A Oulad Salman et grâce au financement de la Fondation OCP, la Fondation Sanady a mis en place un programme très ambitieux qui prend en charge près de 1.350 élèves du primaire dans 21 écoles et emploie 21 animatrices.

La commune de Oulad Salman compte parmi les plus pauvres de la région avec un indice de pauvreté très élevé. Beaucoup de familles sont sans emploi et l’agriculture y est très limitée faute de terres cultivables.  Les enfants vivent dans un grand dénuement et nombre d’entre eux sont forcés de travailler pour aider leurs parents.

En raison du faible développement économique de la région, les opportunités d’emploi sont très réduites et les jeunes diplômés n’ont que très peu de perspectives d’insertion professionnelle. Le programme mis en place a permis de recruter et de former 21 animatrices, jeunes filles âgées de 22 à 25 ans.

Agir dans des régions enclavées et défavorisées est loin d’être une tâche aisée. En retour, les résultats concrets sont une satisfaction et le carburant qui aide à poursuivre. Comme l’a dit une personne proche de Sanady, les photos des enfants démunis, dont les visages sont illuminés, c’est à la fois triste et joyeux.

 Un programme qui ne bénéficie pas seulement aux enfants

C’est un programme intégré qui touche de nombreux bénéficiaires et qui comprend plusieurs activités :

- Les enfants

En l’absence de suivi parental et de moyens, les enfants sont enclins à abandonner l’école très tôt, se privant ainsi de perspectives d’insertion sociale et professionnelle futures.

A travers le programme de la Fondation Sanady, ils bénéficient de :

o   4h30 hebdomadaires de cours de soutien scolaire en français et en mathématiques afin de combler leurs lacunes et de renforcer leurs compétences

o   1h d’activités parascolaires (ateliers artistiques, théâtre…) destinées à favoriser leur épanouissement et à créer un environnement scolaire plus attractif

- Les animateurs

Toutes les animatrices détiennent un diplôme de Bac+2 ou 3 et étaient à la recherche d’un emploi. A travers le programme de soutien scolaire, elles ont développé des compétences en termes d’accompagnement pédagogique des enfants, appris un métier qu’elles peuvent valoriser sur le marché de l’emploi et renforcer leurs valeurs de citoyenneté et de solidarité.

Ces animatrices bénéficient de :

o   formation initiale de 5 semaines à la pédagogie du soutien scolaire et aux techniques d’animation des cours

o   formation d’une semaine à l’animation d’activités parascolaires

o   formation continue de 4 semaines par an pour les 2 activités

o   Encadrement très étroit sur le terrain (1 superviseur pédagogique pour 10 animateurs)

o   22 à 24heures de cours dispensés par semaine par chaque animateur

-Les parents

A travers des rencontres régulières, les parents d’élèves sont sensibilisés à l’importance de l’éducation et de sa poursuite au delà du primaire. Ils sont encouragés à mettre en place des associations de parents d’élève au sein de chaque école afin de s’investir davantage dans la scolarité de leurs enfants.

Eloignement, enclavement, météo: des conditions difficiles

- L’éloignement et l’enclavement des écoles : Les élèves sont répartis dans 21 écoles très distantes les unes des autres. La majorité des écoles se trouvent loin de la route et les animateurs doivent parcourir de 10 à 15 kilomètres de piste à moto qui tombent souvent en panne (elles ont réclamé une formation en mécanique !) ou à pied pour ceux et celles qui prennent les transports en commun. Les conditions climatiques en hiver rendent encore plus difficiles les trajets.

- Les écoles ne disposent ni d’eau ni d’électricité et le service de cantine est très réduit voire inexistant dans certaines écoles ce qui à un impact sur la concentration des enfants.

Des résultats encourageants et... touchants

Malgré toutes ces contraintes, les élèves sont très enthousiastes et attendent toujours avec impatience leurs rencontres avec les animatrices. Celles-ci sont vécues comme des moments d’apprentissage mais surtout comme des moments de partage, de liberté pendant lesquels les enfants sont libres de s’exprimer, d’exprimer leur personnalité et leur créativité.

Ils s’adressent aux animatrices en les appelant par leur prénom et ont créé des liens affectifs très forts avec elles.

Les défis que rencontrent les animatrices n’ont d’égal que leur enthousiasme et leur implication auprès des enfants. Au delà de leur mission première, c’est une véritable expérience humaine qu’elles vivent au quotidien avec les enfants étant tour à tour leurs professeurs, leurs amies, leurs grandes sœurs, leurs confidentes…

Elles sont très sensibles aux conditions de vie des enfants, ayant grandi elles mêmes dans la région et font preuve d’une grande empathie à leur égard.

Elles déploient beaucoup d’énergie et de créativité pour proposer aux enfants des activités et des approches renouvelées afin de favoriser leur adhésion et leur concentration.

Que de courage, que d’énergie et d’enthousiasme! Enfourchant leurs motos, bousculant les habitudes et les préjugés, elles démontrent tous les jours que la jeunesse marocaine est déterminée et capable de participer à la construction du Maroc de demain.