Nouveau plan de circulation de Casablanca, les principaux chiffres, les grandes mesures
L’Autorité organisatrice des déplacements urbains du Grand Casablanca (AODU) a rendu public, en avril, le plan de circulation de Casablanca. Il propose des mesures à court et à long terme pour éviter «l’infarctus».
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Bilal Mousjid
Le 13 mai 2014 à 16h12
Modifié 27 avril 2021 à 22h27L’Autorité organisatrice des déplacements urbains du Grand Casablanca (AODU) a rendu public, en avril, le plan de circulation de Casablanca. Il propose des mesures à court et à long terme pour éviter «l’infarctus».
La région du Grand Casablanca, qui compte 5 millions d’habitants, génère chaque jour quelque 10 millions de déplacements.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, 55 % de ces déplacements sont générés par les… piétons. Les transports collectifs (bus, tramway…) ne représentent que 14 %, tout comme les taxis. Un autre chiffre qui donne le vertige: un million et demi de véhicules circulent chaque jour dans le Grand Casablanca. Et près d'un véhicule sur deux pénétrant dans la commune urbaine se rend jusqu'au centre-ville.
Le résultat, on le connaît : des embouteillages à tout bout de champ, une cacophonie générale à laquelle participent quotidiennement piétons, cyclistes et automobilistes... Absence d'un concept multimodal, absence de réseau de transports publics à forte capacité, réseau routier sans hiérarchie apparente… sont autant d’entraves à la circulation dans la métropole.
Et la situation n’est pas près de s’arranger, car le trafic automobile croît de 5 % par année ! «Casablanca souffre aujourd'hui, comme un patient malade du cœur, qui doit prendre des médicaments béta-bloquants pour limiter l'hypertension de ses artères, sous peine d'infarctus», alerte l’étude de l’AODU.
L’étude donne quelques exemples du malaise dont souffre la métropole, sans réseau de transports collectifs de masse :
-Des situations proches de la congestion sur la rocade de Zerktouni, sur de nombreuses pénétrantes et sur l'autoroute urbaine ;
-Des situations de congestion localisée au niveau des carrefours principaux dues essentiellement à un aménagement et un calibrage des carrefours inadaptés et à une régulation lumineuse inappropriée ;
-absence d'un réseau tangentiel de qualité et continu au niveau de la deuxième couronne.
Les points noirs :
- stationnement dans le Maarif, autour des marchés, dans l'hyper-centre,
-accessibilité et stationnement sur la corniche en période estivale et le weekend,
-forte présence de poids lourds sur des axes pas forcément adapté à leur gabarit (accès à Derb Omar).
Certains carrefours présentent également des problématiques liées à la capacité ou à la sécurité. «Les problèmes de stationnement sont localisés à proximité des nouvelles constructions de bureaux qui n'ont pas intégré une offre suffisante en l'absence de transports collectifs de qualité.»
Mais, bien que la situation soit grave, précise l’étude, on choisit, faute de solutions concrètes, la fuite en avant : «Il y a des bouchons? On élargit les routes, on dénivelle les carrefours, on construit des autoroutes urbaines (en démolissant au besoin le bâti, en abattant des arbres, en restreignant l'espace des piétons ou à l'usage de loisirs).» L’AODU donne ainsi l’exemple de Los Angeles, où la moitié du paysage urbain est constitué de bitume et de véhicules. «Est-ce l'avenir qui est souhaité pour Casablanca ? A l'évidence, non !»
Cliquer sur la carte pour l'agrandir
Comment compte-t-on y remédier? Il faut développer les transports publics. «Il y a bien sûr une maîtrise de l'aménagement du territoire, prenant en compte les besoins en déplacement. Il y a aussi une planification détaillée, et coordonnée, des différents modes de transport s'appuyant sur une conception multimodale de l'accessibilité du territoire et de l'organisation des déplacements», souligne-t-on.
Le seul hic, c’est que l’efficacité de ces mesures ne sera révélée que dans les moyen et long terme. «Or, c'est maintenant, à court terme, qu'il faut agir, qu'il faut trouver des mesures pour améliorer la mobilité urbaine. Il y a urgence!», lance l’étude. «Il faut trouver des solutions simples, relativement bon marché, ou en tout cas, avec le meilleur rapport coût/efficacité», propose-t-elle.
Quelques propositions ont été formulées pour l’horizon 2020. Parmi lesquelles :
- interdiction de circulation des grands taxis sur les axes empruntés par les lignes de tramway et de bus à haut niveau de service ;
- création de la première ligne RER qui devrait voir le jour d'ici à 2020-25 ;
- Introduction du stationnement de courte durée et d'un contrôle systématique ;
- Orientation du trafic poids lourds ;
- Amélioration de la gestion des tourner-à-gauche à l’indonésienne (schéma ci-dessous): ce type de mouvement associé à un aménagement adéquat et une gestion par feux adaptée, permet d’écouler simultanément les flux de tourner-à-gauche provenant des deux sens opposés;
A l'horizon 2030, le plan de circulation propose également quelques mesures:
- Métropole dotée d'un système de transports collectifs hiérarchisé, cohérent et complet : LGV, lignes ferroviaires classiques, lignes RER, lignes de métro, lignes de tramway, réseau de bus avec sites propres;
- Accessibilité poids-lourds performante au port et aux plateformes logistiques ainsi que dans le couloir industrielo-logistique Mohammedia-Nouaceur, parking-relais aux stations de RER, politique de stationnement.
Ce n’est qu’ainsi que le Grand Casablanca pourra «assurer le décongestionnement de la ville-centre ainsi que l'accessibilité et la desserte performantes de la première et de la seconde couronne d'agglomération.»
Médias 24 publiera dans un prochain article, les mesures programmées année par année jusqu’en 2020.