Malgré Taghazout et Saïdia, le balnéaire reste sous-exploité
A l’approche de l’été où le tourisme balnéaire bat son plein, les opérateurs comptent réaliser une saison exceptionnelle à Saïdia et Taghazout, qui sont à ce jour les seules stations balnéaires à avoir émergé du plan Azur, qui prévoyait pourtant d’en construire six. Avec sa capacité nationale limitée, les opérateurs estiment que le secteur balnéaire est largement sous-exploité par rapport à son potentiel réel.
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Samir El Ouardighi
Le 18 juin 2023 à 7h42
Modifié 18 juin 2023 à 7h42A l’approche de l’été où le tourisme balnéaire bat son plein, les opérateurs comptent réaliser une saison exceptionnelle à Saïdia et Taghazout, qui sont à ce jour les seules stations balnéaires à avoir émergé du plan Azur, qui prévoyait pourtant d’en construire six. Avec sa capacité nationale limitée, les opérateurs estiment que le secteur balnéaire est largement sous-exploité par rapport à son potentiel réel.
"Vingt ans après le plan de relance qui prévoyait d’édifier, dans le cadre du plan Azur, six grandes stations en front de mer, le Maroc est loin d’avoir atteint ses objectifs en termes d’arrivées balnéaires, alors qu’il dispose de deux façades maritimes longues de 3.500 kilomètres dont 3.000 km sur la côte Atlantique et plus de 500 km sur celle de la Méditerranée", nous déclare un grand investisseur national, selon lequel seules Taghazout et Saïdia peuvent être qualifiées de stations balnéaires. De plus, les deux projets sont loin d'être aboutis: Saïdia souffre de saisonnalité et Taghazout d'un énorme potentiel sous-exploité.
Le balnéaire compte aujourd'hui au total une vingtaine d’hôtels, soit 15.000 lits sur un objectif initial de 128.000 lits. Le tourisme balnéaire reste ainsi le parent pauvre du secteur, faute d’investissements conséquents et d’offre hôtelière de qualité sur toutes les côtes du Maroc.
Saïdia, une capacité litière loin des objectifs du plan Azur
La seule station balnéaire à avoir émergé est celle de Saïdia, dans la région de l’Oriental, avec sa capacité de 6.000 lits sur 16.000 prévus dans le cadre du plan Azur qui devait donner une vraie dimension balnéaire au Maroc.
Surnommée la Perle Bleue, la station de Saïdia possède une attractivité sous-exploitée malgré un aquaparc, une marina, cinq hôtels de luxe, deux golfs et plusieurs résidences immobilières touristiques.
Une saisonnalité dans l’Oriental qui plombe le potentiel d’arrivées
S’il se réjouit du fait que les 5 hôtels (Be Live, Radisson Garden, Radisson Beach, Iberobeach et Oasis) de la station de Saïdia devraient certainement réaliser un taux d’occupation d’au moins 90% durant les mois de juillet et d’août, le président du CRT de la région de l’Oriental tient à souligner le problème de la saisonnalité de la station qui empêche un développement des arrivées balnéaires.
"Malgré une capacité hôtelière supérieure à celle de le station de Taghazout qui reste ouverte toute l’année, Saïdia ne travaille que deux mois par an et sommeille le reste du temps, alors qu’elle possède un potentiel extraordinaire qui pourrait générer des arrivées constantes", estime Youssef Zaki, rappelant que la majorité de ses hôtels ferment leurs portes en octobre pour rouvrir en avril ou mai.
Taghazout, une offre hôtelière insuffisante par rapport aux besoins réels
Selon un autre interlocuteur du bureau sortant du CRT de la région Agadir- Souss-Massa, la station de Taghazout, qui dispose de sept hôtels (Hilton, Radisson Blu, Tikida Riu Palace, White Beach, Fairmont, Hyatt Regency et Hyatt Palace), en attendant l’ouverture imminente d’un Marriot, devrait afficher complet durant la saison estivale, qui a d’ailleurs déjà démarré avec de très bons taux de remplissage.
"Si Taghazout n’aura aucun mal à remplir durant l’été sa capacité actuelle de 4.500 lits, la forte demande estivale constituée à plus de 80% par des nationaux montre qu’il faudrait en réalité au moins doubler le nombre de lits", avance notre interlocuteur. Selon lui, le potentiel d’arrivées de cette station est très largement sous-exploité en raison d’une offre hôtelière insuffisante par rapport aux besoins réels.
Quatre stations restées au stade embryonnaire
Tout aussi "déçu par le fait que le plan Azur ait très peu avancé en termes d’exécution de ses objectifs", qui remontent déjà aux années 1990, un membre important de la Confédération nationale du tourisme (CNT) qualifie les quatre autres projets de stations balnéaires (Lixus, Mazagan, Mogador et Plage blanche) d’embryons voire de mort-nés.
Doté de 15 milliards de dirhams d’investissements publics, le plan Azur 2020 devait en effet mettre en place des destinations balnéaires au Maroc qui soient vraiment compétitives à l’échelle mondiale, comme par exemple la Costa Del Sol qui génère des millions d’arrivées étrangères par an en Espagne.
Mais en dehors de celles de Taghazout et de Saïdia dont le potentiel est bridé par des problèmes d’ordre structurel (offre insuffisante ou saisonnalité), les autres stations peinent toujours à se développer voire à ouvrir leurs portes, comme Lixus (Larache), qui dispose d’un seul vrai établissement, le Lixus Beach Resort, qui a ouvert ses portes en 2017 et un golf.
Même désert hôtelier pour les trois autres projets de stations du plan Azur, à savoir celle de Mogador (Essaouira) qui dispose de 400 lits contre 10.500 prévus, celle de Mazagan (El Jadida) qui comprend un seul établissement de 1.000 lits contre 8.000 projetés, et enfin celle de Plage Blanche (Tan Tan) dont les travaux sont à l’arrêt total.
Au final, deux stations seulement sur six projetées, ont émergé du plan Azur. Et l'une souffre de saisonnalité (Saïdia) et l'autre de sous-capacité (Taghazout).
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Le 18 juin 2023 à 7h42
Modifié 18 juin 2023 à 7h42