Taux directeur : le statu-quo est l'option la plus attendue par les investisseurs

| Le 14/3/2024 à 11:26
Le conseil de BAM sera tenu le 19 mars. Ce premier conseil de l'année est très attendu. Le marché table plus favorablement pour le statu-quo sur le taux directeur. Les incertitudes mondiales persistent et des sources du marché anticipent plutôt une baisse du taux une fois le pivot entamé par la FED et la BCE. Les investisseurs anticipent une baisse du taux directeur plus tard cette année. Sur le marché obligataire, le statu-quo est déjà pricé.

L’inflation est en nette décrue dans le monde, sur 12 mois glissants. Au Maroc, elle est passée d’un record de 10,1% en février 2023 à 2,3% à fin janvier 2024. Des signaux encourageants à quelques jours de la première réunion du conseil de Bank Al Maghrib (BAM) qui va statuer sur le taux directeur le 19 mars prochain.

Medias24
Medias24

Après un resserrement monétaire entamé en septembre 2022 et une hausse de 150 pbs pour emmener le taux directeur à 3%, qu’anticipe le marché et quels sont les scénarios les plus probables ?

Le statu-quo est majoritairement attendu

Plusieurs sources de la place nous expliquent que dans leur majorité, les investisseurs tablent sur un nouveau statu quo de BAM la semaine prochaine. En effet, plusieurs facteurs laissent à penser que le taux directeur restera à 3%, notamment un certain degré d’incertitude qui continue de planer concernant l’inflation. "Sur le plan géopolitique, il continue à y avoir des tensions, et cela injecte de l’incertitude", explique l’un de nos interlocuteurs.

Le 12 mars, l’inflation aux Etats-Unis a marqué une très légère hausse en février par rapport à janvier 2024, passant de 3,1% à 3,2%. Une donnée qui est venue conforter la prudence avec laquelle la FED a amorcé sa détente monétaire.

"On observe bien l’expérience à l’international avec la FED qui devait en toute logique débuter son desserrement monétaire en mars 2024 et l’a elle-même reporté pour au moins mai ou juin. Je ne vois pas comment nous, qui sommes très loin par rapport à la période de baisse de l’inflation aux Etats-Unis, pourrions commencer une baisse avant eux", explique notre autre source.

La FED et la BCE font preuve de prudence et attendent que l’inflation se stabilise dans une longue durée avant d’amorcer une détente monétaire. "Ce qui semble logique, c’est que le Maroc suivra les grandes banques centrales du monde (BCE, FED) quand elles amorceront leur pivot monétaire. Il semblerait plus vraisemblable que le Maroc entame une baisse du taux directeur en septembre ou décembre de cette année", explique l’une des sources.

Il faut rajouter qu’à l’échelle marocaine, une hausse de l’inflation alimentaire sera très probablement observée au mois de mars du fait du ramadan et de la forte demande des ménages en denrées. Cependant, ce potentiel sursaut serait lissé sur l’année entière et n’est pas de nature à influencer la politique monétaire de la banque centrale, ni altérer ses prévisions d’inflation.

Une stagnation du taux déjà pricée, baisse attendue plus tard cette année

De plus, la stagnation du taux directeur depuis mars 2023 a impliqué une certaine accalmie au niveau des taux créditeurs et débiteurs. "Les conditions de financement de l’économie demeurent actuellement assez stables. Les taux obligataires sur le marché reflètent totalement les anticipations d’un statu-quo de BAM et sont dans une zone stable, voire légèrement baissière du fait de la baisse des exigences de rentabilité des investisseurs", explique notre source.

Une version corroborée par une autre source du marché qui considère que le marché a anticipé une baisse du taux directeur cette année, mais pas aussi tôt. "Le marché dans sa globalité pense qu’une baisse surviendra cette année. Cependant, il est plus probable qu’elle survienne en fin d’année. Même une baisse au mois de juin étonnerait. Les anticipations sont plutôt fixées sur la fin d’année", explique-t-il.

D’ailleurs, pour l’une de nos sources, sur le court terme, la baisse du taux directeur est pricée sur les taux obligataires. "Une baisse de 25 pbs qui pourrait se faire en septembre ou décembre est déjà prise en compte sur la partie courte des taux", conclut-il.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.
  • | Le 24/4/2024 à 9:03

    Bitcoin : hausse attendue d'ici la fin de l'année grâce au halving

    Historiquement, le halving tire le cours du bitcoin à la hausse. Cependant, cet effet n'est pas instantané. D'ailleurs, le cours du bitcoin n'a que peu évolué depuis le dernier halving en date du 20 avril. L'offre baissera de facto et les prix à moyen terme seront tirés à la hausse si le niveau de demande actuelle demeure soutenue par les ETF.
  • | Le 23/4/2024 à 12:10

    Le groupe Atlantique en passe de prendre un nouveau virage avec l’entrée de CDG Invest dans son capital

    La filiale d’investissement de CDG est entrée dans le tour de table du groupe Atlantique en acquérant 20% du capital. Une opération qui permettra au groupe éducatif d’accélérer sa croissance et son développement. Le président du groupe Atlantique, Rachid M’Rabet, en a dévoilé les contours lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion, le mardi 22 avril.