Combattants étrangers en Syrie, “du jamais vu“ selon Washington

Selon le Centre national antiterroriste américain, 20.000 combattants en provenance de 90 pays participent à la guerre en Irak et en Syrie.

Combattants étrangers en Syrie, “du jamais vu“ selon Washington

Le 11 février 2015 à 16h24

Modifié le 11 février 2015 à 16h24

Selon le Centre national antiterroriste américain, 20.000 combattants en provenance de 90 pays participent à la guerre en Irak et en Syrie.

Le monde est plus que jamais confronté à une explosion du nombre d'aspirants jihadistes partant pour la Syrie et l'Irak, avec en corollaire l'angoissante question de leur retour.

Il y a une semaine, le Centre international d'études sur la radicalisation et la violence politique britannique (ISCR) estimait à 20.730 le nombre de combattants étrangers partis faire la guerre sainte en Syrie et en Irak, dans les rangs des jihadistes de Da’ech.

 Aujourd’hui, c’est au tour de l’administration américaine de se pencher sur la question des départs des aspirants au combat. Les chiffres avancés sont tout aussi alarmants.

20.000 combattants en provenance de 90 pays

Selon un document préparé pour le Congrès par Nicolas Rasmussen, directeur du Centre national antiterroriste américain (NCTC), près de 20.000 non-Syriens originaires de plus de 90 pays participeraient actuellement à la guerre dans le pays, un afflux «sans précédent, comparé à ce qui s'est passé en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, au Yémén ou en Somalie», a-t-il précisé.

Il s’agit ni plus ni plus de la plus grande mobilisation de combattants étrangers dans des pays à majorité musulmane depuis 1945. En comparaison, la première phase de la guerre d'Afghanistan qui a opposé de 1979 à 1989 l'armée de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) aux moudjahidines («guerriers saints») avait attiré un peu moins de 20.000 volontaires islamistes étrangers.

Ce mercredi, le chef du NCTC sera entendu par la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, mais la partie écrite de son témoignage a filtré dès mardi soir et a été relayée par l’Agence France-Presse et Reuters.

D'après les estimations qu'il dévoilera, «3.400 de ces combattants étrangers viennent de pays occidentaux, dont 150 Américains». Ce nombre est inférieur à celui avancé par l’ISCR, soit 4.000 combattants venus d’Europe, parmi lesquels 1.200 Français engagés sous la bannière de Da’ech, ce qui constitue le plus important contingent occidental.

Si les chiffres diffèrent un peu, les motivations des djihadistes sont les mêmes aux yeux des deux institutions: La majorité de ceux qui partent vont rejoindre les rangs de Da’ech en Syrie et en Irak.

«L’Etat islamique restera»

Autre point de convergence: La capacité de propagande en ligne de Da’ech qui «continue d'augmenter avec près de 250 productions officielles de l'EI publiées en ligne depuis le 1er janvier», souligne M. Rasmussen. «L'EI diffuse des images terribles, comme celles des meurtres d'otages, mais elle offre aussi des images bucoliques, familiales de la vie sous son autorité», a poursuivi le directeur du NCTC.

Nicolas Rasmussen ajoute que les sanguinaires de Da’ech ont su inventer des «mèmes», terme utilisé pour décrire un élément ou un phénomène repris et décliné en masse sur internet comme «On ne meurt qu'une fois - pourquoi ne pas choisir le martyre», résumé par l'acronyme YODO (you die only once). Un reportage diffusé mardi 10 février sur Arte explique plus en détail les «mèmes» de Da’ech dont le plus célèbre est «L’Etat islamique restera».   

Da’ech accorde une grande importance à sa propagande. Cet Etat hors la loi maîtrise parfaitement la communication de guerre et déploie tout un arsenal idéologique pour diffuser sa cause dans le monde entier. Sa barbarie est revendiquée, mise en scène et relayée sur le web djihadiste. L’exemple le plus frappant a été l'exécution d’un pilote jordanien, brûlé vif dans une cage…

A ce jour, la Turquie demeure la principale porte d'entrée pour les aspirants au combat se rendant en Syrie, en dépit des efforts substantiels déployés par Ankara pour leur interdire l'entrée de son territoire, sur la base d'informations fournies par les pays d'origine. «La liste des interdits d'entrée en Turquie compilée par Ankara compterait désormais 10.000 noms», conclut Nicolas Rasmussen.

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