Dans les registres des martyrs pour la Palestine en 1948, dix Marocains tombés à Al-Qods
En ces temps sombres que vivent les habitants de la bande de Gaza et la cause palestinienne, le travail de l'historien Aref al-Aref ressurgit pour offrir un regard poignant sur le sacrifice de Marocains méconnus, morts loin de leur terre natale.
Dans les registres des martyrs pour la Palestine en 1948, dix Marocains tombés à Al-Qods
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Le 9 novembre 2023 à 16h42
Modifié le 9 novembre 2023 à 18h12En ces temps sombres que vivent les habitants de la bande de Gaza et la cause palestinienne, le travail de l'historien Aref al-Aref ressurgit pour offrir un regard poignant sur le sacrifice de Marocains méconnus, morts loin de leur terre natale.
Dans l'ombre de la grande Histoire, des noms oubliés ressurgissent à travers les pages jaunies d'un livre essentiel pour comprendre l'une des périodes les plus tragiques du Moyen-Orient moderne. En 1948, des milliers de Marocains s'étaient portés volontaires pour participer à la guerre de Palestine. Beaucoup d'entre eux sont morts au combat.
Le livre La Nakba palestinienne et le paradis perdu de Aref al-Aref, historien palestinien et témoin de son temps, consigne avec précision les jours sombres qui ont mené à la défaite et l'exil forcé de plus de 700.000 Palestiniens. Cet ouvrage est considéré aujourd'hui comme un livre de référence pour cette période de l'histoire.
Aref al-Aref, qui fut gouverneur de la province de Bir Seb'a, a recensé avec soin les noms des martyrs étrangers de la guerre de 1948, dressant ainsi un pont entre la mémoire collective palestinienne et les récits personnels douloureux. Il consacre d'ailleurs l'un des six tomes de son livre à une sorte de registre de ceux qui sont morts au combat à Al-Qods pour défendre la Palestine. Dans ce registre, plus de 16.000 noms sont consignés. Le nombre de maghrébins était l'un des plus bas, malgré leur forte présence, car il était difficile d'identifier les étrangers et ce registre ne comporte qu'une liste de personnes dont au moins la nationalité a été authentifiée.
Parmi eux, figurent des Marocains qui vivaient dans la ville sainte. Dix d'entre eux ont été spécifiquement mentionnés dans son livre. Le premier, Hajj Sadek Al-Maghribi, rend son dernier souffle dans le quartier de Sheikh Badr le 28 décembre 1947. On retrouve ensuite Abdel Hafid Abdel Rahman et Hamad Moussa Abdallah, morts tous deux le 26 février 1948 entre les villes de Jaffa et El Remla. Moussa Al-Maghribi fut, quant à lui, tué le 4 avril 1948 à Haifa.
Domicilié dans le quartier historique des Portes de la vieille ville de Jérusalem, Hajj Hassan Al-Sehhar, le cinquième de la liste, connaît un destin fatal le 1er mai 1948 dans le quartier de la Porte des Maghrébins, un endroit emblématique et cher à sa communauté. Peu après, le 29 mai 1948, Abdelkader Al-Maghribi, un autre résident du quartier des Portes, perd la vie dans le quartier juif.
Le septième, Abdallah al-Maghribi, trouve la mort le 12 août 1948 dans le quartier chrétien. Le huitième, Hajj Habib Al-Maghribi, tombe le 10 octobre 1948 alors qu'il accomplit sa prière dans la mosquée Al-Aqsa. Ahmed Khalil Al-Hamouni est, lui, mort le 18 septembre 1948. On retrouve enfin Hajj Moussa Al-Maghribi dont on ne connaît malheureusement pas les circonstances de la mort.
Notons que le nom Al-Maghribi n'est pas le patronyme de ces Marocains, il indique seulement leur origine.
Bien entendu, cette énumération ne représente qu'une fraction de ceux qui nous ont quittés à Jérusalem durant la guerre de 1948, les noms identifiés par l'écrivain ne sont que la pointe de l'iceberg. Il est indéniable que le nombre de Marocains disparus est bien plus important.
Le sort de ces hommes fut immortalisée par les mots d'al-Aref, nous rappelant que la Nakba n'était pas seulement une tragédie palestinienne, mais aussi un moment où des individus de tout le monde arabe ont uni leur destinée à celle d'une terre meurtrie.
Aref al-Aref évoque avec émotion les circonstances dans lesquelles il a été témoin des derniers moments de ces hommes. "Certains que j'ai vus de mes propres yeux rendre leur dernier souffle après avoir été touchés par une balle traîtresse de l'ennemi," écrit-il, capturant la brutalité immédiate de la guerre.
Dans le sillage du conflit, al-Aref a également retrouvé les noms des martyrs dans des journaux locaux et des diffusions de stations de radio arabes, les ancrant ainsi dans la mémoire collective. "Depuis mon jeune âge, j'ai pris l'habitude de rechercher les nouvelles et de les noter, surtout celles qui m'intéressent et qui concernent ma patrie."
Les récits des survivants et des réfugiés ont aussi servi de sources précieuses, fournissant des témoignages directs des horreurs de la guerre. Aref al-Aref rend hommage à ceux "qui sont sortis indemnes de la bataille et pour qui la vie a continué", reconnaissant ainsi la complexité de l'expérience du combat et de la survie.
Enfin, il parle de la découverte des noms des défunts dans les archives hospitalières, sur les pierres tombales et les monuments commémoratifs. "Et d'autres encore dont j'ai lu le nom sur leur tombe dans l'un des cimetières... ou sur les monuments commémoratifs qui ont été érigés dans certaines régions du pays après l'arrêt des combats," conclut-il, offrant une réflexion sur la permanence du souvenir et la dignité due à ceux qui sont tombés.
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