Le secteur cimentier pâtit toujours d’un attentisme de l’immobilier, optimisme pour 2024
À fin octobre, les ventes de ciment dans le pays affichaient une baisse de 1,52%, à 10,27 Mt, par rapport à la même période en 2022. C'est une légère amélioration par rapport au mois précédent, où la consommation cumulée à fin septembre affichait un retrait de 2,1% par rapport à 2022.
Une amélioration de la consommation nationale, qui demeure cependant bien faible. Un opérateur du secteur nous livre sa vision de l’évolution du marché, des secteurs porteurs dans le marché cimentier et des perspectives à moyen terme.
Léger effet de rattrapage observé en octobre, mais absence de dynamisme
Cette année est globalement dans le sillage de 2022, à savoir une année morose, marquée par le ralentissement des ventes. Notre opérateur du secteur rappelle : "Il faut se souvenir que l’an dernier déjà, le marché perdait un peu plus de 10% de ses volumes de vente, à 12,5 Mt à peine, par rapport à 2021. Actuellement, nous sommes encore en négatif par rapport aux performances de l’année dernière. Donc, il n’y a pas un marché dynamique, malgré l’amélioration observée en octobre".
Cette amélioration provient notamment d’un rattrapage mécanique après un mois de septembre compliqué. "Au mois d’octobre 2023, il y a eu une légère amélioration par rapport à septembre, car c’est lié à une récupération après le tremblement de terre", explique notre interlocuteur. En effet, le mois de septembre à lui seul a été marqué par un recul des ventes de ciment de 11%, à un peu plus de 1 Mt. Le mois d’octobre, lui, a vu les ventes progresser de 3,7%, à 1,09 Mt.
Cette reprise s’est amorcée dans le sillage du redémarrage des chantiers après l'arrêt engendré par le séisme. "Le séisme a fortement impacté le mois de septembre, et encore un peu le mois d’octobre. Nombre de chantiers ont arrêté de fonctionner, car les ouvriers originaires de cette région sont allés sur place rejoindre leurs familles et aider à reconstruire. Cela a marqué un ralentissement dans tout le pays, et le redémarrage est en cours", indique notre source.
Une amélioration mécanique attendue en fin d’année, et une nouvelle dynamique en 2024
Les mois de novembre et décembre devrait cependant afficher de meilleures couleurs, non pas parce que le secteur va redécoller avec plus de force, mais par simple effet de base positif. "Les mois de novembre et décembre 2022 étaient très mauvais, avec des baisses respectives de 10% et 25% par rapport aux mêmes mois en 2021. Donc cette année, il devrait y avoir une récupération légère qui devrait se dessiner sur les deux derniers mois de l’année", détaille notre source.
Actuellement, le marché est marqué par un fort attentisme. Malgré les signaux positifs envoyés par les grands promoteurs immobiliers cotés au premier semestre, le secteur est dans une phase de temporisation. "Le secteur immobilier est le moins dynamique, car les promoteurs sont en attente de 2024. En bourse, on observe un véritable redressement du secteur de la promotion immobilière qui dégage des profits, mais cela provient principalement de la vente de stocks, et non de la réalisation de nouveaux projets", explique notre opérateur.
Pour lui, le redémarrage attendu se rattache à trois facteurs clés. Premièrement, à travers la loi de Finances 2024. Pour le secteur cimentier, il s’agit des aides au logement qui rebattront la donne dans le secteur immobilier national. "Cela va générer beaucoup d’impacts sur le financement pour le logement social. De nombreux promoteurs attendent l’implémentation de la LF 2024 pour lancer les chantiers, c’est logique".
Les efforts de reconstruction après le séisme auront une incidence positive sur la demande en infrastructures et dans le bâtiment. "Cependant, nous n’estimons pas de grands impacts, car la région est surtout rurale, et la contribution concernant le ciment se fera dans la partie infrastructure", poursuit l’opérateur.
Enfin, l’effet Coupe du monde et les objectifs affichés dans le domaine du tourisme sont également cités. "Tous les plans d'infrastructures dans le sillage de la Coupe du monde 2030 et pour le fort développement du tourisme, dont les objectifs sont importants, donnent de la visibilité sur le marché. On parle d’aéroports, de chemins de fer, de stades, de réaménagements de plusieurs villes. Cela donnera dans le futur un impact positif, mais ce n’est pas encore visible. Si l’on termine l’année 2023 comme 2022, ou avec une légère évolution, ce sera une bonne chose", conclut-il.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!