Les hôpitaux et dispensaires paralysés par une grève nationale ce jeudi 29 février

Les établissements de santé publique ont été paralysés ce jeudi 29 février par une grève nationale à laquelle ont pris part tous les syndicats de santé, d’infirmiers et de techniciens de santé.

Les hôpitaux et dispensaires paralysés par une grève nationale ce jeudi 29 février

Le 29 février 2024 à 17h52

Modifié 1 mars 2024 à 13h08

Les établissements de santé publique ont été paralysés ce jeudi 29 février par une grève nationale à laquelle ont pris part tous les syndicats de santé, d’infirmiers et de techniciens de santé.

Fin janvier 2024, afin d’éviter le scénario de la multiplication des grèves après celles des enseignants, le ministère de la Santé avait réuni les différents syndicats de la santé, avec lesquels des procès-verbaux ont été signés, incluant notamment une hausse générale des salaires.

Ces procès-verbaux comportent également certaines clauses sur lesquelles le ministère devait revenir, en réponse aux revendications des syndicats, sauf que depuis la signature de ces documents, le ministère et le gouvernement gardent le silence à ce sujet.

"On attendait que la situation se calme dans le secteur de l’enseignement, surtout après l’approbation par le Conseil de gouvernement des décrets relatifs au nouveau statut unifié, mais nous n’avons à ce jour reçu aucune réponse, positive ou négative, de la part du ministère de la Santé concernant nos revendications. Un silence que nous ne comprenons et n’acceptons pas", soutient Mostapha Chanaoui, président du Syndicat national de la santé (SNS) relevant de la CDT, contacté par Médias24.

"Ce silence impactera la crédibilité du gouvernement et des syndicats au cours des prochains dialogues, puisque l’on mène des négociations sans issue. Cette situation risque de léser l’image du dialogue social de manière générale", regrette-t-il.

Grève nationale ce jeudi 29 février

Face à ce silence, tous les syndicats de santé publique ont participé ce jeudi 29 février à une grève nationale, paralysant ainsi le secteur public.

"En réponse au silence du ministère de la Santé, nous avons déclaré une grève nationale. Tous les syndicats de la santé publique y ont participé. C’est une première", souligne Mostapha Chanaoui. "La grève est donc générale au sein de tous les établissements publics, à l’exception des urgences, de la réanimation et des soins intensifs. C’était comme un dimanche ou un jour férié", ajoute-t-il.

"Si aucune mesure n’est prise, et si nous n’avons aucune réponse à nos revendications, nous organiserons une nouvelle grève la semaine prochaine, dont la date sera annoncée ultérieurement", prévient M. Chanaoui. En effet, plusieurs syndicats ont publié cette semaine leurs communiqués annonçant la participation à cette grève nationale, outre la CDT (fac-similé ci-dessous). Il s’agit notamment de l’UMT, la FDT, l’UGTM, l’UNTM et du syndicat indépendant des cadres administratifs et techniques. Le syndicat indépendant des infirmiers a pour sa part annoncé une grève de 48 heures, ce jeudi et vendredi 1er mars.

À l’origine de cette grève

"Fin 2023, de nombreuses réunions ont été tenues entre les syndicats du secteur et une commission gouvernementale qui se composait de responsables des ministères de la Santé, du Budget et de la Fonction publique, ainsi que du Secrétariat général du gouvernement. Cette commission a entendu nos doléances, revendications et attentes. Nous avons ainsi abouti à un accord de principe sur plusieurs points, notamment l’augmentation des salaires, mais persistait toujours un flou autour du montant de cette hausse et de la date de la mise en œuvre, jusqu’à ce que l’on parvienne aux accords signés par le ministère avec les syndicats fin janvier 2024", indique Mostapha Chanaoui.

Outre l’augmentation des salaires, "nous nous sommes mis d’accord sur :

  • une prime pour les gens qui travaillent dans les centres de santé de base ;
  • l’ajout d’un nouveau grade pour toutes les catégories du personnel du secteur à partir de 2026 ;
  • une augmentation de l’indemnité de garde et d’astreinte ;
  • une promotion exceptionnelle pour les infirmiers brevetés ;
  • la création des cadres de santé supérieurs ;
  • l’ajout d’une bonification pour les infirmiers lésés par les décrets de 2017 et 2022 ;
  • la mise en place d’une indemnité pour les professionnels qui encadrent les étudiants en médecine durant leur stage."

Et de poursuivre : "En ce qui concerne les négociations autour des salaires, nous revendiquions initialement une hausse générale nette de 3.000 DH pour tous les professionnels du secteur. Le gouvernement, lui, a démarré les négociations avec 800 DH, jusqu’à ce que l’on parvienne à un accord sur une augmentation de 1.500 DH pour les infirmiers et 1.200 DH pour les techniciens et administratifs de santé. Les médecins, eux, avaient déjà bénéficié en 2023 d’une première partie de l’augmentation actée en 2022, et d’une seconde partie en 2024."

Certains points sont toutefois restés en suspens, notamment la date d’entrée en vigueur de ces augmentations et celle de la création d’un nouveau grade. Pour le premier point, les syndicats exigent le mois de janvier 2024, tandis que pour le second, ils exigent une opérationnalisation en 2025.

Ces deux revendications ont été transmises au chef du gouvernement, qui devait trancher. Malgré l’accord du 23 janvier 2024, ce dossier n’était pas encore clos. Les syndicats avaient suspendu leurs programmes de protestation en attendant la réponse d’Aziz Akhannouch et du ministère de la Santé, qui ont trop tardé selon eux, ce qui les a amenés à les réactiver.

Communiqué de la CDT

Communiqué de la FDT

 

Communiquéde

Communiqué de l'UNTM

Communiqué de l’UGTM

Communiqué du Syndicat indépendant des infirmiers

Communiqué de l’UMT

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