Le marché boursier efface ses gains annuels et perd la confiance des investisseurs

Mouna Ettazy | Le 29/5/2018 à 15:07

Manque de dynamisme, mouvement de boycott… aucun investisseur n’est prêt à prendre des risques dans le contexte actuel.

L'atonie règne sur le marché boursier, s’accordent à dire plusieurs observateurs.

Cette atonie se voit à travers l’indice phare de la bourse, le MASI, qui a drastiquement réduit sa performance annuelle (Year-to-date), en la ramenant à 0,02% (à l’issue de la séance du 29 mai). Ainsi, cet indice est en train d’effacer totalement les gains qu’il a cumulés depuis le début de l’année en cours. 

La performance du MADEX, l’indice qui prend en compte les valeurs les plus actives de la cote, est carrément passée au rouge en se situant à -0,48% à la clôture de la séance du lundi 29 mai.

La question qui se pose est de savoir s’il y a une perte de confiance des investisseurs en bourse ? Si oui, d’où émane-t-elle ? Est-ce en lien avec le mouvement de boycott ? 

D’après le directeur général d’une société de bourse de la place, contacté par nos soins, il y a effectivement une perte de confiance en bourse. Il explique cela par la tendance baissière que connait le marché boursier actuellement. Selon lui, ''une tendance baissière est synonyme de perte de confiance''. De plus, "le marché souffre d’une certaine illiquidité, et le nombre restreint des intervenants n’aide pas beaucoup".

La baisse du marché boursier s'explique notamment par le retrait des investisseurs étrangers qui réalisent des prises de bénéfices sur fond de hausse du dollar et de reclassement de certaines valeurs marocaines dans l'indice MSCI Frontier Markets. Mais selon notre interlocuteur, deux autres éléments expliquent la tendance:

> Les résultats des sociétés cotées qui étaient moins bons que prévu ;

> Les opérations d’arbitrage effectuées spécialement par les gestionnaires de fonds.

"Généralement, quand des investisseurs réalisent des moins-values sur certaines valeurs, ils commencent à vendre les valeurs sur lesquelles ils peuvent dégager des plus-values et ce afin de compenser les pertes accusées sur les autres valeurs", explique-t-il.

Et d’ajouter : "Donc, même les valeurs solides et qui présentent un fort potentiel, ont subi une petite pression dernièrement".

Néanmoins, notre interlocuteur reste confiant. Il trouve qu’il y aura prochainement une relance vu que les fondamentaux de plusieurs entreprises sont au beau fixe.

Quant au mouvement du boycott, notre interlocuteur trouve qu’il n’a aucun lien avec la perte de confiance des investisseurs.

En face, le directeur général d’une holding qui se place derrière plusieurs investissements en bourse estime que ce mouvement du boycott a indirectement joué un rôle dans ce manque du dynamise qui caractérise la bourse de Casablanca.

En quelque sorte, pour lui, ce mouvement est survenu au mauvais moment : La bourse de Casablanca souffrait déjà d’une certaine atonie, accentuée par le manque de liquidité.

Avec cette vague de boycott, "L’ambiance globale s’avère un peu délétère’’, pense notre interlocuteur. 

Face à cela, les investisseurs en bourse souffrent d’un manque de visibilité, lié essentiellement au sort de plusieurs sociétés de différents secteurs. "C’est paradoxale !", commente notre investisseur en estimant que "la bourse doit garantir une certaine visibilité et transparence". "Mais c’est l’inverse qui se produit à présent sur le marché boursier", déplore-t-il.

En somme, "Le marché est dans un état attentisme général". "Les investisseurs atermoient par peur de s’exposer au risque. Ils attendent donc la publication des résultats semestriels des entreprises cotées avant de se décider", conclut notre interlocuteur.

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