Un proche vous offre cet article

Inscrivez-vous gratuitement pour lire cet article, habituellement réservé aux lecteurs abonnés.

Vous êtes déjà inscrit ? Se connecter

Le plaidoyer de Hassan Sentissi pour une transformation en profondeur du secteur halieutique

Le président de l'Asmex, Hassan Sentissi, a mis en avant la nécessité de moderniser l’industrie navale, d’améliorer l’accès au financement et d’utiliser la Bourse de Casablanca comme levier pour soutenir cette évolution stratégique. L'objectif étant de maximiser le potentiel de ce secteur.

Le plaidoyer de Hassan Sentissi pour une transformation en profondeur du secteur halieutique

Le 3 février 2025 à 16h47

Modifié 3 février 2025 à 17h10

Le président de l'Asmex, Hassan Sentissi, a mis en avant la nécessité de moderniser l’industrie navale, d’améliorer l’accès au financement et d’utiliser la Bourse de Casablanca comme levier pour soutenir cette évolution stratégique. L'objectif étant de maximiser le potentiel de ce secteur.

Lors d'une conférence le 31 janvier, portant sur les opportunités offertes par la Bourse de Casablanca pour le secteur agroalimentaire marocain, Hassan Sentissi, président de l'Association marocaine des exportateurs (Asmex), a souligné l'importance cruciale de moderniser et de structurer l'industrie de la valorisation des produits de la mer pour permettre au Maroc de se positionner comme un leader mondial dans ce secteur.

Le patron de l'Asmex a articulé son discours autour de trois grands axes : la transformation de l'industrie, l'accès au financement et l'utilisation stratégique de la Bourse de Casablanca.

Une industrie performante mais sous-exploitée

Avec sa façade maritime et des ressources halieutiques abondantes, le Maroc dispose d’un potentiel stratégique indéniable. Le secteur halieutique représente aujourd’hui un pilier essentiel de la souveraineté alimentaire du pays, mais aussi un moteur clé pour l’industrialisation, la création d’emplois et la compétitivité économique.

"Nous sommes réunis aujourd’hui pour parler de croissance, d’ambition et d’investissement. Mais avant de nous projeter vers l’avenir, nous devons d’abord comprendre nos forces et les défis qui se présentent à nous", a déclaré Hassan Sentissi en préambule.

En chiffres, l’industrie halieutique marocaine, c’est 35% des exportations alimentaires du pays, plus de 30 milliards de DH en chiffre d’affaires à l’export et 700.000 emplois. Les produits marocains sont présents sur les marchés de plus de 140 pays, et le Maroc est le premier producteur mondial de sardines.

Cependant, malgré ces atouts, le secteur peine encore à tirer pleinement parti du potentiel du marché mondial, qui connaît une croissance annuelle de 7%. Pour rester compétitif, le Maroc doit maximiser sa participation à cette dynamique croissante.

>L’aquaculture, un levier de croissance encore sous-développé 

Avec 55% de la production mondiale de produits de la mer issus de l’aquaculture, cette filière est essentielle à l’avenir du secteur. "Son développement permettrait une production durable tout en réduisant la pression sur nos stocks halieutiques", a insisté Hassan Sentissi. Toutefois, cette évolution nécessitera des infrastructures modernes et une gestion respectueuse des écosystèmes.

>La modernisation de la flotte et l’essor de l’industrie navale

"Notre flotte vieillit et peine à répondre aux exigences croissantes des marchés internationaux. Le renouvellement de la flotte de pêche marocaine est désormais une priorité". "Cela n’est plus une option, mais une nécessité", a souligné Hassan Sentissi. La modernisation vise à améliorer l'efficacité de la pêche, la qualité des captures, à réduire les coûts énergétiques et à garantir une pêche plus durable. Pour ce faire, une industrie navale performante, capable de construire et d'entretenir des navires adaptés aux besoins du secteur, est indispensable.

Au-delà des ressources, c'est toute la chaîne de valeur qui doit évoluer, a souligné le président de l'Asmex.

>Une meilleure valorisation locale des ressources

Un grand nombre des produits halieutiques marocains sont exportés sous forme brute, privant le pays d’une considérable valeur ajoutée. "Il est impératif de développer une industrie de transformation et de conditionnement efficace", a expliqué Hassan Sentissi. Cela inclut la diversification des produits à forte valeur ajoutée tels que les conserves de poisson, les produits surgelés, les farines et les huiles de poisson, ou encore les compléments alimentaires et biomatériaux.

Un besoin urgent de financements adaptés

Pour réussir cette transformation, des investissements considérables sont nécessaires. "Le financement traditionnel ne suffit plus, il est urgent d’adopter un cadre législatif incitatif qui facilite l’investissement dans notre filière", a précisé Hassan Sentissi. Le secteur doit pouvoir accéder à des ressources permettant la modernisation des infrastructures, le développement de l’aquaculture et l’innovation dans les produits.

La fiscalité doit devenir un moteur pour la croissance ; et la réglementation, plutôt que de freiner, doit accompagner cette dynamique.

Hassan Sentissi a mis en lumière le rôle décisif que la Bourse de Casablanca peut jouer dans la transformation du secteur. L’introduction en bourse des entreprises du secteur halieutique pourrait leur permettre d’accéder à des financements essentiels pour moderniser les infrastructures, renforcer la compétitivité, investir dans la recherche et l’innovation. En outre, la bourse est également un facteur de structuration, de gouvernance et de transparence. "Nous devons travailler en étroite collaboration avec la Bourse de Casablanca et les institutions financières pour identifier les entreprises les plus prometteuses et leur offrir des solutions adaptées".

En somme, l’Asmex prône une transformation en profondeur du secteur, visant à le faire émerger comme un secteur stratégique à part entière. L’objectif est de créer au moins 15 champions nationaux d’ici 2030, à même de rivaliser avec les plus grandes entreprises mondiales.

Pour cela, plusieurs axes sont prioritaires :

– encourager l’innovation et la recherche ;
– faciliter l’accès aux financements ;
– développer une industrie navale performante ;
– inscrire les filières halieutiques marocaines dans une logique de décarbonation et d’économie durable.

"Nous avons l’ambition, il nous faut maintenant les outils pour la concrétiser", a conclu le patron de l'Asmex. En combinant une vision stratégique, un écosystème maritime structuré, un accès facilité au financement et une industrialisation accrue, le Maroc peut se positionner comme un leader mondial des industries halieutiques.

Cependant, cela ne sera possible qu’à travers une action collective et concertée. "Ensemble, nous pouvons transformer ces défis en opportunités et garantir à notre industrie et à notre pays un avenir prospère", a-t-il conclu.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

BMCE Capital Real Estate: Publication de la valeur liquidative réglementaire au 31 décembre 2024 de l’OPCI « Property Fund SPI-RFA »

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.