SMI : des performances en ligne à fin septembre, perspectives mitigées

| Le 21/11/2023 à 18:10
Le titre s’est ravivé en bourse après l’annonce de ses bons résultats à fin septembre. Des performances poussées par la hausse de la production de l'argent métal et une légère amélioration du prix moyen de vente. Les perspectives sur les prix de l’argent sont assez incertaines, mais les débouchés industriels à moyen terme sont réjouissants.

La filiale de Managem spécialisée dans l’argent, la société Métallurgique d'Imiter (SMI), a réalisé des chiffres en bonne forme à fin septembre 2023. Le chiffre d’affaires progresse de 40% à 780 MDH.

Cette amélioration est soutenue par plusieurs facteurs. Selon une source de la place, cette performance est positive et ne surprend pas ; le marché l’a accueillie avec entrain.

A la clôture de la séance du 20 novembre, le cours a terminé en hausse de 3% à 1.331 dirhams avec un volume de 2 MDH échangés. A la clôture de la séance du 21 novembre, le titre a progressé de 3,16% à 1.373 dirhams.

Source : medias24.com

Une amélioration notable de la production

L’un des facteurs ayant contribué aux bons résultats de SMI est l’amélioration de sa production à fin septembre. Cette dernière a marqué une hausse de 17% par rapport à la même période en 2022.

"Cela a soutenu les revenus. Ensuite, il y a deux autres effets à prendre en compte : l’effet change et l’effet prix. Concernant l’effet change, ce dernier est quasiment consolidé ; il n’y a donc pas d’effet notable en soi. Concernant les prix, le groupe a annoncé un prix de vente moyen en amélioration de 5%, ce qui a aidé à la hausse des revenus de SMI", indique notre source de la place.

Quelles sont désormais les perspectives concernant le groupe, qui ne repose que sur l’exploitation d’un seul métal, l’argent ? Alors que sa maison mère, Managem, peut profiter de la forte hausse des prix de l’or, la SMI affiche des perspectives plus mitigées.

Des évolutions incertaines sur le prix de l’argent

Contrairement à l’or qui endosse un rôle de métal refuge, souvent sur une tendance haussière en période de trouble, l’argent a une double casquette. "Il a sa qualité de métal précieux et métal industriel. Actuellement, la conjoncture internationale est très inquiétante et volatile. La Banque centrale européenne et la FED ont arrêté leurs politiques de resserrement monétaire, mais il ne s’agit que d’une pause. Aujourd’hui, de nombreux hauts responsables dans les deux institutions plaident pour une hausse des taux", explique notre source.

De fait, il est possible que d’ici la fin de l’année, ou début 2024, ces instances rehaussent leurs taux. "Si c’est le cas, nous observerons encore une fois une hausse du dollar, ce qui serait pénalisant pour les métaux précieux, ou du moins pour freiner la tendance haussière observée", poursuit notre source.

Mais l’argent bénéficie également de sa casquette de métal industriel. Cet usage du métal, en revanche, laisse entrapercevoir de belles perspectives. "Le groupe dispose de belles perspectives côté industriel, notamment dans le sillage des besoins en transition énergétique à l’international. Cela devrait propulser les prix de l’argent à des cours plus élevés", explique notre interlocuteur.

Un dividende encore incertain pour 2023

Le groupe, du fait du vieillissement de la mine, fait face à des teneurs en argent qui s’amenuisent (gramme d’argent par tonne, ndlr). Depuis plusieurs années, il est confronté à des baisses de volumes de production.

"Concernant la production, le groupe a fait face à un vrai problème de teneur en argent. Les niveaux de production ne sont pas revenus à la norme. Avant le Covid, le groupe produisait autour de 180 tonnes par an. Les projets de carrières et des haldes peuvent compenser cela, mais pas totalement", explique notre source, qui rappelle cependant que "désormais, il semble qu’il y ait une nette amélioration de la production".

Il est possible que SMI puisse revenir à des niveaux normatifs. Mais cela ne sera pas formalisé sur le court terme. "D’ici deux à trois ans, il est possible que le groupe renoue avec ses niveaux de production normatifs, et des perspectives positives devraient être attendues tant au niveau du chiffre d’affaires que des profits", explique notre source.

Concernant le dividende, l’an dernier, le groupe avait fait le choix de ne pas distribuer pour renforcer les capitaux propres. "Cette année, il est possible que ce soit également le cas ; sinon un léger dividende qui ne devrait pas être complètement similaire aux dividendes historiques d’avant crise de production", conclut notre interlocuteur.

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