Campagne céréalière 2023-2024. Des précipitations attendues avec fébrilité

Encore au stade de la montaison dans plusieurs régions, les cultures céréalières doivent s’adapter à des conditions climatiques plutôt défavorables. Les prochaines précipitations seront d’une importance capitale pour achever le cycle de production dans de meilleures circonstances.

Campagne céréalière 2023-2024. Des précipitations attendues avec fébrilité

Le 19 février 2024 à 18h18

Modifié 20 février 2024 à 3h11

Encore au stade de la montaison dans plusieurs régions, les cultures céréalières doivent s’adapter à des conditions climatiques plutôt défavorables. Les prochaines précipitations seront d’une importance capitale pour achever le cycle de production dans de meilleures circonstances.

Le programme d’assolement des cultures d'automne pour la campagne agricole 2023-2024 prévoit 4,5 millions d'hectares de céréales. Sachant qu’environ 10% de cette surface en moyenne est irriguée, le déficit pluviométrique enregistré dans plusieurs régions céréalières reste préoccupant, même si une bonne récolte est encore possible. 

Après la période de désherbage, l'apport d'engrais azotés et le tallage, "opérations qui dépendent des précipitations et de la précocité des semis, le cycle de production des céréales en est, selon les régions, au stade de la montaison", précise à Médias24 Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome. 

Partant du principe que "tous les stades sont critiques, et que les précipitations sont nécessaires durant tout le cycle de production des céréales", comme le souligne l'expert, les pluies sont évidemment attendues impatiemment par les exploitants céréaliers, dont les cultures nécessitent plus de 400 mm par an. 

Une sécheresse prolongée 

Dans la région de Fès-Meknès, où l’assolement des cultures d’automne établi par la Direction régionale de l’agriculture prévoit environ 650.000 ha de cultures céréalières, les professionnels sondés par Médias24 constatent une année "très sèche". Par exemple, dans la province de Sefrou, le cumul des précipitations de la campagne agricole jusqu'au 15 février 2024 a atteint 200 mm. 

En comparant ces données avec celles de la campagne précédente, il est observé une augmentation de 3% du cumul des précipitations. Cependant, ce cumul est en régression de 22,2 % par rapport à la moyenne des dix dernières années. "Cette tendance à la baisse illustre clairement une période de sécheresse prolongée au cours de ces dernières années, exerçant un impact négatif sur la productivité agricole", indique la Direction provinciale de l’agriculture de Sefrou. 

Cela dit, de futures précipitations constitueraient un véritable motif d’espoir, car elles "auront un impact positif sur la productivité agricole. En ce qui concerne les cultures céréalières, ces précipitations favoriseront le tallage dans les zones montagneuses et la montaison dans les plaines", assure la même source.  

Dans la région de Casablanca-Settat, la filière céréalière domine avec 575.280 ha de céréales emblavées, dont seulement 2,4 % sont irrigués (14.175 ha). Mais la situation hydrique est un peu plus préoccupante, puisque la campagne agricole 2023-2024 est marquée par un important déficit pluviométrique. 

"À la mi-février, le cumul pluviométrique dans la région de Casablanca-Settat a atteint 107 mm, soit une baisse de 41% par rapport à la même période lors de la précédente campagne (176 mm). Ce déficit atteint 54% en comparaison à une année normale (226 mm)", déplore la Direction régionale de l'agriculture de Casablanca-Settat. Dès lors, comment ce déficit hydrique impacte-t-il les céréales, notamment en phase de montaison ? 

Le rendement pourrait être affecté 

Précisons que la montaison est une phase au cours de laquelle les talles (4 à 6 talles ou tiges par plante) ont été formées, selon le déroulement du tallage. Ces talles se redressent et aboutissent à la formation des épis, avant la phase suivante qui est l'épiaison.

"Le déficit hydrique au cours de la phase de montaison peut faire avorter un ou plusieurs talles, selon de taux d'humidité disponible pour la plante", explique Abdelmoumen Guennouni. "Cet avortement est une réaction exprimant l'instinct de conservation de la plante qui essaie de sauver ce qui est possible, selon les moyens dont elle dispose". 

Le manque de précipitations peut donc occasionner une réduction du nombre d'épis et, par conséquent, une baisse de rendement en fin de cycle. "Ce rendement dépend lui aussi de la suite des précipitations nécessaires pour boucler le cycle", indique notre interlocuteur.

Et pour cause, la formation des grains, dont le poids conditionne le rendement final, "obéit au même instinct de conservation de la plante qui va former et remplir autant de grains qu'elle peut, selon les conditions d'alimentation en eau et engrais", précise-t-il. 

Outre le manque de précipitations, les céréales doivent aussi s'adapter à un phénomène météorologique assez inhabituel en cette période de l’année. En effet, plusieurs régions céréalières ont été récemment concernées par de fortes chaleurs.

"Pour le moment, la hausse des températures n’a pas d’effet négatif sur les céréales", rassure la Direction provinciale de Sefrou. En réalité, l’impact dépend de l'état végétatif des cultures et de l'humidité du sol.

"Si les conditions sont bonnes, les fortes températures ont peu d'effet", conclut Abdelmoumen Guennouni. Or, les dernières années de sécheresse ont asséché les sols. Une nouvelle vague de chaleur, combinée à une accentuation du déficit hydrique, risque finalement d’avoir un effet négatif sur les cultures céréalières.  

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