wallets (portefeuilles virtuels) pour permettre à ses futurs clients grand public (commerçants de proximité, consommateurs…) un usage large des comptes de paiement qui seront ouvert auprès de son réseau.

Rappelons que depuis son agrément en 2012 en tant que société de financement spécialisée dans tous les moyens de paiement utilisant un support électronique ou leur gestion, NAPS a investi 120 MDH pour se lancer sur le marché.

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