Les Bourses européennes résistent après le plongeon des places asiatiques et de Wall Street

| Le 9/2/2018 à 9:07

Les Bourses européennes résistaient vendredi après le nouveau décrochage des places asiatiques et de Wall Street, au dernier jour d'une semaine chaotique sur les marchés actions inquiets de la perspective de la fin des politiques accommodantes des banques centrales.

Les grandes places européennes ont commencé la séance sur des replis plutôt modérés, Paris reculant de 0,35%, Londres de 0,60% tandis que Francfort s'affichait tout juste à l'équilibre.

"Cette ouverture négative provient d'un nouveau mouvement de baisse aux Etats-Unis qui s'est transmis à l'Asie", ont expliqué à Londres Mike van Dulken et Henry Croft d'Accendo Markets.

En Asie, Tokyo, qui avait perdu plus de 7% lundi et mardi avant de rebondir, a lâché 2,32% à la clôture, signant une de ses pires semaines depuis deux ans. Même affolement, à Shanghai où l'indice composite a lâché 4,05% après avoir perdu jusqu'à 5,85% en séance. Il a plongé de près de 10% sur l'ensemble de la semaine.

La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a de son côté dévissé de 3,19% et Hong Kong a chuté de plus de 3%.

Le répit sur les marchés aura été bref. La Bourse de New York a été regagnée jeudi par une grande fébrilité qui a fait chuter ses indices vedettes de plus de 10% depuis les sommets atteints fin janvier.

Le Dow Jones Industrial Average, qui regroupe 30 grands noms de Wall Street, a perdu 4,15%, soit plus de 1.000 points.

"C'est reparti. Juste au moment où on pensait pouvoir revenir en toute sécurité sur les marchés, ils sont de nouveau sur la défensive", a commenté dans une note David de Garis, directeur au sein de la National Australia Bank.

La déroute de Wall Street avait été déclenchée la semaine dernière par une montée rapide du taux d'emprunt à dix ans des Etats-Unis, dans la foulée de l'annonce d'une statistique américaine positive sur l'emploi et les salaires.

 'Une goutte d'eau' 

Après plusieurs mois d'euphorie boursière et sur fond d'amélioration de l'économie, les investisseurs se sont soudainement inquiétés d'une possible accélération de l'inflation et d'une remontée plus rapide que prévu des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Jeudi, c'est un autre indicateur qui a fait redouter une accélération de la normalisation de la politique monétaire, alors que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré une baisse surprise pour descendre à leur deuxième plus bas niveau en 45 ans.

Dans le même temps, la Banque d'Angleterre (BoE) a prévenu d'un resserrement monétaire peut-être plus marqué si l'économie continuait de s'améliorer.

Les investisseurs surveillent aussi la Banque centrale européenne (BCE), où s'agitent en coulisses "colombes", partisans de garder une politique très accommodante, et "faucons", désireux de resserrer plus vite les vannes du crédit.

Les indices mesurant la volatilité s'envolaient en cette fin de semaine, "signe que les inquiétudes des investisseurs s'intensifient", a commenté pour l'agence Bloomberg News Hideyuki Ishiguro, analyste chez Daiwa Securities à Tokyo.

"Le marché américain est entré dans une phase de correction, c'en est fini de la tendance à la hausse", a-t-il jugé.

Toutefois, les observateurs restaient pour la plupart optimistes au vu de la bonne santé des économies mondiales et des solides résultats d'entreprises publiés ces derniers jours.

"Le marché des actions va continuer à évoluer comme cela (en dents de scie, ndlr) sans que l'on sache quand cela va s'arrêter", estimait ainsi Art Hogan, de Wunderlich Securities.

Dans les salles de marchés, l'ambiance "est plus à la frustration qu'autre chose", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas vraiment de la panique (...) c'est une façon de tester jusqu'où on peut descendre".

Du côté de la banque centrale américaine, on se voulait aussi rassurant. Le président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley, a minimisé jeudi les secousses boursières.

"C'est une goutte d'eau (...). Le petit repli sur le marché boursier n'a virtuellement pas d'implication sur les perspectives économiques", a-t-il insisté.

(AFP)

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