Startups : Les entrepreneurs du numérique confiants pour 2021 après une belle année 2020

B.B | Le 5/1/2021 à 15:29

Les jeunes entrepreneurs du numérique ont surfé en 2020 sur la hausse de la demande de services digitalisés. Avec des recrutements supplémentaires et des chiffres d’affaires en forte hausse, certains d’entre eux ont fait décoller leur business. La confiance et les ambitions demeurent solides pour 2021. Témoignages. 

 

Le secteur des technologies a été fortement porté par la crise induite par la pandémie. Quand le MASI lâchait 7,27% en 2020, le secteur des logiciels et matériels informatiques affichait la plus forte croissance à 52,33%.

Un vent positif qui a également été ressenti du côté des jeunes entrepreneurs du numérique. Malgré leur structure fragile, leur capacité d’adaptation et l’engouement pour le numérique dopé par la crise ont été des catalyseurs de business en 2020. Les usages du numérique ayant été démocratisés durant l’année 2020, la plupart des startuppers interrogés par LeBoursier se disent confiant et anticipent un bon maintien de leurs activités en 2021.

Chiffre d’affaires, recrutements, transactions en forte hausse en 2020

Pour les entrepreneurs du numérique sondés par LeBoursier, l’année 2020 a été l’occasion de profiter du changement de paradigme autour du numérique, apporté par la crise.  C’est le cas pour Nizar Abdallaoui Maane, fondateur de Kifal Auto, une plateforme d’intermédiation dans l’achat et la vente de véhicules d’occasion, faisant l’expertise, la cotation et le règlement des procédures administratives. Malgré 3 mois d’arrêt d’activité lors de la période de confinement, 2020 est un succès. Après le 15 juin et avec la reprise des mutations des voitures d’occasion suite à la réouverture des administrations, Kifal Auto a vu son activité s’accélérer. « Nous avons multiplié par 3 notre chiffre d’affaires par rapport à 2019. La tendance est la même concernant le nombre de transactions réalisés ainsi que les recrutements » nous explique le fondateur de la startup qui dénombre désormais 21 salariés.

Dans le secteur de la restauration et de la livraison, l’année 2020 a également été fructueuse. Saïd Belkhayat, fondateur de Lacaisse.ma, une application de caisse enregistreuse intelligente pour les restaurants et magasins, atteste du dynamisme apporté par la crise du coronavirus. « Nous avons clôturé une très belle année 2020. Nous avons des métriques qui le montrent. Le besoin de livraison a tout simplement triplé sur l’année 2020 par rapport à 2019. Cela nous a permis de passer de 4 à 10 salariés sur l’année 2020. Au vue des restrictions mises en place, il fallait que les restaurateurs saisissent l’occasion de moderniser leur système et s’adonnent à la livraison » explique-t-il.

La crise a dopé la demande de services numériques

Et pour cause, les restrictions de mouvement engendrés par la crise et le besoin de solutions dématérialisées pour assurer ses activités ont été des catalyseurs. Pour le fondateur de Kifal Auto, la crise sanitaire a été l’occasion pour une certaine partie de la population d’accélérer les décisions d’achat en limitant les déplacements. « Avec la pandémie, il y a également la volonté de limiter les contacts avant de conclure une vente. Il y a une volonté d’avoir le maximum d’éléments pour pouvoir prendre rapidement une décision sur le véhicule avant même de le voir. Cela nous a permis de bien nous positionner en temps de crise » explique-t-il. Pour 2021, la jeune pousse ambitionne de maintenir son cap de croissance. Avec son concurrent principal ayant recentré ses activités en Europe à cause de la crise, la société bénéficie d’une nouvelle business line. Elle vend désormais des solutions de digitalisation des parcours de reprises automobile à destination des garages et des constructeurs.

Il en est de même pour Said Belkhayat. Le chef d’entreprise a en effet vu le nombre de commandes passées sur son application multiplié par cinq sur l’année 2020. « L’importance de la numérisation a été une des leçons de cette année 2020 et je pense que les mentalités ont changé. Les restaurateurs sont plus ouverts aux outils de numérisation et d’automatisation. Ils ont eu le temps de remettre les choses à plat durant le confinement et de trouver des solutions pour mieux contrôler leurs activités » poursuit-il.

Le constat est également partagé par Nouredine Amrani, fondateur de KoolSkools, une plateforme éducative collaborative qui propose des services de digitalisation pour les écoles, permettant la simplification du suivi pédagogique des élèves. Lourdement perturbé par la crise tout au long de l’année, le secteur de l’éducation a du se réinventer et se moderniser pour tenir le coup. « 2020 a été pour nous une année assez particulière, dans le bon sens du terme. Il y a eu un déclic de la part des écoles, qui ont compris qu’il fallait bouger et saisir les opportunités de la numérisation. La pandémie a rendu l’adoption obligatoire des outils technologiques par le corps enseignant, ce qui nous a facilité la tâche » nous explique Nouredine Amrani. Il poursuit, « dans le cadre de la concurrence entre les écoles, la Covid-19 a rebattu les cartes également. Il ne s’agit plus d’accueillir les élèves mais bien de proposer de la valeur ajoutée et se différencier. Les écoles veulent désormais créer de la valeur pédagogique ».

Pour d’autres, ce sont les craintes sanitaires qui ont dans un premier temps été des leviers de croissance. C’est le cas pour Mohamed Aït Addi, CEO de Saweblia, une plateforme digitale qui propose de réaliser des petits travaux à domicile et au bureau (plomberie, climatisation, menuiserie, bricolage, etc...). « A partir du confinement, nous avons eu un levier de croissance dans le sens où les habitudes de consommation ont migré vers le digital. Pour des raisons sanitaires, les gens n’avaient plus trop confiance de faire rentrer qui que ce soit à la maison pour faire réparer quelque chose. Nous avons donc communiquer sur les équipements de protection sanitaire de nos artisans et sur les gestes barrières que nous respections » explique son fondateur. La jeune startup a pu se démarquer de ses concurrents en garantissant pendant la crise des interventions à domicile en un temps court. Mohamed Aït Addi nous confie : « Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires mensuel par 10 sur les mois de Mars et Avril 2020, par rapport à la même période de l’année précédente. Pendant le confinement, les personnes bloquées chez elles devaient régler des urgences (fuite d’eau, panne de courant, chauffe-eau en panne…) sans se déplacer. Pendant le mois d’Avril, les fournisseurs d’électroménager de la place ont été dépassés par le nombre important de demandes en chauffe-eau électrique. Leurs délais de livraison, pour la plupart, sont passés de 24h à 72h. Nous avons profité de cette opportunité pour assurer une prestation clé en main, avec une livraison et installation de chauffe-eau en moins d’une heure avec une facturation transparente pour le client » nous explique Mohamed Aït Addi.

Une bonne activité anticipée sur 2021

Pour ces entrepreneurs, les perspectives de croissance sont toujours bonnes pour 2021. Pour le dirigeant de Kifal Auto, le secteur de l’automobile d’occasion reste solide face à la crise. « Un des autres catalyseurs de la croissance en 2020 et qui pourrait durer en 2021 est également les promotions faites par les constructeurs de véhicules neufs. Il y a des offres de -20% jusqu’à -35%, ce qui est énorme. Cela booste le marché car l’achat d’un véhicule neuf entraine en général 3 ventes de véhicules d’occasion. Vu le niveau d’agressivité des constructeurs en ce moment, il est possible que cela dure en 2021. Qui plus est, l’intérêt porté sur le marché de l’occasion automobile n’a jamais été aussi fort que celui observé sur la fin de l’année 2020. Il semblerait qu’il y ait un regain de la confiance ce qui nous fait croire à de belles perspectives pour 2021. Nous ambitionnons de faire x4 ou x5 sur les 12 mois à venir sur notre CA et notre niveau de transactions » explique le fondateur de Kifal Auto.

Concernant Saweblia, l’année 2020 a même été l’occasion de drastiquement augmenter ses activités pour préparer une levée de fonds et accélérer sa croissance. « Nous sommes dans un process de levée de fonds avec la CDG actuellement, ce qui nous permettrait de bien développer notre activité en 2021. Nous sommes actuellement présents sur trois villes, Casablanca, Rabat et Mohammedia. En 2021, nous comptons lancer nos services à Marrakech et Tanger et nous prévoyons de multiplier par 5 notre chiffre d’affaires d’ici la fin d’année » explique le CEO de Saweblia.

Selon le dirigeant de la startup Lacaisse.ma, les habitudes des consommateurs pour le numérique en 2020, ne disparaitront pas. « Pour 2021, nous pensons que le trend se poursuivra, nous avons des appels de prospects qui se multiplient. Avec la Covid-19, les gens ont pris l’habitude de commander et ligne et de se faire livrer. Je ne pense pas que cette habitude changera, c’est désormais un acquis. L’année passée à ouvert les yeux sur les besoins de digitalisation et les professionnels en ont vu les bénéfices » explique Said Belkhayat.

L’optimisme reste également de mise pour Nouredine Amrani et sa startup KoolSkools. « En 2020, nous sommes passé de 3 000 à 20 000 élèves qui travaillent sur la plateforme et désormais, nous avons 50 écoles partenaires. Cela créé des perspectives intéressantes pour 2021 car la conduite du changement dans l’utilisation de l’outil digital doit se poursuivre cette année. Avec nos partenaire snous tablons sur une vision à long terme car l’EdTech est une tendance mondiale, nous ne pouvons pas passer outre »explique le dirigeant.

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