IA, coding, recherche, centres d'excellence... voici les nouveautés de la rentrée universitaire 2023-24
Ecoles et modules de l’intelligence artificielle, écoles "Code 212", nouvelle génération de chercheurs, centres d'excellence, statut de l’enseignant-chercheur... Voici les nouveautés de la rentrée universitaire 2023-2024.
IA, coding, recherche, centres d'excellence... voici les nouveautés de la rentrée universitaire 2023-24
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Kenza Khatla
Le 3 septembre 2023 à 5h35
Modifié 3 septembre 2023 à 9h37Ecoles et modules de l’intelligence artificielle, écoles "Code 212", nouvelle génération de chercheurs, centres d'excellence, statut de l’enseignant-chercheur... Voici les nouveautés de la rentrée universitaire 2023-2024.
La rentrée universitaire 2023-2024 marque le début de la mise en place effective du Plan national d'accélération de la transformation de l’écosystème de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (PACTE ESRI 2030).
Dans le cadre de sa préparation, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Abdellatif Miraoui, a présidé lundi 25 et mercredi 30 août, au siège du ministère à Rabat, des réunions avec les responsables des universités, notamment les vice-présidents d'université chargés des affaires académiques, et les responsables chargés des pôles digitaux.
Plusieurs nouveautés sont ainsi prévues pour cette rentrée, visant, entre autres, à améliorer le système LMD (licence, master, doctorat) qui souffre de plusieurs maux. Une amélioration qui passera principalement par :
- Le renforcement des filières d’apprentissage des soft skills ;
- L’intégration de diplômes en compétences linguistiques et digitales ;
- L’amélioration de l’enseignement par alternance entre l’université et son environnement socioéconomique ;
- La création d’une nouvelle génération de doctorants aux normes internationales. Dans une première étape, 1.000 étudiants seront formés chaque année afin de renouveler le corps d’enseignants chercheurs sur le départ à la retraite ;
- La création de passerelles entre les différentes branches et spécialités et entre les universités ;
- L’adoption de la validation des crédits pour assurer plus de flexibilité en matière de réorientation, ainsi que la validation des acquis pour limiter l’abandon universitaire et encourager la mobilité nationale et internationale.
Innovation technologique et transition digitale
Dans le détail, la réforme de l’enseignement supérieur place l’utilisation du numérique au cœur de nouvelles méthodes pédagogiques innovantes, et porte une attention particulière aux compétences transversales ainsi qu’aux activités para-universitaires. Elle met ainsi l’accent sur l’innovation technologique et la transition digitale.
Les deux principaux projets attendus dans ce sens à la prochaine rentrée sont relatifs à :
- la création de deux écoles d’intelligence artificielle, à Berkane et à Taroudant ;
- l’intégration de modules d’intelligence artificielle dans le cursus universitaire, afin d’accompagner les changements suscités par l’essor de l’IA. Tous les cursus universitaires seront ainsi réformés de sorte qu’ils intègrent des matières consacrées à l’intelligence artificielle.
Outre l’IA, le ministère poursuivra en 2023-2024 la mise en place d'écoles "Code 212". La création de ces espaces visent à stimuler les talents et à permettre aux étudiants d'acquérir des bases solides dans les métiers d'avenir et de la digitalisation.
Sept espaces seront ouverts durant cette nouvelle année universitaire selon nos informations à Rabat, Casablanca, Oujda, Tanger, Marrakech, Beni Mellal et Fès, le but étant d'atteindre 100.000 certifications à Oracles, Microsoft, Cisco, Huawei, Ericsson et autres à l'horizon 2026.
L’autre nouveauté de cette rentrée est relative au lancement de formations en anglais. L’objectif est de permettre aux étudiants de maitriser une deuxième langue étrangère. Dans ce sens, un mémorandum d’entente a été signé vers le mois de mai dernier entre le ministère de l’Enseignement supérieur et le British Council, dans le but de soutenir le processus de certification en langue anglaise des étudiants marocains, en leur offrant des tests de certification à des prix préférentiels.
Lancement des centres d'excellence
Par ailleurs, toujours dans le cadre de la mise en œuvre du PACTE ESRI 2030, notamment son premier axe stratégique "Excellence académique et scientifique", il est prévu le lancement des centres d’excellence dans les établissements à accès ouvert, apprend-on auprès du ministère de l'Enseignement supérieur. Ces centres visent l’instauration de passerelles fluides entre disciplines, filières et établissements, avec la mise en place de nouveaux parcours d’excellence à partir du Bac+2 dans les établissements à accès ouvert, donnant ainsi l'occasion aux étudiants de réorienter leur parcours, forger leurs compétences dans plusieurs domaines et d’améliorer les perspectives de leur insertion dans le marché de l’emploi.
La création des centres d’excellence dans les établissements à accès ouvert a pour objectifs de :
- Permettre aux étudiants excellents de s’orienter vers des formations ciblées, à même d’améliorer les perspectives de leur insertion dans le marché de l’emploi ;
- Encourager l'esprit d'émulation chez les étudiants inscrits aux établissements à accès ouvert ;
- Apporter aux étudiants des compétences de plus en plus prisées par le milieu du travail ;
- Promouvoir l’excellence et valoriser la qualité de l’offre de formation de ce type d’établissement ;
- Renforcer le partenariat avec les professionnels (co-construction des parcours de formation et encadrement des activités d’enseignement) ;
- Renforcer l’attractivité des établissements universitaires à accès ouvert.
Ces centres d'excellence seront installés au niveau de plusieurs universités, notamment l'Université Ibn Tofail de Kénitra, l'Université Mohammed Premier d'Oujda, l'Université Mohammed V de Rabat, l'Université Abdelmalek Essadi, l'Université Hassan II de Casablanca, et l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès...
Une nouvelle génération de chercheurs
De plus, Miraoui ambitionne d’entamer la formation d’une nouvelle génération de doctorants, avec de meilleures compétences. Celle-ci devra participer de manière effective à la recherche scientifique, s’ouvrir sur l’innovation pédagogique, et pourra profiter de la mobilité internationale et des expériences dans le milieu professionnel.
Les recherches, elles, devraient à présent se concentrer sur des domaines en relation avec la souveraineté : sanitaire, alimentaire, hydrique, énergétique et digitale.
Cette mesure permettra au ministère de constituer un stock de compétences en préparation aux départs en retraite prévus.
Le ministre de l'Enseignement supérieur prévoit également la mise en place d’Instituts nationaux de recherche thématique. Il s’agit de structures ouvertes sur le monde, qui visent à consolider les efforts dans le domaine de la recherche scientifique. Des études ont ainsi été lancées pour la création de :
- l’Institut de recherche en biotechnologie médicale ;
- l’Institut de recherche sur l'eau et le changement climatique ;
- l’Institut de recherche en intelligence artificielle ;
- l’Institut de recherche sur les particules subatomiques et leurs applications.
Il ambitionne par ailleurs d’améliorer la culture de l’innovation au Maroc, notamment en intégrant l’innovation dans les programmes universitaires par :
- la création de nouvelles voies pour l'innovation (gestion de l'innovation, leadership par l'innovation, ...) ;
- l’intégration d’une culture d'innovation et de créativité dans les unités dédiées au développement des capacités et des compétences horizontales ;
- l’inclusion de l’innovation dans les activités universitaires (hackathon, semaine de l’innovation).
Désormais, une bourse universitaire sur la base du RSU
A présent, pour demander des bourses universitaires, les élèves seront obligés de s’inscrire au Registre national de la population (RNP) et par extension au Registre social unifié (RSU).
Ce changement fait suite à l’adoption de la loi n° 72-18 relative au dispositif de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social et portant création de l’Agence nationale des registres, prévoyant, entre autres, le conditionnement de l’octroi de subventions étatiques, telles que les bourses, par l’inscription préalable aux deux registres précités.
L’obligation d’inscription au RNP et au RSU sera appliquée exclusivement sur les bourses de type "1re catégorie", autrement dit les bourses de premier cycle (licence, licence professionnelle, médecine, pharmacie, médecine dentaire, classes préparatoires, cycle d’ingénieur, ESI, BTS/DUT, ISCAE). Les bourses de la 2e catégorie (cycle master) et de la 3e catégorie (cycle doctoral) ne sont donc pas concernées.
Les commissions provinciales d’attribution des bourses seront par ailleurs remplacées par une commission nationale qui tranchera dorénavant sur l’attribution des bourses d’études de la 1re catégorie. L’éligibilité se fera sur la base du 'mérite social', lequel sera désormais estimé selon le scoring RSU, au lieu des revenus des tuteurs.
Nouveau statut du corps des enseignants-chercheurs
Adoptés en juin dernier par le gouvernement, les trois décrets du nouveau statut des enseignants-chercheurs sont enfin publiés au Bulletin officiel.
Le premier concerne le statut particulier du corps des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur, le deuxième porte sur le statut particulier du corps interministériel des enseignants-chercheurs des établissements d’enseignement supérieur ne relevant pas des universités, tandis que le troisième modifie et complète le décret portant statut particulier du corps des enseignants-chercheurs de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire.
Ces textes viennent en application de l’accord signé le 20 octobre 2022 avec le gouvernement et le Syndicat national de l’enseignement supérieur, ainsi que les dispositions du programme gouvernemental 2021-2026 concernant l’encouragement et la valorisation des ressources humaines du secteur de l’enseignement supérieur. Ils modifient, selon les différents cas, les statuts des enseignants-chercheurs actuellement en vigueur, afin d’améliorer l’attractivité de ce métier et d’encourager les professionnels du secteur à s’impliquer activement dans les nouvelles fonctions et rôles qui leur seront conférés, participant ainsi à créer un système éducatif encourageant la recherche scientifique, l’innovation, la productivité et le partage des connaissances.
De manière générale, ces projets de décrets visent à :
- établir clairement les fonctions de l’enseignant-chercheur ;
- revoir le nombre d’heures hebdomadaires et annuelles pour chaque cadre. Ce dernier sera ainsi fixé à 8 heures par semaine et 240 heures par an pour les enseignants-chercheurs du supérieur, et à 10 heures par semaine et 300 heures par an pour les enseignants-chercheurs des établissements ne relevant pas des universités ;
- établir un système annuel de promotion dans le grade, à raison de 40% des enseignants-chercheurs disposant d’au moins deux ans d’ancienneté dans le troisième grade du degré de base.
- créer un nouveau système d’accès au cadre d’enseignant-chercheur du supérieur et de maitre de conférences reposant sur l’enregistrement dans une liste nationale permettant le passage de concours de recrutement ;
- s’ouvrir sur les Marocains du monde à travers la possibilité de les recruter sur concours en tant qu’"enseignants-chercheurs du supérieur" ;
- augmenter les montants des indemnités ;
- prévoir des dispositions qui fixent les modalités de passage des cadres du statut actuel d’enseignants-chercheurs aux nouveaux statuts, en préservant les acquis.
Le projet universités marocaines connectées
Dans le cadre de ce projet, le ministère a mis en place trois programmes :
- Le premier est relatif à la mise en place d’un réseau Wi-Fi dans 223 établissements et 31 résidences étudiantes universitaires ;
- Le second concerne la liaison des universités (environ 250 établissements) ainsi que les cités universitaires entre elles via le service IP ;
- Le troisième est relatif au projet de communication individuel des étudiants. Il leur donne la possibilité d’acquérir un ordinateur, portable, ou tablette, ou encore un service Internet à des prix préférentiels auprès des trois opérateurs de communication.
Rappelons-le, le PACTE ESRI 2030 vise à faire face aux nombreuses problématiques dont souffre le secteur de l’enseignement supérieur, dont les plus importantes sont :
- un taux d'abandon sans diplôme de 49% ;
- la hausse du taux de chômage de 18,7% parmi les lauréats des établissements à accès ouvert et de 8,5% parmi ceux des établissements à accès limité ;
- un taux d'encadrement pédagogique inférieur aux normes internationales, soit un enseignant pour chaque 120 étudiants dans les établissements à accès ouvert ;
- un rendement limité au niveau des facultés multidisciplinaires ;
- le départ de 2.200 enseignants chercheurs à la retraite à l'horizon 2026 ;
- la baisse du budget dédié à la recherche scientifique, ne dépassant pas 1,6% du budget général en 2021 et 2022 ;
- un nombre limité de chercheurs, soit 1.708 chercheurs par million d’habitants.
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