Invasion russe de l'Ukraine : les marchés financiers s'enfoncent dans le rouge
Avec une situation de guerre aux portes de l'Europe, les principaux marchés boursiers européens ont ouvert en baisse et les obligations d'État de référence, le dollar, le franc suisse, le yen japonais et l'or se sont tous redressés dans un mouvement de recherche de sécurité.
Le DAX allemand a chuté de 3,7%, supportant le poids de la vente en raison de la forte dépendance à l'égard des approvisionnements énergétiques russes et des quantités que ses entreprises vendent à la Russie. La flambée des prix du pétrole a contribué à limiter les pertes sur le 'Footsie' britannique, riche en matières premières, bien qu'il ait encore chuté de 2,3% et que les marchés à terme aient indiqué des chutes similaires pour Wall Street plus tard.
Parallèlement, le rouble s'est affaibli de près de 7 % à un niveau sans précédent de 86,98 pour un dollar et il y a eu plus de 10 % de chutes à la bourse de Moscou lors de son ouverture après une suspension initiale. La banque centrale russe a alors ordonné l'interdiction des ventes à découvert et des marchés de gré à gré jusqu'à nouvel ordre.
Chute des places boursières
vers 10H10 GMT, les places boursières européennes plongeaient: la Bourse de Paris perdait 3,73%, Francfort 3,96%, Londres 2,58% et Milan 3,76%. L'indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait de 3,89%.
La Bourse de Moscou s'effondrait même de plus de 25% et la monnaie russe, le rouble, a atteint un plus bas historique face au dollar avant l'intervention de la banque centrale du pays.
En Asie, Hong Kong a perdu 3,21%, Shanghai 1,70% et Tokyo 1,81%.
Les matières premières s'embrasent
"Les tensions entre la Russie et l'Ukraine entraînent à la fois un éventuel choc de la demande (pour l'Europe) et, surtout, un choc de l'offre beaucoup plus important pour le reste du monde, étant donné l'importance de la Russie et de l'Ukraine pour l'énergie et les matières premières", a déclaré Tapas Strickland de la Banque national d'Australie à l'AFP.
En milieu de matinée, le cours du baril de pétrole Brent de la mer du Nord s'envolait de 8,76% à 105,28 dollars et celui du baril de WTI américain pour livraison en avril bondissait de 8,59% à 100,01 dollars, un sommet depuis 2014.
Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe explosait de 31% par rapport à la veille. Le prix de l'aluminium a aussi atteint un nouveau record.
"La flambée des prix de l'énergie est un gros casse-tête pour l'Europe, puisque 40% de son gaz naturel et 30% de son pétrole viennent de Russie", explique un analyste de Swissquote.
Les groupes miniers fortement liés à la Russie s'effondraient à Londres: Polymetal plongeait de 35,67%, Evraz de 24,61% et Petropavlovsk de 19,71%.
Chute du rouble, bond du dollar
Après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar, la devise reculait de 3,20% vers 10H00 GMT, après l'intervention de la Banque centrale russe pour "stabiliser la situation".
Le dollar, considéré comme une valeur refuge, prenait 0,96% face à la monnaie européenne, à 0,8930 euro pour un dollar.
Autres actifs plébiscités en période de risque accru: l'or montait de 2,31% à 1.953 dollars l'once et les obligations d'Etat étaient recherchées. Le rendement de la dette américaine à 10 ans grimpait à 1,87%, contre 1,99% mercredi.
Le bitcoin baissait pour sa part de 5,74% à 35.380 dollars.
(Avec Reuters et AFP)
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