Transporteurs touristiques : un retour à la normale retardé par des facteurs conjoncturels et structurels

Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs touristiques, la crise sera dépassée au plus tard début 2024. À cet effet, Mohamed Bamansour demande au ministère de tutelle de prendre en considération les revendications conjoncturelles et structurelles du secteur du transport touristique dans la feuille de route ministérielle. Explications.

Transporteurs touristiques : un retour à la normale retardé par des facteurs conjoncturels et structurels

Le 25 avril 2023 à 18h46

Modifié 25 avril 2023 à 22h31

Selon le président de la Fédération nationale des transporteurs touristiques, la crise sera dépassée au plus tard début 2024. À cet effet, Mohamed Bamansour demande au ministère de tutelle de prendre en considération les revendications conjoncturelles et structurelles du secteur du transport touristique dans la feuille de route ministérielle. Explications.

"En janvier dernier, notre réunion avec la ministre de tutelle a permis de régler les problèmes d’endettement de 15% du secteur, qui compte au total 1.811 transporteurs touristiques, en rééchelonnant leurs traites avec l’aide du GPBM", s’est félicité le président de la Fédération nationale des transporteurs touristiques (FNTT). Mohamed Bamansour ajoute que la fédération leur a aussi proposé des solutions directes de report avec les organismes de crédit.

"15% du secteur toujours à l’arrêt pour des considérations financières"

Hormis ces 270 sociétés confrontées à des problèmes d’endettement, qui devraient retrouver progressivement un équilibre financier, notre interlocuteur révèle que la même proportion d’entreprises, nouvellement créées à partir de 2020, n’ont toujours pas pu démarrer leur activité.

"Entre les organismes de crédit devenus beaucoup plus méfiants pour financer un nouveau parc automobile, et les prix des véhicules qui ont explosé, une partie non négligeable du secteur du transport touristique ne peut pas démarrer son activité, faute d’outil de travail disponible", pointe Mohamed Bamansour, pour qui la haute saison en cours nécessite davantage de transporteurs.

"Les agences de voyages n’ont pas réglé leurs anciennes factures"

Autre bémol, de nombreuses agences de voyages, qui servent souvent d’intermédiaires avec les donneurs d’ordre étrangers, n’ont pas réglé les prestations réalisées avant le déclenchement de la crise, accuse le président.

Ecartant pour l’instant un recouvrement judiciaire, de nombreux transporteurs sont toujours en négociation pour récupérer le montant de leurs excursions payées d’avance aux agences de voyages.

Le président de la FNTT dénonce les mauvais payeurs qui, non contents de ne pas régler les sommes dues, préfèrent traiter avec d’autres transporteurs, au lieu de s’acquitter de leurs dettes et recourir à leurs prestataires habituels.

"Bénéficier des avantages fiscaux accordés aux taxis"

Confronté à de nombreux problèmes de trésorerie, Bamansour pense que le secteur ne pourra pas profiter de "l’indéniable reprise d’activité" sans des aides directes ou indirectes du ministère de tutelle.

"Quand les transporteurs attendent leurs clients dans les aéroports, ils doivent payer de lourds frais de parking alors que les taxis en sont exonérés", dénonce notre source. "Et comment faire face à la concurrence déloyale de certains hôteliers qui n’hésitent pas à faire appel à des chauffeurs non déclarés ?"

Il réclame un meilleur contrôle étatique des pratiques du secteur informel, ainsi qu’une exonération de la TVA pour ceux qui veulent renouveler leur flotte, à l’instar des propriétaires de taxi qui ont perçu jusqu’à 80.000 dirhams pour acquérir un nouveau véhicule.

 "Chèques de voyage et promotions hôtelières pour mettre fin à la saisonnalité du secteur"

S’il reconnaît que les arrivées croissantes participent à un retour progressif à la normale, qui devrait coïncider avec la tenue des assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI en octobre prochain, le président de la FNTT appelle à soutenir le secteur qui souffre de saisonnalité. Il propose de développer le tourisme domestique grâce aux chèques de voyage, et de séduire, à travers des promotions hôtelières, de nouveaux marchés étrangers durant la basse saison, synonyme d'inactivité pour les transporteurs.

Ainsi, il invite l’ONMT à ne plus concentrer ses efforts de promotion uniquement en direction des marchés émetteurs classiques (Europe...), mais aussi sur les pays africains qui ne font, selon lui, l’objet d’aucune campagne de communication. Même vœu pour faire revenir le marché chinois qui avait été à l’origine d’arrivées considérables après la levée des visas.

Déplorant le fait que le transport touristique n’ait pas fait partie des priorités de la feuille de route, Bamansour conclut que le Maroc ne sera pas à même d'accueillir 17 millions d’arrivées à l’horizon 2026 en s'en tenant exclusivement au développement de son offre hôtelière et aérienne.

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