Cosumar: une incertitude nommée décompensation

Zineb Harhar | Le 20/2/2018 à 15:26

BMCE Capital Research recommande d’accumuler le titre Cosumar, dont le cours actuel est de 299,80 DH, en affirmant que la cible est de 350 DH. Par contre, Attijari Global Research réévalue le titre à 270 DH.
Plusieurs incertitudes pèsent en fait sur la Cosumar, dont la décompensation, le sort du monopole de raffinage à moyen terme, ou encore les cours internationaux. Round up.

Dans un pays où l’on consomme environ 1,25 million T de sucre par an, dont 55% est représentée par le sucre granulé (Sanida), avec entre 200.000 et 250.000 T consommées par l’industrie, difficile de se passer de cette matière essentielle dans tous les foyers marocains.

Principal producteur et distributeur national: La Cosumar, qui exerce un monopole de fait et pas de droit.

Le démantèlement probable d'une partie de la subvention du sucre peut selon les scnéarios, être neutre pour la Cosumar ou au contraire exercer une certaine pression sur son activité dès 2018. La situation n'est pas claire, les industriels s'agitent et s'inquiètent, la direction de la Cosumar elle-même a multiplié les rencontres "à Rabat".

Le problème se situe au niveau du conflit d'intérêts entre la Cosumar, seul raffineur de sucre au Maroc d'une part, et les industriels du Maroc d'autre part. Ces derniers sont grosso modo, de deux catégories:

-les chocolateries, confiseries, biscuiteries: elles bénéficient d'un contrat programme leur octroyant un contingent de sucre de 50.000 T. qu'elles peuvent importer en exonération de droits de douane.

-les autres industries consommatrices de sucre, confitures, produits laitiers dont les yaourts, les jus, les sodas. Ces industries pourraient soit exercer une forte pression sur l'Etat pour avoir le droit d'importer du sucre directement au cours international, ou bien changer de formule pour utiliser moins de sucre ou pas du tout de sucre. Cela signifie que la Cosumar pourrait perdre un marché de  200.000 T. au moins.

L'Etat a proposé comme formule que les industriels puissent importer leur sucre brut à condition de le faire raffiner chez Cosumar. Mais ces derniers ont rétorqué qu'ils ne peuvent l'accepter que si la marge de raffinage est fixée d'avance.

Le gouvernement refuse officiellement de prendre publiquement position dans ce conflit d'intérêt entre les industriels et le raffineur. Il faut dire que chacun a ses arguments. La Cosumar met en avant son contrat programme qui la protège jusqu'en 2020, les agriculteurs situés en amont (80.000 personnes qui produisent de la betterave sucrière), les investissements qu'elle a consentis (plusieurs milliards de DH), ses exportations. Les autres mettent en avant l'emploi: plusieurs dizaines de milliers dans le secteur industriel et dans l'amont agricole, au moins 320.000 éleveurs.

2017: Une bonne année pour la Cosumar

Bien que les résultats de l'année 2017 ne soient pas encore annoncés, l'on sait d'ores et déjà que la société a fait une excellente campagne à l'export, avec 417.000 T. vendues.

Les résultats financiers de Cosumar pour le 1er semestre de 2017 se sont avérés très bons. Une forte croissance du chiffre d’affaires de 20,50% pour atteindre les 4,4 Milliards de DH. Ceci est dû à la politique de recherche et développement instaurée par Cosumar en termes de développement des moyens de production, mais également les exportations vers l’Afrique de l’ouest, l’Asie. Côté perspectives, signalons le projet de construction d’une raffinerie «Durrah sugar refinery» en Arabie Saoudite.

Ce qu’en disent les analystes

Selon une note publiée par la BMCE Capital research, Cosumar est l’action à cumuler dans nos portefeuilles de titres. BMCE Capital l’a valorisé à 350 DH, c equi représente une hausse de 16% par rapport au cours du 05 février, qui était de 301,60 DH. La même source évoque également sa structure financière solide, son marché local «stable», et ses perspectives de développement de ses exportations ».

Depuis la publication de cette note, le cours de Cosumar peine à dépasser les 300 DH et varie entre une fourchette de 298 DH et 300,50 DH. Par ailleurs, la Cosumar compte exporter moins cette année.

Attijari Global Research quant à eux, ont revu à la baisse leurs prévisions pour Cosumar, et réévaluent le titre à «270 DH», selon une note publiée ce mardi 20 février.

Ils appuient cette revue à la baisse par le fait que «l’activité export a atteint ses limites pour la Cosumar en 2017, dans la mesure où il n’y a pas moyen pour cette dernière d’exporter un volume plus important que celui de 2017 qui était de 419 KT, volume record jusque là qui dépasse leurs objectifs pour 2020 de 400 KT», selon la même note.

Attijari global research évoquent également dans leur note, «la baisse du prix à l’export suite à une surproduction enregistrée en 2017. Cette baisse se reflètera sur les comptes de la Cosumar en 2018 qui subiront un repli significatif». Ils incitent donc à «conserver» les titres de la Cosumar.

On rappelle que Cosumar a fait son introduction en bourse en 1985, lors de l’achat de ses actions par la SNI. Elle en cède le contrôle à un consortium d’institutionnels dans son capital, entre autres AXA Assurance, CNIA, MAMDA-MCMA, Saham, et bien d’autres. Cosumar est également adossée à un leader singapourien «Wilmar International», actionnaire à hauteur de 30,93%.

Source : Cosumar

Le cours boursier pour sa part, et après avoir atteint un niveau phénoménal de 429,95 DH le lundi 3 juillet, a été réajusté suite à l'opération d'augmentation de capital par incorporation de réserves et attributions d'actions gratuites, avec une parité de 3 actions nouvelles contre 2 anciennes.

Depuis, Cosumar a réussi à stabiliser son cours dans les environs de 300 DH, jusqu’au mardi 20 février, date de la publication de la note d’Attijari Global Research, où la Cosumar chute à 289,00 DH suite à l’échange de 7.774 titres, et repasse à 290,00 DH, puis atteint 17.029 titres échangés à peine deux heures passées de l’ouverture de la séance.

Source : Le Boursier

Lire également : Une hausse du prix du sucre granulé est fortement envisagée, l'industrie est dans le flou.

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