Lancement du centre de recherche Case Africa: Un entretien avec Younès Sekkouri

La journée tenue le 7 décembre à Paris par la filiale marocaine et africaine de la Business School de l'école des Ponts et Chaussées, a débouché sur le lancement de Case Africa, un centre de recherche appliquée qui sera établi au Maroc. Entretien avec Younès Sekkouri, doyen de la région Afrique de l’Ecole des Ponts Business School.

Lancement du centre de recherche Case Africa: Un entretien avec Younès Sekkouri

Le 10 décembre 2018 à 13h35

Modifié 10 décembre 2018 à 13h35

La journée tenue le 7 décembre à Paris par la filiale marocaine et africaine de la Business School de l'école des Ponts et Chaussées, a débouché sur le lancement de Case Africa, un centre de recherche appliquée qui sera établi au Maroc. Entretien avec Younès Sekkouri, doyen de la région Afrique de l’Ecole des Ponts Business School.

La rencontre du 7 décembre a été également marquée par la tenue d'une conférence autour du thème de l’innovation et l'économie circulaire.

- Médias24: Quel est le bilan général de l'événement ? 

- Younès Sekkouri: Un bilan positif au vu du nombre des participants à la conférence sur l’innovation et l’économie circulaire en Afrique, par la qualité des débats au sein de l’amphithéâtre de l’Ecole des Ponts et surtout par le ralliement de chercheurs et praticiens de premier plan à Case Africa, notre centre de recherche appliquée sur les pratiques managériales en Afrique, et enfin par le soutien de notre ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, qui a été notre invité d’honneur.

- Est-ce que les objectifs définis par l'événement ont été atteints ?

- Il me semble que oui. La conférence que nous avons organisée sur l’innovation et l’économie circulaire est l’acte intellectuel fondateur de Case Africa. Nous y avons invité des talents africains basés en Afrique et ailleurs. Notre principal objectif était d’ancrer "une approche par les talents et les contenus" en offrant une réelle opportunité à nos chercheurs, lauréats et étudiants pour s’affirmer sur le territoire de la production de la connaissance.

- Le centre de recherche Africa Case, vient-il répondre à un besoin continental (politique étrangère, économie, politique, ...)? 

- Nous avons procédé au lancement de Case Africa au siège de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées qui a été fondée en 1747. Ce centre de recherche appliquée est destiné à couvrir des thématiques à forte valeur ajoutée pour le management africain.

Cette plateforme que nous basons au Maroc a d’ores et déjà réussi à mobiliser des chercheurs de rang mondial pour s’associer aux praticiens et dirigeants de l’entreprise, afin d’élaborer des études de cas, destinées à être enseignées dans les meilleures universités mondiales et africaines notamment.

Cet exercice permettra de développer des approches qui répondent d’une part à l’impératif du pragmatisme dicté par la demande des dirigeants et l’immédiateté de leurs contraintes, et d’autre part au souci de la rigueur et la cohérence conceptuelles qui permettent la généralisation des pratiques de management et leur éventuelle transposition dans d’autres environnements.

Il s’agit d’un effort sincère de recherche et de formation qui appuie nos dirigeants pour ancrer des styles de management et d’excellence issus de leurs propres référentiels. Ces mêmes dirigeants ont certes reçu des formations de haut niveau à l’étranger, toutefois, elles portent sur des cas d’organisations qui opèrent dans des marchés ou environnements à dynamiques très différentes des nôtres; les ordres de grandeur ne sont pas les mêmes pour les tailles des marchés, les chiffres d’affaires et les bénéfices par exemple.

Je cite un autre exemple lié au domaine des ressources humaines dont l’enseignement peut introduire des biais car la sociologie du travail en Europe ou aux Etats-Unis est très différente de l’Afrique. J’ajouterai que même au sein d’un même pays africain, la réalité est souvent plurielle.

L’ambassadeur de notre pays à Paris l’a d’ailleurs rappelé dans son discours pour inciter effectivement à ce que des contenus adaptés soient développés en mobilisant les talents du continent aux côtés de leurs pairs des quatre coins du monde car in fine, nous avons aussi et toujours des enseignements à tirer des expériences des autres.

- Lors de la conférence, il y a eu le dévoilement de quatre études de cas...

- Les études de cas préparées ont porté sur les questions des transports urbains sous l’angle de la décision stratégique du décideur public pour le Maroc, le leadership féminin africain a fait l’objet d’une deuxième étude de cas- Ouganda, la performance des investissements directs étrangers et le lien avec l’inclusion a fait l’objet d’une troisième étude pour la région Mena et enfin les pratiques managériales dans l’industrie pétrolière au Nigéria est le sujet de la quatrième étude de cas.

- Quel est le sort de ces études de cas ? Seront-elles exploitées au niveau académique au sein de l'Ecole des Ponts Business School ? 

- Ces études de cas et d’autres sont soumises à un processus d’évaluation et de relecture par des pairs car nous recherchons l’excellence en fin de compte.

Elles n’ont pas pour vocation de revoir des stratégies au sens des cabinets de conseil mais plutôt une illustration d’une situation managériale caractérisée par la complexité. D’ailleurs les études de cas destinées à l’enseignement sont toujours doublées de notes méthodologiques mises à la disposition des professeurs pour apporter de la structure aux travaux des dirigeants.

- Au programme de l'événement, il y a eu la conférence sur l'innovation et l'économie circulaire. Pourquoi le choix de ce sujet ? Et quels sont les aboutissements de ce débat ?

- Il m’est difficile d’en faire la synthèse en quelques mots. Nous avons surtout retenu l’accélération des ruptures d’origine technologique comme la blockchain et l’intelligence artificielle et leur impact sur les "business models" voire les modèles de société.

Face à cet océan d’opportunités, nous avons constaté l’absence du rôle des pouvoirs publics dans la mise en place d’environnements en faveur de la génération Y et plus; génération qui est logiquement appelée à traduire le potentiel de ces technologies en opportunités palpables. Cette fracture structurelle risque de peser lourd dans la trajectoire de plusieurs nations et plusieurs générations.

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