L’année 2017 a été un bon cru pour la Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie (SNEP) : forte amélioration des résultats ; hausse spectaculaire du cours en bourse, etc.

Pendant l’année en cours, l'entreprise semble avoir emprunté une trajectoire différente : Evolution mitigée du cours ; contrôle fiscal et alerte sur le résultat net du premier semestre 2018. 

S'ajoute à cela le fait que la durée d’application du droit antidumping en vigueur sur les importations du polychlorure de vinyle (PVC) originaires des Etats-Unis d’Amérique expirera le 26 décembre 2018, selon un avis publié par le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique (MCINET).

Il est à rappeler que les importations de PVC originaires des États-Unis d'Amérique sont soumises à un droit antidumping définitif en vertu de l'arrêté conjoint des ministères de l'industrie et des finances publié le 26 décembre 2013.

La SNEP étant le principal producteur des produits vinyliques (PVC et Compound PVC) au Maroc et ayant souffert pendant plusieurs années de la concurrence étrangère, a pu se redresser grâce à ces mesures en l’espace de quelques mois.

Soulignons qu’elle bénéficie également des mesures antidumping sur les importations du PVC originaires de l’Union Européenne et du Mexique, décidées à la fin de l’année 2016 et qui ont une durée de cinq ans.

Le contexte qui s'était amélioré pour l'entreprise au cours de ces dernières années est donc devenu moins favorable, et l’action SNEP hésite actuellement en bourse.

Baisse de plus de 30% du cours en l’espace de trois mois

En effet, le cours de l'action s’est déprécié de plus de 18% depuis le début de l’année 2018, en passant de 579 DH au 2 janvier 2018 à 470 DH à la clôture de la séance du 31 août. (Voir graphique ci-dessous)

Evolution du cours de la SNEP

Source: Bourse de Casablanca
 

Il importe de rappeler les différentes phases d’évolution du cours de la SNEP durant l’année en cours.

La SNEP a démarré l’année 2018 en bourse sur un trend remarquablement haussier.

Comme nous l’avait expliqué un analyste de la place dans un précédent article, "la plus-value exceptionnelle qu’a enregistrée la Snep suite à la vente de ses propres actions dans le cadre de son programme de rachat, la progression du dividende à distribuer au titre de l’exercice 2017... sont autant d’éléments qui ont favorisé le rebond de son cours. Celui-ci a entièrement intégré ces informations, avec une hausse significative au début de l’année en cours".

Après avoir atteint un pic de 830 DH le 2 février 2018, suite à l’échange de 15.085 actions, le titre SNEP a entamé une trajectoire baissière pour atteindre un cours de 649 DH à la clôture de la séance du mercredi 9 mai.

Rien d’alarmant. Cette baisse traduisait, comme nous l’avait confirmé notre analyste, une simple correction de cours, engendrée par un mouvement de prise de bénéfice. 

Toutefois, à la fin du mois de mai 2018, un communiqué de la société est apparu, informant sur le contrôle fiscal dont elle a fait l’objet durant l’année en cours, et qui s’est dénoué en signant un protocole d'accord avec la Direction générale des impôts pour le règlement définitif et irrévocable d'un montant de 10,5 MDH.

La baisse du cours de la SNEP ne s’est pas estompée. Elle s’est même accentuée après le profit warning qu’a publié l’entreprise le 29 août 2018.

En effet, le coût du contrôle fiscal, combiné à la non récurrence de l’effet positif du redressement du résultat financier du premier semestre de l’année 2017 (grâce aux reprises des provisions sur le stock d’actions SNEP auto-détenues dans le cadre du programme de rachat) a poussé la SNEP à anticiper une baisse d’environ 46% de son résultat net du premier semestre 2018.

Suite à cette annonce, le titre a perdu plus de 20%, après l’échange de 16.275 actions pendant trois séances boursières, pour descendre à 470 DH au 31 août.

Source: LeBoursier

En l’espace de trois mois, l’action a chuté de près 31%.

Toutefois, SNEP estime qu’elle devrait clôturer le premier semestre 2018 sur une nouvelle amélioration de ses indicateurs opérationnels avec des hausses d’environ 9% et 7% respectivement pour son chiffre d’affaires et pour son résultat d’exploitation. Mais ces prévisions n'ont pas convaincu le marché...