Un financement du Trésor à l’international à court terme est peu plausible (AGR)

| Le 23/11/2022 à 17:14
Dans son rapport mensuel, la société de recherche Attijari Global Research note que le Trésor dispose d’une situation confortable. Le besoin de financement brut d’ici la fin de l’année est attendu par AGR à 72 MMDH. Une sortie à l’international à court terme demeure peu plausible étant donné les conditions de financement. Les alternatives, comme la LPL et les DTS, sont des options possibles.

Dans une note diffusée le 22 novembre, la société de recherche Attijari Global Research (AGR) est revenue sur les besoins de financement et la situation d’endettement du Trésor à fin octobre 2022.

Elle note que la situation des finances publiques demeure confortable. Les recettes ordinaires continuent d’afficher une croissance plus rapide que les dépenses ordinaires. A fin octobre, sur 12 mois glissants, les recettes ordinaires s’établissent à 249 MMDH, en hausse de 23,4% par rapport à la même période l’an dernier. Parallèlement, les dépenses progressent de seulement 10,5% à 280 MMDH.

"Cette évolution s’explique par le bon comportement des recettes fiscales, à savoir les recettes IS (+15,3 MMDH) et TVA à l’importation (+11,3 MMDH). Cette dernière est tirée par la hausse des cours des produits et matières premières à l’international", note AGR. In fine, à fin octobre, le déficit budgétaire du Trésor ressort à 30,5 MMDH, soit 20,6 MMDH de moins qu’à fin octobre 2021. Une accélération est donc probable au cours des deux derniers mois de l’année, sachant que le déficit est attendu à 73 MMDH à fin décembre.

Au final, le besoin de financement s’établit à 31,3 MMDH, dont 75% ont été couverts par des ressources intérieures.

Le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année s’élève à 72 MMDH

La loi de finances (LF) 2022 table sur un besoin de financement de 73,4 MMDH. A fin octobre 2022, il s’élève à 31,3 MMDH, ce qui laisse donc un reliquat de 42,1 MMDH.

D’après les prévisions d’AGR, le besoin de financement brut restant d’ici la fin de l’année devrait être de 72 MMDH. Le calcul a été réalisé en prenant en compte le reliquat de 42,1 MMDH, auquel vient s’ajouter un reliquat cumulé des tombées du Trésor à fin 2022 de 29,9 MMDH. "Ce reliquat est constitué de 21,8 MMDH sur le marché intérieur et de 8,1 MMDH sur le marché extérieur", précise AGR.

D’après les estimations de la LF 2022, le Trésor devrait 24,5 MMDH, soit 34% de son besoin brut sur le marché extérieur. Le reliquat serait satisfait sur le marché domestique. "Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois recule légèrement par rapport au mois précèdent, soit à 23,8 MMDH contre 25,5 MMDH un mois auparavant", poursuit la société de recherche.

Ce chiffre tient compte d’un niveau de financement à l’international à hauteur de 40 MMDH d’ici la fin de l’année, et d’un déficit budgétaire de 72,6 MMDH.

Des projections de sortie à l’international de moins en moins plausibles

La société de recherche met en avant l’importance centrale du financement extérieur du Trésor. Elle est accentuée par la faible demande en bons du Trésor sur le marché intérieur, du fait de la forte hausse des exigences des investisseurs.

Cette exigence, qui a été catalysée par la première hausse du taux directeur, fin septembre, tend à s’accélérer "dans la perspective d’une nouvelle hausse de ce taux en décembre 2022", précise AGR.

La société de recherche note que "dans un environnement marqué par le durcissement des conditions de financement, une sortie à l’international sur le CT nous semble un scénario moins plausible". A titre indicatif, elle indique que les rendements demandés par les bailleurs de fonds étrangers pour la dette marocaine à long terme atteignent actuellement 6% à 7%.

Ainsi, le Trésor se retrouve dans une situation où, d’ici fin 2022, des options telles que la Ligne précaution et liquidité (LPL) ou les droits aux tirages spéciaux, de respectivement 2 milliards de dollars et 1 milliard de dollars, sont envisageables. La société de recherche met également en avant la possibilité d’effectuer des "levées externes en bilatéral auprès d’institutions internationales".

Au sujet de la LPL, le chef de la mission du FMI au Maroc, Roberto Cardarelli indiquait, début novembre, qu’une négociation était en cours entre le Royaume et le FMI pour remplacer l’ancienne LPL par une nouvelle. "Les discussions ont débuté il y a quatre ou cinq mois. Nous avons réalisé cette mission de l’article IV qui visera à rédiger un rapport annuel sur l’économie marocaine. Cette dernière jouera un rôle pour poursuivre et finaliser cette discussion. Nous avons besoin, avant tout, de rédiger le rapport annuel. Nous poursuivrons le dialogue avec les autorités pour voir si, effectivement, il est possible de remplacer l’ancienne LPL par une autre ligne", expliquait-il.

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