Près d’une semaine après la présentation par 5 ministres istiqlaliens de leur démission du gouvernement, le PAM et le PJD n’ont entamé aucun contact.

Selon Mehdi Bensaïd, « après le retrait des Istiqlaliens, personne ne nous a contactés pour nous demander quoi que ce soit et notre parti a déjà annoncé que si le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane ne trouvait pas rapidement une nouvelle majorité, il faudrait appeler à de nouvelles élections ».  

Pour Bensaïd, « depuis un moment, le PAM avait signalé au chef de gouvernement que la solution à cette crise dépendait de lui notamment parce qu’il devait se rapprocher de Hamid Chabat après le changement de leadership à l’Istiqlal ». Le député du PAM juge que la crise actuelle est notamment due à « une mauvaise coordination entre les composantes de la majorité ». « Dans l’histoire politique en général, précise Mehdi Bensaid, quand un parti membre d’une majorité change de leadership, il faut rediscuter des conditions de l’alliance ».

Qui influence le PJD?

Quant à la place et à la position du PAM par rapport à la donne politique du moment, Mehdi Bensaïd n’a aucune hésitation : « Le PAM, affirme-t-il, se positionne dans l’opposition contre un programme gouvernemental et il continuera à le faire vu l’échiquier politique actuel. Nous ne sommes pas concernés par les problématiques de cette majorité », conclut-il.

Interrogé sur les  polémiques qui ont émaillé les rapports entre Chabat et Benkirane au cours de ces dernières semaines, Bensaïd juge, sans explicitement déplorer ou condamner la comparaison faite par Hamid Chabat entre Mohamed Morsi et Abdelilah Benkirane que « le PJD doit clarifier ses positions et ses relations avec les Frères musulmans et le dire aux Marocains. On a beaucoup entendu le PJD défendre les Frères musulmans en Egypte et condamner le coup d’Etat. Je pose la question de savoir si le PJD est une composante des Frères musulmans ? » s’interroge-t-il.

Bensaïd insiste sur ce point, en s’interrogeant également sur le rôle du mourchid, le guide, des Frères musulmans qui joue un rôle politique non négligeable et qui en Egypte influençait l’action du président déchu Mohamed Morsi. « Le PJD est-il sous l’influence du mourchid ? » s’interroge Bensaïd.

« Le PAM est prêt pour de nouvelles élections s’il le faut »

Interrogé sur la situation politique du moment, Mehdi Bensaïd non seulement revendique la position de son parti dans l’opposition, mais la porte ouverte à un soutien critique en cas de formation d’une nouvelle majorité avec un programme qui trouverait grâce aux yeux du PAM.  « Nous attendrons le nouveau programme et nous nous déterminerons par rapport à cela » indique Bensaïd. 

Dans le cas où de nouvelles élections sont convoquées, Bensaïd estime que son parti est prêt à relever le défi électoral et qu’il a même de fortes chances de réaliser un meilleur score qu’en novembre 2011.

« Nous sommes prêts à étudier un nouveau programme s’il y a un nouveau programme gouvernemental  et nous sommes prêts à aller aux élections s’il y a de nouvelles élections, souligne Bensaïd. « Nos structures dans les régions sont prêtes, nos jeunes sont prêts, nos associations de femmes sont prêtes », conclut-il.