Qui est Fatima Saâdi, la remplaçante de Salaheddine Aboulghali au triumvirat qui dirige le PAM
Depuis samedi dernier, Fatima Saâdi est membre de la direction collégiale du Parti authenticité et modernité (PAM, majorité). Elle y remplace Salaheddine Aboulghali, dont les activités ont été gelées au sein du parti. Voici le parcours du nouveau membre du triumvirat au gouvernail du parti du Tracteur.
Qui est Fatima Saâdi, la remplaçante de Salaheddine Aboulghali au triumvirat qui dirige le PAM
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Mohammed Boudarham
Le 21 octobre 2024 à 14h41
Modifié 21 octobre 2024 à 15h56Depuis samedi dernier, Fatima Saâdi est membre de la direction collégiale du Parti authenticité et modernité (PAM, majorité). Elle y remplace Salaheddine Aboulghali, dont les activités ont été gelées au sein du parti. Voici le parcours du nouveau membre du triumvirat au gouvernail du parti du Tracteur.
Et d’une pierre deux coups. Samedi dernier, les membres du Conseil national (Parlement du parti), réunis à Salé pour la 29e session, ont validé la décision de la Commission de discipline ayant gelé les activités de Salaheddine Aboulghali et ont donné le feu vert à l’entrée de Fatima Saâdi à la direction collégiale aux côtés de Fatima Ezzahra El Mansouri et Mehdi Bensaïd.
Fatima Ezzahra El Mansouri a eu cette pique assez révélatrice du nouvel état d'esprit qui devrait dorénavant guider l’action du PAM. "Le parti est plus grand que les personnes", avait déclaré la coordinatrice de la direction collégiale, par ailleurs ministre de l’Habitat et maire de la ville de Marrakech.
Fatima Saâdi voit le jour en 1969 à Al Hoceïma, où elle fait ses études primaires et secondaires, sanctionnées par un baccalauréat en lettres modernes. Par la suite, elle met le cap sur Oujda pour des études universitaires en lettres arabes. Et finit par opter pour l’enseignement. Comme son paternel, nous avoue-t-elle.
Dans le civil, Fatima Saâdi est actuellement haut cadre administratif de l’Enseignement supérieur, mais elle est détachée au Parlement comme le permettent les législations de la fonction publique.
Une vieille routière de l’associatif
Avant 2008, Fatima Saâdi n’avait pas d’engagement politique. Sa tasse de thé était plutôt l’action associative et elle a longtemps été l’une des chevilles ouvrières de l’Association de la solidarité pour l’action sociale et humanitaire à Al Hoceïma (Ashacha), l’une des plus vieilles ONGs du Rif. "Le travail associatif est très important dans des localités comme le Rif, mais je me suis aperçue que cela ne suffisait pas, et j’ai sauté le pas", confie Fatima Saâdi à Médias24. "Aucun membre de ma famille n’avait d’engagement politique, donc j’ai eu l’honneur d’être la pionnière", affirme-t-elle dans un arabe châtié, langue qu’elle parle en sus de l’amazighe (évidemment), du français et de l’espagnol.
Aucun membre de ma famille n’avait d’engagement politique, j’ai l’honneur d’être la pionnière
Elle fait alors ses premiers pas en politique au sein du Mouvement pour tous les démocrates (MTD), le think tank qui avait servi de matrice au PAM. Une époque dont elle garde de bons souvenirs, avec un groupe de camarades constitués en grande partie d’ex-gauchistes, mais aussi de notables comme un certain Aziz Akhannouch.
Lors de la création du PAM, Fatima Saâdi est élue pour siéger au Bureau national, appellation initiale du Bureau politique. Cette même année est le début d’une série de mandats électifs : entre 2009 et 2015, elle est présidente de la commune d’Al Hoceïma, une mission qui n’a rien d’évident dans une région très conservatrice. En 2015, elle quitte le poste de maire du chef-lieu du Rif pour faire son entrée au Parlement. Elue sur la liste féminine, elle ne rempile pas. Mais a toujours compté au sein du PAM, sans faire de vagues. "C’est une militante respectable et respectée pour son acharnement au travail et sa franchise", témoigne un membre dirigeant du parti. Sous la direction de Abdellatif Ouahbi, elle est nommée secrétaire générale adjointe, et depuis samedi, elle fait partie de ceux qui décident au plus haut niveau.
Je ne suis pas une parachutée
"Je ne suis pas une parachutée", commente Fatima Saâdi. Au parti, sa désignation à la direction collégiale a été bien accueillie. "C’est une très bonne chose pour l’image du parti de voir deux femmes siéger à une direction collégiale composée de trois personnes", avoue un autre jeune dirigeant du PAM.
Et un doctorat pour la route
En plus de ses engagements partisans et professionnels, Fatima Saâdi est une éternelle apprenante. Actuellement, elle est chercheuse doctorante à l’Université Mohammed V, après l'obtention d'un diplôme d'études universitaires approfondies (DESA) sur un sujet qui l’a toujours hantée : les échanges interculturels entre le Maroc et l’Espagne. Sa thèse, en préparation, porte sur l’influence arabe dans la civilisation andalouse.
C’est une très bonne chose pour l’image du parti de voir deux femmes siéger à une direction collégiale composée de trois personnes
Fatima Saâdi reste aussi une fervente défenseure de la langue amazighe. Au Parlement, elle n’hésitait pas à critiquer le gouvernement pour le retard pris dans la généralisation de l’enseignement de cette langue dans les écoles publiques.
"Pour défendre des principes et des valeurs, elle ne fait jamais les choses à moitié", dit d’elle un camarade du parti. Quand les dirigeants du PAM ont préparé le rapport moral du 5e congrès, c’est elle qui hérite d’une véritable patate chaude : présenter et défendre le même rapport devant des centaines de membres du congrès. Et elle y arrive à merveille au grand soulagement de ses collègues au Bureau politique.
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