Diplomatie: Faute d’UPM, un 5+5 pour échanger
Tanger a accueilli ces 6 et 7 octobre une réunion des 5+5, les chefs et représentants de la diplomatie de cinq pays européens et cinq de ceux du Maghreb.
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Jamal Amiar
Le 7 octobre 2015 à 20h22
Modifié le 11 avril 2021 à 2h37Tanger a accueilli ces 6 et 7 octobre une réunion des 5+5, les chefs et représentants de la diplomatie de cinq pays européens et cinq de ceux du Maghreb.
Précédée d’un forum de la société civile des cinq pays du Maghreb et de participants français, espagnols, portugais, italiens et maltais, cette 12ème session du groupe des 5+5 des pays de la méditerranée occidentale a conclu ses travaux ce mercredi 7 octobre.
Sécurité, croissance économique ainsi que le rôle de la jeunesse ont été discutés avec un fort accent sur la sécurité et le terrorisme, la migration, la transition politique et l’emploi des jeunes, tous des thèmes liés.
Selon un responsable du Quai d’Orsay français, «ce format permet de dépasser les blocages et les difficultés des échanges dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM)».
Lancée en 2007 par le président français Nicolas Sarkozy à Tanger, l’UPM a regroupé pendant quelques mois les pays de l’UE, 27 à l’époque, et les pays des rives sud et orientale de la Méditerranée.
Si même les conflits entre Palestiniens et israéliens ont pu être surmontés par moments, le déclenchement des printemps arabes et l‘aggravation des situations politiques en Libye et en Syrie notamment ont rapidement paralysé le projet. A cela s’ajoutaient aussi parfois les différends maroco-algériens.
Le 5+5 est présidé par Rabat et Lisbonne. La présidence côté européen doit être transmise à Paris représentée à Tanger par son chef de la diplomatie Laurent Fabius. Rabat et paris cogéreront désormais le groupe des 5+5.
Discours, différends, menaces et «modèle européen»
Aucune décision ferme n’est annoncée à Tanger sauf un rappel de positions diplomatiques et un calendrier des prochaines réunions 5+5 en matière de santé, défense, énergie et environnement.
En revanche, les participants, chef de la diplomatie marocaine Salaheddine Mezouar en tête, ont insisté sur «le rôle de la jeunesse et de la société civile qui doit être concrétisé sur le terrain».
«La jeunesse représente l’espoir dans l’avenir, l’aspiration à la paix, à l’échange et à la stabilité», a rappelé Mezouar, appelant à «une Union du Maghreb arabe qui devienne un acteur politique régional».
Mezouar pour appuyer ses propos a notamment cité ce mercredi l’exemple de l’Union européenne «modèle de partenariat et de complémentarité».
Sur ce point, la réunion de Tanger constituera certainement une forme de rendez-vous incomplet. Le chef de la diplomatie algérienne Ramdane Laâmamra n’a pas participé aux travaux et seule l’insistance de Paris aurait finalement conduit Alger à déléguer le secrétaire général de son ministère des Affaires étrangères dans la ville qui vit la tenue de la première conférence des mouvements nationalistes du Maroc, d’Algérie et de Tunisie en 1958. Dans un premier temps, Alger envisageait d’être strictement représentée à Tanger par son ambassadeur en poste à Rabat.
Cependant en présence du chef de la diplomatie algérienne ou pas, ceux du Maroc, de la France, de la Tunisie et du Portugal, et les représentants d’Italie et de Mauritanie ont tenu à réaffirmer la primauté de la coopération et du consensus dans la conduite de la politique régionale.
Parmi les objectifs officiels affichés de cette réunion des 5+5 figure celui de «maintenir la régularité de la tenue des différentes réunions au sein du 5+5». Mardi, le Tunisien Anis Boufrikha de l’Association pour la citoyenneté appelait pertinemment à «travailler sur un projet d’intégration maghrébine car nous n’avons plus le choix, le Maghreb étant l’une des régions les moins intégrées au monde».
Le bassin méditerranéen –la Mare Nostrum- avec ses nombreux conflits armés, à l’est notamment, la montée des radicalismes, les menaces terroristes et ses tragédies migratoires est considéré aujourd’hui comme la zone la moins sécurisée de la planète.
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Le 7 octobre 2015 à 20h22
Modifié 11 avril 2021 à 2h37
