Le marché boursier toujours en baisse, reflet des craintes et de l'attentisme des investisseurs

Abir Labied | Le 28/6/2018 à 14:26

Attentisme, atonie, ralentissement, inquiétude, manque de visibilité, désengagement et perte de confiance des investisseurs…sont des mots qui reviennent dans nos échanges que ce soit avec les analystes ou encore avec les grands opérateurs du marché. Une chose est sûre, ce premier semestre 2018 n’était pas fameux pour la Bourse de Casablanca ; l'évolution des indices en est la preuve.

 

Le premier semestre 2018 a été marqué par une sorte de désengagement des investisseurs du marché boursier marocain. Celui-ci traverse actuellement une mauvaise passe dont la fin n’est toujours pas déterminée par les professionnels de la place. Après avoir effacé ses gains annuels, il est passé dans le rouge. Même les valeurs solides qui présentent un "fort potentiel" ont subi une pression.

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A la clôture de la séance du 28 juin, le Masi a creusé ses pertes pour afficher une variation Year-to-date de -3,11%, accompagnée d'un volume de l'ordre de 16,4 MMDH . Pour sa part, l'indice représentatif des 15 plus grandes capitalisations de la place, FTSE CSE Morocco 15, a affiché une contre-performance annuelle de -7,9%.

Après avoir atteint des sommets  pendant le premier mois de l’année suite à l’entrée en vigueur de la réforme du régime de change, le Masi n’a pas tardé à amorcer sa tendance baissière qui n’a pas été redressée par la publication des premiers résultats trimestriels des sociétés cotées déjà anticipés.

Jusqu'à quand cette baisse?

Peut-être après la publication des résultats semestriels (en juillet par les banques conformément aux nouvelles normes IFRS9, et à partir de la mi-août pour les autres sociétés cotées) ? Si le niveau des résultats est à la hauteur des attentes des investisseurs cela pourrait marquer le début d’un inversement de tendance sur la Bourse de Casablanca.

 Entre-temps, la tendance baissière observée sur la place n’a pas l’air de changer de trajectoire. Les analystes imputent cette atonie surtout à l’absence de nouveaux papiers et de catalyseurs censés donner un nouveau souffle au marché.

La seule introduction en bourse qui a eu lieu depuis le début de l’année (celle d’Immorente, ndlr.) a connu un faible engouement, la valeur oscille toujours autour de son cours d’introduction. Ce n’était pas une réussite selon les analystes que nous avions sollicités. Ils estiment que la nouvelle recrue de la bourse n’a pas vraiment séduit les investisseurs dont les appréhensions persistent.

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Dans le même sillage, rappelons que 11 entreprises d’Elite Maroc avaient annoncé leur intention de réaliser une opération sur le marché, dont la majorité via une IPO. Si cela se concrétise, cela pourra donner un nouveau souffle au marché, d'après les analystes.

Un mouvement de boycott qui pèse sur le marché...

D’autre part, il y a cette campagne de boycott des marques de Sidi Ali, Centrale Danone et des stations-services d’Afriquia. Les répercussions du mouvement n’étaient pas directement visibles sur les valeurs concernées en bourse, ceci étant parce qu’elles ne sont pas liquides et ne disposent pas de flottants significatifs sur le marché.

Le vrai impact est celui relatif à la psychologie des investisseurs. Depuis le lancement du mouvement de boycott, la crainte et l’inquiétude dominent aussi bien le comportement des investisseurs marocains que celui des étrangers qui se désengagement petit à petit de la place Casablancaise. Aucun investisseur n’est prêt à prendre le risque dans le contexte actuel.

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Le marché marocain reste cher pour les investisseurs étrangers

Cela dit, d’autres facteurs justifient le retrait des étrangers du marché marocain notamment la cherté de celui-ci. Ils préfèrent réorienter leurs capitaux vers d’autres marchés "correctement valorisés" et "plus attractifs".

Aussi, la croissance bénéficiaire des sociétés cotées sur les deux prochaines années devrait revenir à des niveaux "normaux" en 2018, selon les spécialistes (aux alentours de 5 à 6%) et ce, après avoir enregistré une progression à deux chiffres durant 2016 et 2017.

Ajoutant à cela les différents reclassements des valeurs marocaines opérés au niveau de l’indice MSCI Frontier Markets qui impactent clairement le choix des investisseurs étrangers au Maroc.

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Il convient de noter en outre que pendant le mois de Ramadan, les fêtes religieuses et la période estivale, le retrait des investissements est encore plus remarquable, ce qui explique le creusement des pertes du marché dernièrement.

Néanmoins, en fin de compte, la majorité des analystes estiment que les fondamentaux du marché marocain restent solides et les perspectives des sociétés cotées sont bonnes pour le reste de l’année.

Pour eux, une révision à la hausse des estimations de croissance de la masse bénéficiaire et des projections macroéconomiques pourraient relancer le marché.

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