PISA 2022 : tout ce qu’il faut savoir sur le niveau des élèves marocains de l’école publique

LES DÉTAILS. Le niveau des élèves marocains de l’école publique en lecture et en sciences continue de baisser. Il reste cependant quasi stable en mathématiques, bien qu'inférieur par rapport à la moyenne de l’OCDE. Les élèves issus d’un milieu socio-économiquement favorisé surpassent ceux des milieux défavorisés. Les filles obtiennent des résultats supérieurs en mathématiques et en lecture.

PISA 2022 : tout ce qu’il faut savoir sur le niveau des élèves marocains de l’école publique

Le 7 décembre 2023 à 18h21

Modifié 7 décembre 2023 à 18h50

LES DÉTAILS. Le niveau des élèves marocains de l’école publique en lecture et en sciences continue de baisser. Il reste cependant quasi stable en mathématiques, bien qu'inférieur par rapport à la moyenne de l’OCDE. Les élèves issus d’un milieu socio-économiquement favorisé surpassent ceux des milieux défavorisés. Les filles obtiennent des résultats supérieurs en mathématiques et en lecture.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a récemment publié le rapport PISA 2022. Ce dernier révèle une baisse du niveau des élèves marocains des écoles publiques, en particulier en lecture et en sciences, par rapport à l’enquête menée en 2018. En revanche, les résultats moyens de 2022 sont presque similaires à ceux de 2018 en mathématiques. Le rapport pays, qui vient d'être mis en ligne, fournit d'intéressants détails.

Hausse de 5 points de la proportion d’élèves avec un faible niveau en mathématiques

Dans le détail :

  • En mathématiques, matière principale de l’édition PISA 2022, les jeunes de 15 ans ont obtenu 365 points, contre une moyenne de 472 points dans les pays de l’OCDE.
  • En lecture, ils ont obtenu 339 points, contre une moyenne de 476 points dans les pays de l’OCDE.
  • En sciences, ils ont obtenu 365 points, contre une moyenne de 485 points dans les pays de l’OCDE.

Dans le rapport Maroc, l’OCDE souligne que la baisse des résultats dans les deux dernières matières (lecture et sciences) peut s’expliquer par l’intégration scolaire d’un plus grand nombre d’élèves de 15 ans issus de populations marginalisées. En effet, entre 2018 et 2022, le nombre de jeunes de 15 ans éligibles au test PISA a augmenté dans le Royaume.

Les filles ont un meilleur niveau en mathématiques et en lecture

Le même document estime également que l’écart entre les élèves marocains les plus performants (10% ayant obtenu les scores les plus élevés) et ceux ayant obtenu les scores les plus faibles (10%) s’est rétréci entre 2018 et 2022 en mathématiques. Un constat que l’OCDE explique par "l’amélioration du niveau des élèves peu performants en mathématiques, tandis que celui des élèves qui étaient performants a baissé". Il n’a cependant pas connu de changement significatif en lecture et en sciences.

Et d’ajouter : "Par rapport à 2018, la proportion d’élèves ayant obtenu un score inférieur à un niveau de compétence de base (niveau 2) a augmenté de 5 points en mathématiques, mais n’a pas changé de manière significative en lecture ni en sciences".

Si l’on compare les performances des participants en termes de sexe, il ressort que les filles ont un meilleur niveau en mathématiques et en lecture.

Ce que savent faire les élèves marocains de l’école publique dans les trois matières évaluées

Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) évalue les connaissances et les compétences des élèves de 15 ans dans trois matières : mathématiques, lecture et sciences. Les tests évaluent la capacité des élèves à résoudre des problèmes complexes, à réfléchir de manière critique et à communiquer efficacement. Ce rapport fournit donc un aperçu de la manière dont les systèmes éducatifs préparent les élèves aux défis de la vie réelle et à la réussite future.

Les élèves marocains ont obtenu des résultats inférieurs à la moyenne de l’OCDE dans les trois matières évaluées

Dans le cadre de la seconde participation du Royaume à cette enquête, 6.867 élèves marocains répartis dans 178 écoles y ont pris part, sur quelque 690.000 élèves ayant subi l’évaluation en 2022 dans 81 pays. Da manière générale, le constat est inquiétant : "Les élèves marocains ont obtenu des résultats inférieurs à la moyenne de l’OCDE dans les trois matières évaluées".

En ce qui concerne les mathématiques, matière sur laquelle est focalisée cette dernière édition, seuls 18% des élèves marocains ont atteint au moins le niveau 2. Ce chiffre reste nettement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE, qui se situe à 69%. Ainsi, au minimum, ces élèves peuvent interpréter et reconnaître, sans instruction directe, la façon dont une situation simple peut être représentée mathématiquement (par exemple, comparer la distance totale sur deux itinéraires ou convertir les prix dans une devise différente).

En mathématiques, presque aucun élève marocain n’a obtenu les niveaux 5 ou 6 

Presque aucun élève marocain n’a obtenu les niveaux 5 ou 6 contre une moyenne de l’OCDE de l’ordre de 9%. Notons qu’à ces niveaux, les élèves peuvent modéliser mathématiquement des situations complexes et sélectionner, comparer et évaluer des stratégies de résolution de problèmes appropriées pour y faire face. Seuls 10% des élèves au niveau de 16 des 81 pays participants ont atteint les niveaux de compétence 5 ou 6.

Lecture : environ 19% des élèves marocains ont atteint le niveau 2 ou plus, contre une moyenne de 74% de l’OCDE

Pour ce qui est de la lecture, environ 19% des élèves marocains ont atteint le niveau 2 ou plus contre une moyenne de 74% de l’OCDE. "Au minimum, ces élèves peuvent identifier l’idée principale d’un texte de longueur moyenne, trouver des informations basées sur des critères explicites, quoique parfois complexes, et réfléchir au but et à la forme des textes lorsqu’on leur demande explicitement de le faire". La proportion d’élèves de 15 ans ayant atteint les niveaux minimums de compétence en lecture (niveau 2 ou supérieur) variait de 89% à Singapour à 8% au Cambodge.

Comme pour les mathématiques, presque aucun élève n’a atteint le niveau 5 ou plus dans cette matière (moyenne OCDE : 7 %). Les étudiants participant à cette enquête ne peuvent donc pas comprendre de longs textes, traiter des concepts abstraits ou contre-intuitifs, ni établir des distinctions entre faits et opinions, sur la base d’indices implicites relatifs au contenu ou à la source de l’information.

S’agissant des sciences, environ 25% des étudiants ont atteint le niveau 2 ou plus (moyenne OCDE : 76 %). "Au minimum, ces élèves peuvent reconnaître l’explication correcte de phénomènes scientifiques familiers et utiliser ces connaissances pour déterminer, dans des cas simples, si une conclusion est valide sur la base des données fournies". Toutefois, comme pour les deux matières précédentes, presque aucun élève ne maîtrisait les niveaux 5 ou 6 (moyenne OCDE : 7 %). Ils ne peuvent donc pas appliquer de manière créative et autonome leurs connaissances scientifiques à une grande variété de situations, notamment celles peu familières.

Les élèves issus de milieux favorisés surpassent ceux des milieux défavorisés

Le rapport PISA a également analysé les écarts de performance entre élèves marocains de l’école publique, en termes de milieu socio-économique et de sexe.

Tout d’abord, il relève que 51% des participants au Maroc faisaient partie des élèves les plus défavorisés ayant passé le test PISA en 2022. "Leur score moyen en mathématiques était de 354 points. En Turquie et au Vietnam, les étudiants issus de milieux socio-économiques similaires ont tendance à obtenir des résultats nettement plus élevés", souligne l’OCDE.

Et de poursuivre : "Au Maroc, les élèves socio-économiquement favorisés ont surpassé ceux défavorisés de 43 points en mathématiques. Ce chiffre, qui est inférieur à l’écart moyen entre les deux groupes (93 points) dans les pays de l’OCDE, est cependant resté stable par rapport à 2018".

Notons toutefois que l’écart de performance lié au milieu socioéconomique ne prend pas en considération les élèves scolarisés dans le privé.

Les filles plus performantes que les garçons en mathématiques et en lecture

En termes de sexe, le rapport relève que les filles surpassent les garçons de 4 points en mathématiques et de 22 points en lecture. Par ailleurs, la part des élèves peu performants est similaire chez les garçons (81%) et les filles (82%) en mathématiques. En lecture, en revanche, la part est plus importante chez les garçons. 78% des filles et 84% des garçons ont obtenu des résultats inférieurs au niveau 2 dans cette matière.

Entre 2018 et 2022, les performances en mathématiques sont restées stables tant chez les garçons que chez les filles.

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