Des propositions relatives à la loi sur le mécénat et au statut de l'entreprise culturelle en gestation
ASSISES DES INDUSTRIES CULTURELLES & CRÉATIVES. Pour exploiter le plein potentiel des industries culturelles et créatives au Maroc, un secteur où l'informel prédomine encore, la Fédération des industries culturelles et créatives a annoncé ce mercredi 2 octobre qu'elle présentera, à la fin de l'année, ses propositions relatives au statut de l'entreprise culturelle. La Fédération se penche également sur une proposition de loi sur le mécénat.
Des propositions relatives à la loi sur le mécénat et au statut de l'entreprise culturelle en gestation
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Basma Khirchi
Le 2 octobre 2024 à 19h06
Modifié 4 octobre 2024 à 10h24ASSISES DES INDUSTRIES CULTURELLES & CRÉATIVES. Pour exploiter le plein potentiel des industries culturelles et créatives au Maroc, un secteur où l'informel prédomine encore, la Fédération des industries culturelles et créatives a annoncé ce mercredi 2 octobre qu'elle présentera, à la fin de l'année, ses propositions relatives au statut de l'entreprise culturelle. La Fédération se penche également sur une proposition de loi sur le mécénat.
Après cinq ans d'absence, les Assises des industries culturelles et créatives font leur retour pour une 2e édition qui se déroule les 2 et 3 octobre à Rabat. Partenariat public-privé et financements innovants ont été au cœur de cette première journée des Assises placées sous le thème "Célébrer le patrimoine, investir le progrès".
L'événement a réuni des intervenants de haut rang. Parmi eux, Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et Neïla Tazi, présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC).
Loi sur le mécénat et statut de l'entreprise culturelle
"Investir dans la culture bénéficie à tous. C'est un investissement gagnant. L'engagement dans le domaine de la création est une vocation, un destin. L'artiste est souvent seul. Il suit la pureté de son cœur. Loin des convenances, il veut se tenir à distance des préoccupations administratives pour se consacrer pleinement à son œuvre. C'est un combat spirituel, discret mais intense, qui demeure souvent invisible aux yeux du reste du monde", a souligné Neïla Tazi, lors de son intervention à cette occasion.
"Le promoteur culturel qui l'accompagne lui aussi ressent cette solitude, car il est en quête permanente de financement, de fonds d'amorçage, d'attention, d'accès à l'information, d'autorisations administratives, de ressources humaines qualifiées et de promotion de leurs productions à l'export, d'où l'importance du pacte public-privé basé sur de nouvelles approches, pour consolider un écosystème solide composé d'une chaine de métiers et d'expertises, qui nous permet d'installer de la confiance", a ajouté la présidente de la FICC.
Investir dans la culture bénéficie à tous. C'est un investissement gagnant. L'engagement dans le domaine de la création est une vocation, un destin
Pour accompagner plus efficacement le secteur, des propositions relatives à la loi sur le mécénat et au statut de l'entreprise culturelle sont en gestation. Elle seront dévoilées, fin 2024, par la FICC.
"Les premières assises en 2019 nous ont permis de sortir avec des recommandations fortes, qui ont guidé notre action pendant ces cinq années. Pendant ces cinq années nous avons eu, rappelons le, quatre ministres de la culture, mais nous avons maintenu notre cap et ouvert de nombreux chantiers, des chantiers qui s’accélèrent aujourd’hui. Au cours de ces sept dernières années seulement huit textes de loi ont été votés concernant le secteur….mais la bonne nouvelle est que six de ces textes ont été votés depuis 2021… comme je vous le disais les choses s’accélèrent", a déclaré Neila Tazi.
"Ainsi, fin 2024, la FICC présentera sa proposition sur le statut de l’entreprise culturelle qui permettrait de cibler plus efficacement les actions et mesures prises pour accompagner ce secteur".
"Nous travaillons également sur une proposition de loi sur le mécénat car il s’agit là d’une tradition depuis longtemps ancrée dans notre pays, une tradition qui se perd au profit du sponsoring et que nous devons préserver pour encourager nos créateurs dans la phase de gestation de leur projet. Ces deux axes de travail qui illustrent la subtilité d’un secteur, et combien il nécessite une approche spécifique et une concertation approfondie pour atteindre l’excellence".
Les ICC, un secteur prometteur où prédomine l'informel
"Avec le soutien de l'Etat, le secteur a surmonté la crise [crise du Covid-19, ndlr]. Preuves en chiffres : entre 2019 et 2023, le nombre d'entreprises du secteur a augmenté de 33% et le nombre d'employés déclarés a augmenté de 20% selon les chiffres de la CNSS. Cette évolution suit l'évolution mondiale", a souligné en outre Neïla Tazi.
Le président de la CGEM, Chakib Alj a reconnu pour sa part que le secteur regorgeait de potentialités. Les industries culturelles et créatives au Maroc souffrent néanmoins de la prédominance de l'informel.
"Cet événement est une plateforme pour réfléchir ensemble aux moyens à mettre en œuvre pour que les ICC atteignent leur plein potentiel et continuent de promouvoir cette identité unique et ce magnifique patrimoine qui est le nôtre... Les industries culturelles et créatives, levier de développement économique, social et sociétal, enregistrent une croissance soutenue dans le monde", a affirmé le président de la CGEM.
"Ce secteur qui séduit fortement la jeunesse génère plus de 2 milliards de dollars de revenus par an et environ 50 millions d'emplois, se positionnant comme le plus grand employeur de jeunes (16 à 30 ans). La part de notre continent, connu pour son riche patrimoine culturel, ne représente que 3 à 5% du marché mondial. Au Maroc, les ICC ne contribuent que d'environ 0,9% au PIB. Ces chiffres sont, en soi, un appel à l'action. L'objectif par le Nouveau Modèle de développement est d'atteindre 1% du PIB et de doubler, voire de tripler, les emplois dans ces secteurs à l'horizon 2035", a ajouté Chakib Alj.
"Bien que les ICC soient organisées en filières structurées (arts visuels et contemporains, musique, spectacles vivants, édition, cinéma...), ce secteur comprend encore beaucoup d'acteurs opérant dans l'informel que nous gagnerons à intégrer. En effet, l'absence d'un cadre réglementaire qui confère un statut aux acteurs des ICC avec leurs droits et obligations, empêche le secteur de se développer et d'exploiter son plein potentiel. Souvent sous-estimée, la mise en place d'un statut de l'entreprise des ICC permettrait d'encourager les acteurs du secteur à rejoindre le secteur formel. Un autre axe sur lequel il faudra qu'on travaille ensemble est celui du renforcement de la gouvernance et de la coopération intersectorielle".
Au Maroc, les ICC ne contribuent que d'environ 0,9% au PIB. Ces chiffres sont, en soi, un appel à l'action
"Au vu des événements que notre pays accueillera à l'horizon 2030, la création d'une task force transverse et multi-acteurs publics et privés serait de nature à accélérer l'atteinte de nos ambitions... Pour encourager les investissements et l'entrepreneuriat dans les ICC et renforcer la compétitivité des TPME opérant dans ces secteurs, il est important de traiter les sujets suivants. D'abord, le financement. Les ICC doivent bénéficier de nouveaux mécanismes de financement, tels que le crowdfunding", a précisé Chakib Alj.
"À cela s'ajoute la nécessité de mettre en place des modèles de subventions adaptés pour soutenir des projets ambitieux et compétitifs. Les ICC ont aussi besoin d'un cadre fiscal favorable. Un autre sujet important est celui du développement du capital humain. Nous devons absolument accélérer la création de programmes adéquats pour les jeunes talents. La simulation de l'innovation et la digitalisation sont d'autres axes à développer à travers par exemple des collaborations entre les instituts patrimoniaux et les entreprises technologiques ou encore à travers la création de musées virtuels", a conclu le patron des patrons.
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Le 2 octobre 2024 à 19h06
Modifié 4 octobre 2024 à 10h24