Ahmed Zaïdi: «La place de l’USFP est dans l’opposition»
Si pour Zaidi, président du groupe parlementaire à la chambre basse, la place de l’USFP est dans l’opposition, la porte n’est pas fermée à une discussion sur la pertinence d’un gouvernement d’union nationale.
Ahmed Zaïdi: «La place de l’USFP est dans l’opposition»
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Jamal Amiar
Le 13 juillet 2013 à 9h14
Modifié 13 juillet 2013 à 9h14Si pour Zaidi, président du groupe parlementaire à la chambre basse, la place de l’USFP est dans l’opposition, la porte n’est pas fermée à une discussion sur la pertinence d’un gouvernement d’union nationale.
S’il y a un parti politique dont la position est franche s’agissant d’une éventuelle participation à un gouvernement de coalition au cours de l’actuelle législature dominée par le Parti de la Justice et du Développement, c’est bien l’USFP, l’Union Socialiste des Forces Populaires. Dans un entretien exclusif avec Médias 24 ce jeudi 11 juillet, le chef du groupe USFP à la Chambre des représentants rappelle que « parmi les partis de l’actuelle opposition, l’USFP est le seul qui a formellement entériné lors de son dernier congrès sa place dans l’opposition ».
Sur la question de l’existence de contacts entre l’USFP et le PJD, Ahmed Zaidi a naturellement réfuté l’existence de tous contacts «et s’il y en avait, veut-il préciser, nous ne sommes pas au courant». « Tout changement de la position du parti sur le plan des contacts ou de sa place dans l’opposition doit passer par les instances dirigeantes, c’est-à-dire la commission administrative et le conseil national, la mise en œuvre de toute nouvelle décision revenant au bureau politique». « Néanmoins, a insisté M. Zaidi, ce sujet du changement de la position de l’USFP par rapport à la coalition gouvernementale ou à son rôle dans l’opposition n’est pas d’actualité ».
Zaïdi critique la gouvernance du PJD …
Interrogé sur son évaluation de l’actuelle crise gouvernementale et la démission de 5 des 6 ministres de l’Istiqlal, Zaïdi a retourné la question posée en s’interrogeant sur «l’utilité du gouvernement». « A quoi sert ce gouvernement?» fait-il mine de s’interroger pour rappeler que «s’il y a crise, celle-ci est entrée dans son 3ème mois alors que dans le même temps, un ministre se présente devant les élus pour dire que le gouvernement travaille mieux, que sa productivité législative est en hausse et que de nombreuses réalisations ont été actées !». On se demande, a poursuivi Ahmed Zaidi, si nous sommes face à un gouvernement ou à autre chose que l’on appelle gouvernement.»
«En démocratie, dans toutes les démocraties du monde, les 3 premiers mois d’un gouvernement, les fameux 100 premiers jours, le gouvernement vient présenter publiquement les grandes lignes de ses premières réalisations. Dans notre cas, on est en train d’entrer dans les premiers 100 jours de crise et le chef du gouvernement nous dit que tout va bien et le responsable de la communication gouvernementale vient devant les élus pour dire que le travail législatif se porte bien, que l’investissement est en hausse et que tout ces « bruits » politiques n’ont aucune utilité !»
… et la cacophonie istiqlalienne
Sur ce point, Ahmed Zaidi a également fustigé l’Istiqlal en soulignant que «nous avons un parti qui nous dit «attendre un signe» pour se retirer ou pas du gouvernement, et au moment où il décide de se retirer, certains ministres démissionnent et d’autres pas ! La situation de notre gouvernement est déplorable et pathétique», assène Ahmed Zaidi.
Interrogé sur la comparaison faite lors d’un meeting istiqlalien le week-end dernier par le leader de l’Istiqlal Hamid Chabat entre le destin de Morsi et celui qui attendrait Abdelilah Benkirane, Ahmed Zaidi a tout d’abord noté que « cette comparaison fait partie d’un ensemble de déclarations virulentes de la part de Hamid Chabat à l’endroit d’Abdelilah Benkirane».
L’Egypte et le Maroc ne sont pas comparables
«Si Chabat estime que ce qui s’est passé en Egypte est ce qui est en train de se passer en termes de changements au Maroc, je ne suis pas d’accord avec cela, juge Zaidi. En Egypte, la situation a à voir avec la présidence de l’Etat là où au Maroc il s’agit d’un débat politique sur l’exercice du pouvoir et de l’autorité. Ce sont deux choses très différentes. Si Chabat veut dire que c’est l’orientation politique islamiste qui est concernée par le débat politique en Egypte et au Maroc, là il y aurait éventuellement matière à réflexion, matière à analyse» souligne Zaidi. Il rappelle en effet que « c’est la deuxième fois en deux ans que l’armée intervient dans le processus politique égyptien pour évincer Moubarak d’abord, puis Morsi. Au Maroc, conclut Zaidi, nous sommes dans le cadre d’une monarchie démocratique et sociale garante de la stabilité et un gouvernement qui fait son travail. La comparaison entre le Maroc et l’Egypte a ses limites».
Interrogé enfin sur sa vision de l’avenir de l’USFP dans le contexte de la donne politique actuelle marquée notamment par l’existence d’une coalition gouvernementale menacée de chuter à tout moment, Ahmed Zaidi a estimé que «le choix de l’USFP d’être dans l’opposition est conscient et volontaire car, juge-t-il, son parti a fait «son autocritique, fait l’inventaire de ses succès et de ses échecs». «Cela étant, a-t-il ajouté, le choix de l’opposition n’est pas pour toujours. Nous devons d’abord améliorer notre fonctionnement, nous renforcer et nous réconcilier avec la société. Enfin nous sommes dans l’opposition car nous ne pouvons pas gouverner aux côtés d’un parti qui a un référentiel aussi éloigné du nôtre. Si la question de la formation d’un gouvernement d’union nationale se pose pour sortir de cette crise, ceci constitue un autre débat ».
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