Le secteur bancaire devrait afficher de bons résultats en 2021 (CDG Capital)

| Le 20/5/2021 à 13:10

Malgré une hausse de 12 milliards de dirhams des impayés attendue cette année, les résultats du secteur bancaire devraient s’améliorer. Une croissance des crédits bancaires devrait être observée grâce aux mesures de soutien à l'économie, mais elle devrait être inférieure à celle de 2020. Une légère amélioration des marges d’intérêts est attendue. La non récurrence des dons au fonds Covid-19 allègera fortement les charges non-courantes des banques. 

 

Dans une note d’analyse publiée le 18 mai, CDG Capital Insight rappelle l’impact de la crise sanitaire sur le secteur bancaire. Elle établie également des projections sur l’année 2021.

Pour CDG capital Insight, une bonne tenue des résultats des banques devraient être observée en 2021. Cela sera notamment possible grâce à la non récurrence des dons au fonds Covid-19, à la bonne tenue du produit net bancaire et la bonne structure des coûts.

Un ralentissement de la croissance des crédits bancaires en 2021

CDG Capital Insight note qu’en 2020, l’encours brut des crédits bancaires a connu une amélioration. Ceci provient notamment des différentes mesures de soutien et de relance du gouvernement et de la banque centrale. « Dans ce contexte, les crédits bancaires se sont établis à 957,4 milliards de dirhams à fin décembre 2020, soit une progression de 4,4% par rapport à fin 2019. Cette amélioration résulte d’une augmentation de 28,2 milliards de dirhams des crédits aux entreprises et dans une moindre mesure d’une hausse de 12,1 milliards de dirhams des crédits distribués aux ménages » note CDG Capital.

Cette année, les crédits bancaires devraient bénéficier d’un environnement assez favorable, notamment avec la poursuite des mesures de soutien et la reprise de la croissance économique attendue à 4,7% selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat au Plan. « Par ailleurs, les niveaux historiquement bas des taux débiteurs suite à la réduction du taux directeur en 2020 combiné à la poursuite d’octroi des crédits dans le cadre du programme ‘Relance’ jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2021 et les effets prévus du programme Intelaka devraient contribuer davantage à la dynamique de croissance des crédits bancaires » indique CDG Capital.

« Toutefois, la poursuite de la détérioration de la qualité des actifs devrait pousser les banques à être plus exigeantes en resserrant leurs critères de risques quant à l’octroi des crédits. Dans ce sens, le rythme d’évolution des crédits destinés au secteur non financier devrait afficher un léger ralentissement par rapport à l’année 2020, aux alentours de 3,6% selon les prévisions de la banque centrale » précise CDG Capital.

La marge d’intérêt en légère augmentation et coûts maitrisés

Durant l’année 2020, Bank Al Maghrib a procédé à la baisse de 75 pbs du taux directeur passant de 2,25% à 1,5%, ce qui a entrainé une légère pression sur les taux débiteurs, notamment une baisse de 50 pbs du taux débiteur global. « Cette baisse ne reflète pas entièrement la diminution du taux directeur, ce qui pourrait s’expliquer à notre sens par l’augmentation de la prime de risque suite à la montée des créances en souffrance. Par ailleurs, nous pensons que la mise en place du dispositif des prêts garantis à taux fixe à 3,5% a probablement atténué cette appréciation de la prime de risque » explique CDG Capital.

Avec le ralentissement potentiel des crédits 'Relance' à taux bas cette année, la banque d’investissement table sur une légère hausse des taux débiteurs. « Dans l’ensemble, nous croyons que la marge d’intermédiation du secteur devrait se stabiliser voire augmenter légèrement pour l’année à venir. Nous nous attendons à ce que le coût moyen des ressources demeure relativement stable alors que nous tablons sur une légère hausse voire une stabilité du taux de rendement moyen des financements » poursuit CDG Capital.

La banque d’investissement table également sur une bonne tenue des charges d’exploitation sur l’année en cours. Le secteur a en effet enregistré une légère diminution des charges d’exploitation durant l’année précédente. Mais « suite à une baisse plus importante du PNB comparativement à celles des charges, le coefficient d’exploitation a connu une légère détérioration passant de 48,5% en 2019 à 49,2% en 2020 » précise CDG Capital.

Elle poursuit, « nous pensons que les banques continueront à optimiser leurs coûts en ces temps de crise, ce qui devrait contribuer à une bonne tenue du résultat brut d’exploitation en 2021 » explique CDG Capital.

Une hausse de 12 milliards de dirhams d’impayés attendue cette année

Le taux d’impayés a atteint les 8,4% en 2020 contre 7,6% en 2019. Cette augmentation devrait se poursuivre - cette année d’après CDG Capital. « En effet, les effets manifestes de la pandémie continuent de peser sur plusieurs secteurs d’activité et, par conséquent, la solvabilité des ménages et des entreprises est toujours mise à rude épreuve. Par ailleurs, les banques ont accordé à leurs clients en 2020 un report de paiement de leurs échéances sur une durée de six mois maximum, un délai de grâce qui a donc pris fin en septembre » explique CDG Capital. Cela signifie qu’une aggravation des impayés pourrait se manifester au cours de l’année.

Bank Al Maghrib annonçait en août dernier qu’elle prévoyait un taux d’impayés aux alentours de 10,8% en 2021. De son côté, CDG Capital demeure plus optimiste. « En révisant à la baisse la prévision de la banque centrale pour l’année 2021 avec le décalage observé en 2020, il se situerait aux alentours de 9,3%. Ce qui représente une augmentation de plus de 12 milliards de dirhams de l’encours des créances en souffrance au cours de la prochaine année » détaille CDG Capital.

Un coût du risque toujours élevé mais des résultats en amélioration

L’année 2020 a été marquée par la hausse du coût du risque. Pour CDG Capital, ce dernier devrait rester globalement élevé cette année. « Nous pensons que les tensions sur le risque devraient persister en 2021 avec la montée des créances en souffrance anticipée suite à un contexte économique difficile. Dans ce sens, le niveau du coût du risque devrait probablement se maintenir à un niveau élevé comparable à celui de l'année 2020 » explique la banque d’investissement.

Mais globalement, malgré cette hausse, les résultats du secteur bancaire devraient se bonifier cette année. Le produit net bancaire est attendu en hausse, grâce notamment « à la bonne tenue de la marge d'intérêt profitant d'un effet volume et à l'amélioration de la marge sur commissions qui devrait bénéficier d'une base comparable favorable (les commissions des banques ont fortement chuté durant la période de confinement) » rappelle CDG Capital. La non récurrence des dons au fonds Covid-19 devrait également soulager les charges non-courantes des banques. Ces facteurs, devraient, in fine, contribuer à la bonne tenue des résultats du secteur bancaire sur cette année.

 

>>> Lire aussi : Crédits. Le mystère de la stagnation des impayés décrypté par M'Fadel El Halaissi

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