Maroc Telecom : BKGR recommande d’alléger le titre dans les portefeuilles

| Le 3/3/2023 à 8:49
La société de recherche table sur un cours cible de 88 dirhams pour Maroc Telecom. Cette année, elle anticipe une baisse des revenus globaux, tirée par celle de l'activité Mobile au Maroc, la pression concurrentielle et la réduction des tarifs d’interconnexion mobile.

A la suite de la publication des résultats annuels de Maroc Telecom, la société de recherche BKGR a revu le cours cible de la valeur. Elle recommande aux investisseurs d’alléger le titre dans les portefeuilles et anticipe un cours cible de 88 dirhams, soit un downside de 3,3% par rapport au cours actuel.

Un ralentissement des activités Mobile au Maroc

Le groupe a affiché des performances en quasi-stagnation, par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires a affiché une légère baisse de 0,2% à 35,7 MMDH. La société de recherche note que l’opérateur poursuit sa perte de vitesse sur le marché national.

En effet, le chiffre d’affaires des activités Maroc a baissé de 1,8% par rapport à 2021 à 19,5 MMDH. Une baisse "imputable au repli des revenus Mobile de 3,9% à 11.789 MDH et en particulier de la Data Mobile de 5,6%", précise BKGR. Le ralentissement se fait également ressentir sur le parc client national, avec un repli de 3,3% en glissement annuel à 19,3 millions d’abonnés "consécutivement à une contraction de 4% sur le prépayé Mobile vraisemblablement attribuable aux offres agressives des concurrents, qui a été atténuée par une progression de +2,3% du parc Mobile postpayé", détaille la société de recherche.

Cette perte de vitesse a cependant été partiellement compensée par les activités des filiales africaines du groupe, en croissance de 2% à 17,2 MMDH, tirés principalement par la forte croissance de la Data Mobile (+28% à taux de change constant).

La rentabilité pénalisée par des éléments non courants

Malgré le fait que la concurrence soit de plus en plus accrue sur le marché national, l’opérateur parvient à maintenir des indicateurs opérationnels satisfaisants. La société de recherche note que "l’opérateur historique parvient à stabiliser son EBITDA ajusté à 18,5 MMDH (-0,5%). Par conséquent, la marge d’EBITDA ajusté se fixe à 51,8% (-0,2 pt d’une année à l’autre)".

Cette dernière intègre une marge d’EBITDA de l’activité internationale en légère amélioration de 0,1 pt à 43,6%, et une marge d’EBITDA au Maroc en légère baisse de 0,3 pt à 56,1%.

BKGR note que "l’EBITA ajusté ressort en léger recul de -1% à 11,4 MMDH, tandis que l’EBITA publié se contracte de -22,3% à près de 9 MMDH, compte tenu de l’astreinte de 2,45 MMDH imposée par l’ANRT suite au non-respect de certaines injonctions du régulateur liées à l’abus de position dominante en matière de dégroupage".

De plus, le RNPG, déjà fortement impacté par l’amende de l’ANRT a encore été rogné du fait d’un contrôle fiscal pour un montant de 618 MDH. In fine, non ajusté, il ressort en baisse de 54,2% à 2,75 MMDH.

Ces incidents ont naturellement affecté la politique de distribution du groupe. Depuis 2020, le groupe n’affiche plus de ratio de payout historique aux alentours des 95% ou 100%. Comme le note BKGR, "après une baisse exceptionnelle du payout en 2020 à 63%, compte tenu du contexte sanitaire et en 2021 à 75% (vs 95% historiquement), l’opérateur télécom maintient une politique de distribution prudente avec un payout de 70% en 2022 eu égard à l’impact significatif sur le résultat net de l’astreinte imposée par le régulateur des télécommunications marocain".

Le conseil de surveillance de Maroc Telecom proposera, lors de la prochaine assemblée générale, la distribution d’un dividende de 2,19 dirhams par action contre 4,78 dirhams au titre de l’année 2021. Cette distribution représente un montant global de 1,9 MMDH. "Cette réduction de la masse de dividende aurait pour objectif le renforcement des fonds propres de la société en vue de les rétablir à des niveaux normatifs, et ce, vraisemblablement pour financer notamment son important programme d’investissements à venir", souligne BKGR.

Des prévisions 2023 revues à la baisse

Cette année, le groupe devrait moins bien performer que prévu selon BKGR. La société de recherche anticipe "un chiffre d’affaires consolidé en repli de 3,4% à 34,5 MMDH sous l’effet de la poursuite attendue de la baisse de la part de marché Mobile attribuable principalement à l’impact du recul du pouvoir d’achat conjugué à la réduction des tarifs d’interconnexion mobile et à la pression concurrentielle, notamment avec l’offre data illimitée non disponible chez Maroc Telecom". Au préalable, BKGR tablait sur des revenus globaux de 34,9 MMDH.

La profitabilité devrait, quant à elle, fortement progresser cette année de 96,4% pour atteindre 5,4 MMDH, contre 5,5 MMDH dans les anciennes projections. Cette hausse provient de la non-récurrence de l’amende de 2,45 MMDH de l’ANRT.

La société de recherche anticipe également "un retour du DPA prévisionnel à un niveau plus proche du normatif avec 4,35 dirhams vs 2,19 dirhams en 2022 pour un payout de 70% et un D/Y de 4,7% sur la base du cours du 24/02/2023".

En 2024, "nous escomptons une quasi-stagnation du chiffre d’affaires consolidé, avec une légère baisse de 0,4% à 34,4 MMDH intégrant une décélération escomptée du revenu moyen par utilisateur au Maroc, compte tenu du recours accru aux over-the-top (service permettant le transport de la voix et vidéo, ndlr), qui devrait être compensée par une bonne tenue de l’activité des filiales Moov", conclut la société de recherche.

 

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