Comme convenu, le président guinéen et président de l’Union africaine (UA) Alpha Condé, 75 ans, était présent à l’ouverture du forum MEDays mercredi soir. En revanche, le ministre marocain des Finances Mohamed Boussaïd n’a pas participé aux débats. Selon les organisateurs, "Mohamed Boussaïd était pris par la loi de Finances à Rabat, mais il était venu à Tanger rencontrer le président guinéen Alpha Condé".

L’ancien ministre et ancien patron de Royal Air Maroc Driss Benhima n’est pas intervenu non plus, en raison d’un changement de dernière minute de la programmation des tables rondes.

Dans un communiqué de presse envoyé à la presse le 7 novembre à la mi-journée, Boussaid était annoncé "parmi les nombreux intervenants qui prendront part aux sessions business".

Driss Benhima était là jeudi 9 au soir, mais sa conférence prévue vendredi matin sur le projet de gazoduc Maroc-Nigéria ayant été «fusionnée» avec un autre panel. L’ancien ministre de l’Industrie et de l’Energie, à son réveil vendredi matin, a pris le chemin du retour à Rabat sans intervenir. La conférence prévue sur le gazoduc ouest-africain a été annulée sans préavis pour les experts et les journalistes qui l’attendaient. Ce ne fut pas la seule.

Pourtant, le forum MEDays avait pour la première fois son application pour smartphone. Mais la technologie du XXIème siècle n’a pas servi à avertir invités et journalistes des changements d’agenda et des pertes de temps engendrées.

Petites incohérences entre amis

Il en fut de même pour la conférence prévue mercredi 8 novembre à 10 heures sur les relations et la coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne. Elle sera fusionnée avec un autre événement à 11H30 mais personne, notamment les journalistes, qui avaient signalé leur présene à la table ronde, ne seront avertis du changement.

Ironie de la programmation ou juste improvisation, Alpha Condé était cette année invité d’honneur en raison même de son statut de patron de l’UA que le Maroc a réintégré il y a moins d’une année. Abidjan accueille les 28 et 29 novembre prochains les Etats membres de l’UA et ceux de l’EU. A l’ouverture du MEDays, les organisateurs ont annoncé que la déclaration finale porterait sur les futures relations UA-UE et la conférence prévue dans la capitale ivoirienne.

Finalement, la 10ème édition de MEDays se concluera sur une déclaration finale à l’image du caractère inorganisé qui aura marqué cette 10ème édition. Le forum MEDays dans le premier point de son texte appelle à la non-participation de la "rasd" au sommet d’Abidjan. La déclaration appelle à "une réforme de l’UA favorisant la coopération entre les deux institutions multilatérales", entendez avec l’UE, et même à "une mise en cohérence des politiques européennes (en)vers l’Afrique", à "une coopération renforcée en matière sécuritaire" et "à garantir la présence d’unités africaines militaires (…) sous l’autorité de l’UA sur le continent".

La déclaration évoque la santé et l’éducation, et aussi le digital. Pour le reste, on peut considérer que c’est une forme de déjà vu qui contribue aussi à déresponsabiliser les Etats africains sur la réalité de leurs politiques sociales, la gouvernance démocratique, la gestion de leurs ressources naturelles, les multiples conflits, la gouvernance ou la lutte contre les gaspillages et la corruption.

Vrai hasard du calendrier cette fois-ci, la clôture, samedi, du forum MEDays coïncidait avec le match Côte d’Ivoire-Maroc qui démarrait à Abidjan. Le Maroc, favori de la rencontre, avait besoin d’un nul pour se qualifier pour la prochaine Coupe du monde de juin 2018 en Russie. La Côte d’Ivoire devait pour sa part, gagner. Rien n’était joué d’avance.

Mais les Lions ont été plus forts que les Eléphants. Avec le foot et la victoire du Maroc par deux buts à zéro, tout allait passer à l’arrière-plan pendant quelques heures ou quelques jours. Un but de Dirar suivi d’un but de Benatia valent tous les conférenciers et toutes les analyses politiques du monde.