Bourse. Le marché a-t-il atteint le fond ? (AGR)

Dans une lettre d’investissement diffusée le 6 avril, la société de recherche Attijari Global Research (AGR), par la voix de son directeur stratégie, Taha Jaidi, tente d’éclairer les investisseurs sur l’état de la Bourse.
Du fait des incertitudes dominantes, il ne répond pas clairement aux inquiétudes. Il indique que "nous pouvons néanmoins dresser les conditions préalables à une reprise soutenable du marché Actions marocain en 2023".
La société de recherche liste trois facteurs clés qui pourraient permettre au marché boursier de renouer avec une tendance haussière de fond. Premièrement, il faudrait que les investisseurs anticipent un pivot de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM) ou, deuxièmement, qu'ils perçoivent une reprise de la demande locale sous l’effet d’un retour à une inflation de niveau modéré.
Troisièmement, la société de recherche note que le retour à une tendance haussière du marché sera envisageable "lorsque les Actions traiteront à des multiples de valorisation relativement ‘bas’ qui intègrent l’essentiel des risques générés par le contexte inflationniste actuel".
Une politique monétaire restrictive partie pour durer
Or, selon AGR, le discours du wali de BAM et les perspectives de croissance économique marocaine semblent indiquer que le maintien d’une politique monétaire restrictive en 2023 est un scénario très probable. La société de recherche souligne d’ailleurs que "l’expérience de la Fed révèle un impact sur l’inflation après quatre hausses successives du taux directeur".
Comme le Maroc est importateur de matières énergétiques libellées en dollars, la Banque centrale ne peut se permettre un décalage significatif entre sa politique monétaire et celle des principales banques centrales à l’international.
Les dernières prévisions d’inflation tablent sur un niveau supérieur à 4,5% sur la période 2023-2024. Ainsi, pour ce qui est des taux réels, un taux directeur de 3% ne parvient toujours pas à rétablir les taux dans le positif.
Si cette inflation a un impact sur la demande locale, il n’est pas entièrement consommé selon AGR. Certes la transmission de l’inflation vers la demande locale se réalise, mais un décalage est observé. "Cette situation est justifiée par le renouvellement progressif des stocks des entreprises et par les effets différés relatifs aux chaînes logistiques. À cet effet, nous croyons que l’impact négatif de la soutenabilité de l’inflation n’est pas entièrement visible sur la dynamique de la demande locale", souligne la société de recherche.
Elle note que l’affaiblissement de la demande commence à se faire sentir sur les activités industrielles et de services. En effet, la croissance du chiffre d’affaires des secteurs cotés (industries et services) ralentit progressivement, depuis le premier trimestre 2022.
Mais qu’est-ce qui pourrait plaider en faveur du marché Actions, dans un contexte d’absence d’anticipation d’un assouplissement monétaire et d'une demande locale malmenée par l’inflation ?
Garder un œil sur la cherté des actions
Pour la société de recherche, ce qui pourrait plaider en faveur des actions dans le contexte actuel, c’est leurs niveaux de valorisation. "Concrètement, le P/E du marché poursuit sa normalisation depuis 2022 et se rapproche de notre cible fondamentale de 16x."
AGR a également livré ses conseils sur la manière d'aborder le marché actions durant le deuxième trimestre 2023. Elle s’attend à une forte volatilité sur le marché, portée par l’affaiblissement de la demande du fait des anticipations de durcissement monétaire.
"Nous continuons à privilégier les secteurs résilients face à l’inflation, et dont les multiples de valorisation sont relativement ‘bas’. Pour le cas du marché Actions marocain, il s’agit d’un P/E 25 en dessous de notre niveau fondamental cible de 16x", explique AGR. Elle précise que les secteurs des Ports, des Mines, des Banques et des Télécoms correspondent à ces critères, pour des placements à moyen terme.

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