Promoteurs immobiliers : l'encours des crédits baisse de 6% au premier trimestre

Les dernières statistiques monétaires de Bank Al Maghrib à fin mars, laissent apercevoir une légère amélioration du crédit bancaire par rapport au mois de février avec un encours en légère hausse de 0,8% à 1.038 MMDH.
Mais par objet économique, certaines composantes enregistrent des baisses sur 12 mois glissants, voire depuis le début de l’année. C’est le cas des crédits aux promoteurs immobiliers. Depuis le début de l’année, l’encours des crédits aux promoteurs immobiliers affichent une baisse de 6,1% soit 3,35 MMDH pour se fixer à 51,6 MMDH. Par rapport à fin mars 2022, le retrait est de 7,5% soit une baisse d’encours de près de 4,2 MMDH.
Une baisse en lien avec les difficultés du secteur
Pour un promoteur affilié à la FNPI, "il est clair que cette baisse est en lien avec le recul drastique des activités. Je pense que ce chiffre ne reflète pas la réalité et qu’il faut aller beaucoup plus loin. De plus, les difficultés sont également ressenties avec le durcissement de l’octroi des crédits à la clientèle. Les banques sont bien plus regardantes. Les taux ont augmenté et les capacités de financement ont baissé", confie-t-il.
A rappeler que dans la dernière publication du cabinet Inforisk, les défaillances d’entreprises au premier trimestre 2023 ont progressé de 28% par rapport à la même période en 2022. Parmi les secteurs les plus touchés, l’immobilier et le BTP représentaient respectivement 20% et 17% des entreprises défaillantes.
Ce recul de l’encours du crédit aux promoteurs n’a, pour notre source, aucune incidence saisonnière, mais est bel et bien le fait d’un environnement économique et sectoriel compliqué. "Tous les prix ont grimpé, le pouvoir d’achat s’effrite, et nous n'avons pas de visibilité. Avec cela il n’y a pas d’incitation à l’investissement et des démarches administratives qui sont marquées par des lenteurs terribles, comme pour les autorisations de construire, les réceptions provisoires et autres", explique notre interlocuteur.
De plus, le secteur ne dispose pas de visibilité quant au reste de l'année. "Nous attendons toujours la mise en place des nouveaux dispositifs préparés par le ministère. Il faut voir quand ce dernier sera publié, pour combien de temps et avec quelles conséquences sur le budget de l'Etat", conclut-il.

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