En deux mois, l'encours des crédits de trésorerie recule de 16 MMDH

| Le 2/4/2024 à 17:01
À fin février, l'encours des crédits de trésorerie recule de 6,2% par rapport à fin décembre 2023 à 245 MMDH. Après plusieurs années de forte hausse, catalysée par le Covid et l'inflation, l'encours avait progressé de 33% entre janvier 2020 et février 2024. Une trajectoire baissière se dessine, notamment du fait de l'accalmie de l'inflation et de la réduction progressive des délais de paiement.

L’encours des comptes débiteurs et crédits de trésorerie affiche une baisse notable de 6,2% depuis le début de l’année, à 245 MMDH. En valeur, cette baisse équivaut à 16,2 MMDH.

Cet encours emprunte une tendance baissière après avoir connu une très forte progression depuis les quatre dernières années. En effet, entre janvier 2020 et février 2024, l’encours des comptes débiteurs et crédits de trésorerie a explosé de 33%, passant de 183,7 MMDH à 245 MMDH.

Cette hausse a été conduite par de multiples facteurs ayant mis les entreprises en difficulté.

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Une progression multifactorielle de 62 MMDH en 4 ans  

Comme on peut le voir dans le dashboard ci-dessus, une forte progression a été observée en 2020, du fait des difficultés économiques engendrée par le Covid. Certaines cessations d’activité ont poussé les entreprises à contracter des crédits pour faire face à leurs engagements.

"Il s’agit de crédit court terme. Ces crédits de trésorerie étaient beaucoup liés au Covid. Macro-économiquement, la situation était compliquée et très incertaine, donc cela a impacté les besoins en trésorerie des entreprises", nous confie une source de la place.

Après une première inflexion entre juin 2021 et février 2022, l’inflation a été le second grand catalyseur de la hausse de l’encours de cette catégorie de crédit. Une source bancaire de la place nous expliquait alors que "les prix des matières premières ont flambé à cause de  la guerre en Ukraine. Cela s'est répercuté sur les lignes de financement des entreprises. Que ce soient les hydrocarbures, les céréales ou les métaux, tout a été impacté à la hausse. Pour acquérir ces biens et services, il faut donc débourser plus, ce qui pèse sur la trésorerie".

Mais ces besoins de trésorerie n’ont pas été conduits à la hausse seulement par des difficultés. Certains redémarrages de secteurs ont poussé l’encours, notamment le tourisme en 2022. Les besoins de trésorerie se sont fait ressentir pour assurer la forte reprise de l’activité.

En 2023, les crédits de trésorerie avaient emprunté une première tendance baissière (-1,2%) à 260,8 MMDH. Depuis, celle-ci s’est accélérée.

Une conjoncture plus favorable et un raccourcissement des délais de paiement

À fin février, l’encours a baissé de 6,2% en deux mois à 245 MMDH. Une baisse que notre source du marché impute à plusieurs facteurs également. Notamment, "le fait que les agents économiques sont plus optimistes, les conditions macroéconomiques sont meilleures, il y a plus de visibilité. Il faut aussi noter qu’il y une réduction des délais de paiement avec la loi entrée en vigueur l’été dernier".

Dans le cadre de la loi sur les délais de paiement dont le délai convenu est de 60 jours, entrée en vigueur le 1er juillet dernier, les grandes entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de 50 MDH ont dû faire leur déclaration en octobre et respecter les nouvelles normes encadrant les délais de paiement. Depuis le 1er janvier 2024, les petites et moyennes entreprises ayant un chiffre d’affaires hors taxes compris entre 10 et 50 MDH sont également soumises à cette loi sur les délais de paiement.

"Il est possible que cela ait joué un rôle, car l’argent circule plus vite et les entreprises ont moins besoin des banques pour couvrir d’éventuelles difficultés de financement à cause des mauvais payeurs", conclut notre source.

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