Wafa Assurance : « la crise ne remet pas en cause nos projets de développement » (Ramses Arroub)

M. Ett. | Le 23/9/2020 à 14:48

Wafa Assurance a dégagé un déficit au titre du premier semestre à cause, en grande partie, de la hausse des impayés et la chute des cours à la Bourse de Casablanca. Mais le Top management reste confiant en ses perspectives d’évolution, la poursuite de ses projets de développement et les opportunités qui peuvent se créer dans le contexte actuel. 

Le top management de Wafa Assurance a tenu une visioconférence, ce mercredi 23 septembre, afin de présenter les résultats semestriels 2020, expliquer leur évolution, et dresser le cadre général de la stratégie poursuivie par la société dans ce contexte de crise.

L’activité de Wafa Assurance a été impactée par la montée des impayés et la contre-performance des marchés financiers. A l’image de tous les acteurs composant le tissu économique marocain, « notre activité est touchée par le ralentissement économique du pays », a commenté Ramses Arroub, PDG de Wafa Assurance, lors de la visioconférence.

A rappeler que la compagnie d’assurance un dégagé un déficit net de 191 millions de DH au premier semestre 2020.

D’après les explications du PDG de Wafa Assurance, face à la dégradation du portefeuille actions, suite à la chute des cours à la bourse de Casablanca, la compagnie a provisionné au premier dirham de pertes, par prudence. Cela a beaucoup pesé sur son résultat financier, ce qui explique le déficit dégagé au premier semestre.

Malgré le fait que l’ACAPS a apporté des assouplissements au secteur en matière, entre autres, de provisionnement pour dépréciation des valeurs en placement, en laissant la possibilité de provisionner les actifs qui ont une moins-value latente de 30% à la place de 25% ; la compagnie a opté pour le maintien des méthodes d'avant en provisionnant comme à son accoutumée.

« Historiquement, on a toujours provisionné au premier dirham », a déclaré Ramses Arroub.

Cela dit, le changement de méthode est reporté pour la fin de l’année. « Pour l’arrêté semestriel, on a privilégié la prudence en optant pour l’ancienne méthode de provisionnement. Le changement de méthode a été examiné. Et vu que les comptes semestriels restent provisoires, on a estimé qu’il fallait mieux reporter cette éventuelle décision pour les comptes annuels », a-t-il expliqué.

Toutefois, Ramses Arroub souligne que : « nous sommes un investisseur à très long terme. Ces variations des cours des actions, même si elles sont brutales, sur le long terme, seront résorbées par un regain de croissance. Quand on est un investisseur à long terme, ce n’est pas une variation de -5% ou -10% pendant 1 ou 2 mois sur une valeur qui va remettre en cause notre foi en cette valeur et ses qualités fondamentales ».

Par ailleurs, au titre de ce premier semestre, «le résultat net de Wafa Assurance est fortement impacté par la baisse du résultat financier mais aussi par la hausse du coût des impayés», a comenté Meriem Benkhayat, directrice exécutive en charge du pôle finance chez Wafa Assurance, lors de la lecture des résultats. 

La crise pourrait remodeler la demande en assurance 

S’agissant des conséquences de la crise sanitaire sur l’assurance maladie, le PDG de Wafa Assurance a déclaré : « on est un assureur de maladie et de décès. Même si les chiffres [des cas actifs, ndlr] partent à la hausse d’après les statistiques du ministère de la santé, on n’a pas remarqué de surmortalité ou de hausse de la consommation en cette période ».

Néanmoins, une hausse de la demande des produits de l’assurance santé est anticipée dans ce contexte sanitaire. « Les clients et les prospects auront probablement une écoute plus attentive à l’assurance santé et ils chercheront, dès lors que leurs conditions matérielles le permettront, à se prémunir davantage (…) Nous devons promouvoir la protection et adresser les éventuelles demandes qui sortiraient de cette crise ». 

Etat d’avancement de Wafa Life Insurance en Egypt

Durant la visioconférence, des questions ont été posées concernant Wafa Life Insurance Egypt, filiale détenue à 100% par Wafa Assurance. Ramses Arroub en a profité pour donner l’état d’avancement de cette filiale.

« Pour le dossier égyptien, on a eu un agrément de principe en août 2019. Il fallait créer la société, mettre les fonds, placer le management, venir avec une offre et déposer le dossier », indique-t-il.

Le dossier a été concocté pendant le confinement. « La filiale a été créée en février dernier. Elle a été doté d’un capital minimum de 150 millions de livres égyptiennes soit à peu près 90 millions de DH. On a effectué les recrutements, et par la suite on a déposé le dossier le 7 mai 2020. Le dossier a été instruit par le FRA dans un temps record », continue-t-il.

Le FRA (Financial Regulatory Authority), autorité de supervision, de régulation et de contrôle du secteur des assurances, des marchés financiers, du marché hypothécaire, des activités de leasing, du factoring et de la micro-finance en Egypte, a octroyé à Wafa Life Insurance Egypt, l’agrément pour opérer dans les branches Santé long terme et Vie, et ce, le 25 août dernier.

« Sur la santé, nous ciblons la santé individuelle. Nous avons deux offres. Un produit haut de gamme et un deuxième d’entrée de gamme », a-t-il précisé.

Sur l’assurance Vie, Wafa Life Insurance compte se mettre sur la protection de l’épargne. « Les pratiques du marché égyptien sont caractérisées par les unités de compte. La clientèle est avertie, connaissant les marchés financiers et habituée à ses aléas. Elle est dans la recherche d’un produit d’assurance tout en essayant de capter une partie de la performance de la bourse du Caire. Notre positionnement sera différent. On ciblera la protection de l’épargne constituée », explique le PDG.

« Nous souhaitons promouvoir une troisième offre. Celle-ci concerne le programme Taamin iktissadi qui comporte une gamme de 6 produits », précise-t-il. Les produits constituant ce programme visent, entre autres, à protéger les descendants et les ascendants en cas de décès de l’assuré, à participer aux frais médicaux en cas d’hospitalisation de l’assuré, etc.

La filiale égyptienne de Wafa assurance devrait connaître un démarrage effectif de l’activité d’ici la fin de cette année, d’après Ramses Aroub qui a indiqué qu' «il ne reste que l’approbation du management». La montée en charge est prévue pour 2021.

 Wafa Assurance reste à l’affut des opportunités d’expansion en Afrique 

La crise sanitaire et économique ne remet pas en cause les projets de développement de Wafa Assurance, notamment en Afrique, d’après son PDG qui a indiqué qu’ « On est un industriel et on a vocation à remplir les objectifs fixés par notre actionnaire de référence, Al Mada, en accompagnant sa stratégie africaine. La crise sanitaire complique les choses. Elle rend peut-être des marchés un peu plus complexes. Mais elle ne remet pas en cause notre détermination et la mission qui nous est confiée ».

>>> Lire aussi : Les compagnies d'assurance seront lourdement affectées en 2020 à cause de la chute de la Bourse

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