Retraites. Les détails de la proposition du gouvernement
Les syndicats ont un mois pour faire des contre-propositions à l’offre gouvernementale qui prévoit d’augmenter les cotisations, reculer l’âge de départ et baisser les pensions. Passé ce délai, l’exécutif menace de faire adopter sa réforme sans changement.
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Omar Radi
Le 26 juin 2014 à 17h55
Modifié 26 juin 2014 à 17h55Les syndicats ont un mois pour faire des contre-propositions à l’offre gouvernementale qui prévoit d’augmenter les cotisations, reculer l’âge de départ et baisser les pensions. Passé ce délai, l’exécutif menace de faire adopter sa réforme sans changement.
Le “triangle maudit” risque d’être bel et bien adopté par le gouvernement. Les trois mesures -portant sur la prolongation de l’âge de départ à la retraite, la hausse de la cotisation et la baisse de la pension- auxquelles s’opposent les centrales sont, en effet, le pilier de la réforme présentée par le gouvernement lors de la réunion de la commission qui planche sur la réforme des régimes de retraite.
La réforme la plus urgente, présentée par l’équipe Benkirane a concerné la Caisse marocaine des retraites (CMR). La situation financière de celle-ci, qui connaîtra cette année le début d’un long cycle de déséquilibre, appelle en effet à une intervention urgente. En effet, selon les actuaires du gouvernement, si les paramètres de fonctionnement de la CMR ne changent pas, celle-ci épuisera toutes ses réserves en 2022 et accumulera un déficit de l’ordre de 106 MMDH.
La CMR compte 660.561 cotisants et 198.990 pensionnaires en plus 68.225 veuves. En 2007, 4 personnes actives cotisaient contre un pensionnaire, en 2016 ils seront que 2, et 1,45 en 2040. Par ailleurs, l’espérance de vie de plus en plus élevée et l’âge de plus en plus tardif d’accès au travail écourte la durée de cotisation.
En plus du facteur démographique, le document présenté par l’exécutif pointe du doigt le contraste entre la somme cotisée et les montants actualisés des pensions, ceux-ci représentent le double, ce qui est considéré comme un déséquilibre par le document.
Les mesures
Le recul de l’âge de départ à la retraite se fera, selon la proposition gouvernementale, d’une manière progressive en repoussant de six mois chaque année. Ainsi, il propose de fixer l’âge de départ à la retraite dès janvier 2015 à 62 ans, et rajouter un semestre annuellement à partir de l’année suivante pour arriver à une retraite à 65 ans dès 2021.
Selon Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), sa centrale n’est pas contre cette mesure de prolongation, mais il propose de la rendre facultative tout en prenant en considération la pénibilité du travail.
Deuxième mesure, l’augmentation du taux de cotisation salariale et étatique de 4 points chacun en deux étapes, en 2015 et 2016. Ainsi, la cotisation salariale passera, à terme à 30%.
Pour M. Moukharik, cette situation est injuste, car le fonctionnaire et l’Etat cotisent à parts égales, “alors que dans tous les pays, l’Etat paie les deux tiers de la cotisation”.
Le gouvernement propose également que la pension soit calculée sur la base de la moyenne des revenus des 8 dernières années d’activité, tout en ramenant le taux d’actualisation de 2,5% à 2%.
Les syndicats qui estiment que les pensions perdront 30% de leur valeur une fois la réforme adoptée, présenteront très prochainement leur contre-proposition pour sauver la CMR.