L'élection présidentielle anticipée en Algérie est le reflet d'une crise profonde (Ahmed Faouzi)
L'Algérie avance les élections présidentielles de trois mois. Voici un commentaire de notre consultant et analyste diplomatique Ahmed Faouzi.
L'élection présidentielle anticipée en Algérie est le reflet d'une crise profonde (Ahmed Faouzi)
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Basma Khirchi
Le 22 mars 2024 à 12h25
Modifié 22 mars 2024 à 15h10L'Algérie avance les élections présidentielles de trois mois. Voici un commentaire de notre consultant et analyste diplomatique Ahmed Faouzi.
L'Algérie a annoncé, jeudi 21 mars, la tenue d'une élection présidentielle "anticipée" le 7 septembre 2024, soit trois mois avant la date initialement prévue. Quelle lecture peut-on faire de cette annonce ?
"Des élections anticipées en Algérie sont prévues en septembre ; mois au cours duquel Abdelmajid Tebboune devrait se rendre à Paris tel que convenu lors de son entretien téléphonique avec Macron", contextualise notre consultant et analyste diplomatique Ahmed Faouzi.
Et d'ajouter : "On annonce des élections anticipées dans deux cas : lorsque le pays est en crise politique ou lorsque le gouvernement démissionne. Comme le gouvernement algérien n'a pas démissionné, cette initiative se veut ainsi le reflet d'une crise profonde que traverse le système politique algérien."
"La crainte du réveil du Hirak est derrière ce changement brusque"
L'Algérie recourt à des élections anticipées quand le système politique se trouve face à face avec les révoltes populaires et celles de sa jeunesse, souligne notre interlocuteur.
"C'est ce que Alger avait fait quand l'ancien président Bouteflika espérait renouveler son cinquième mandat en 2019. Le gouvernement actuel avait fait ce même choix en organisant des élections législatives anticipées en 2021 au lieu de 2022", rappelle Ahmed Faouzi.
"C'est la crainte du réveil du Hirak qui est certainement derrière ce changement brusque qui veut donner l'impression que tout change pour que rien ne change. Cette décision est donc un acte politique par excellence et une manière de déjouer les manœuvres des adversaires internes et ceux de l'extérieur dans le but ultime de renforcer le pouvoir en place et de consolider le système dans son ensemble suite à de nombreux échecs enregistrés au niveau politique (non-adhésion au BRICS, difficultés au Sahel, avec le Mali puis avec la France et l'Espagne...)", poursuit-t-il.
"Par cette décision d'appeler les Algériens à des élections anticipées, la junte militaire espère organiser et remporter ces élections plus facilement que de les laisser traîner jusqu'à la fin de l'année pour disposer d'un répit supplémentaire de cinq ans", conclut l'analyste diplomatique.
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