Introductions en bourse: Vers un “fast track” dédié aux entreprises du programme Elite
Depuis son lancement au Maroc en avril 2016, le programme Elite a bénéficié à 58 PME opérant dans 18 secteurs, totalisant un chiffre d’affaires de 15,5 MMDH. 11 de ces entreprises ont finalisé leur processus de certification, un sésame leur permettant dès aujourd’hui d’accéder plus facilement aux marchés des capitaux. Plus de détails avec Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca, interviewé par Médias24 à la Bourse de Milan ce 1er octobre, à l’occasion de la 1ère édition des Elite Days.
- LeBoursier: Le Maroc est l’un des rares pays de la région Mena et d'Afrique à avoir intégré le programme Elite. Quel en est l’intérêt pour les PME marocaines ?
Karim Hajji: A l’international, la communauté Elite comprend 900 PME issues de 32 pays, avec un revenu global dépassant les 68 milliards de dollars. Sa mise en place en avril 2016 au Maroc répond à un impératif précis: accompagner les entreprises dans l’accès au marché des capitaux, au sens large du terme: bourse, investissement en capital, dette…, autrement dit tous les modes de financement non bancaires.
La 1ere motivation derrière l’implémentation de ce programme est que, au cours des dernières années, il est devenu évident qu’il est difficile d’introduire des PME à la Bourse de Casablanca, quand ces sociétés ne disposent pas d’un minimum de culture financière. Le programme Elite permet de les doter de cette culture financière, en les outillant pour disposer des prérequis nécessaires à l’accès aux marchés des capitaux.
- Concrètement, quels sont les services proposés aux PME marocaines dans le cadre de ce programme ?
Cela commence par l’élaboration d’une stratégie claire de développement, une organisation et un mode de gouvernance adaptés, une bonne compréhension des modes de financement disponibles, la capacité des entreprises à se valoriser elles-mêmes, et enfin la rédaction d’une "equity story", qui permette à l’entreprise de se "vendre" auprès des investisseurs.
Cette première phase met l’accent sur la formation, qui est assurée par des professionnels aguerris: entrepreneurs, banquiers d’affaires, consultants,… ce qui apporte des réponses pragmatiques aux attentes des entreprises.
La 2è phase du programme consiste en l’accompagnement de l’entreprise par un écosystème constitué de banquiers, d’investisseurs en capital, de sociétés de communication,… qui permet aux PME de combler le gap face aux attentes des investisseurs.
- Depuis son implémentation au Maroc, quelles sont les retombées concrètes du programme ?
Sur les 2 ans et demi du programme, nous avons intégré 58 entreprises marocaines et 10 issues d’Afrique de l’Ouest. 11 d’entre-elles ont finalisé les deux phases d’accompagnement et sont aujourd’hui en mesure de lever des fonds auprès des marchés des capitaux. Avec des résultats probants. Récemment, une PME marocaine certifiée Elite a décroché un financement auprès d’un investisseur sud-africain - à hauteur de 20% de son tour de table.
- Concentrez-vous vos efforts sur des secteurs en particulier ?
Par essence, le programme Elite favorise au contraire la diversité des secteurs d’activités. Les PME marocaines faisant partie du programme sont issues de 18 secteurs différents. Nous lançons une 6è promotion en décembre 2018, composée d’une dizaine d’entreprises, tout en poursuivant bien sûr le processus de certification Elite des PME faisant déjà partie du programme.
Le challenge étant la réussite de l’introduction en bourse des entreprises certifiées, même si ce n’est pas l’objectif principal. Nous avons d’ailleurs récemment mené de fructueuses discussions avec l’AMMC, en vue de mettre en place un "fast track" dédié aux entreprises Elite.
- Les startups ont-elles leur place au sein du programme Elite ?
Le programme s’adresse aux entreprises qui ont déjà un "historique". Cela dit, nous travaillons actuellement avec nos partenaires à la conception d’un modèle similaire, spécifiquement dédié aux startups.
- Quel message souhaitez-vous adresser aux patrons de PME marocaines ?
Nous appelons ces entreprises à exprimer leurs ambitions de croissance car, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’argent n’est pas le problème. Il faut que les entreprises aient l’ambition de se développer, notamment à l’international, et le financement suivra…
>>Lire aussi: Programme Elite : Où en sont les anciennes cohortes
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