Ces études, dont le coût des prestations est estimé à 30 millions de DH (MDH), concernent les quatre lignes suivantes :

- La ligne T1 : d'une longueur commerciale d'environ 16,7 km, elle relie le bd Hassan II à Sidi Youssef Ben Ali, en passant par Bab Doukkala et Jemaâ el fna.

- La ligne T4 : d'environ 17,7 km, elle démarre à bd Guermassa, passe par Jamaâ el Fna, Bab Doukala, et bd Allal Al Fassi, pour arriver au Port sec.

- La ligne T5 : d'environ 19,4 km, elle relie Bab Ghmat à la gare routière Al Azzouzia, en passant par Syba, Jemaâ el Fna, Koutoubia, Bab Doukkala et le quartier industriel Sidi Ghanem.

- La ligne T6 : d'environ 18,5 km, elle démarre à Tamansourt, passe par le quartier industriel Sidi Ghanem, pour arriver à Bab Doukkala.

Ces études permettront notamment de :

- préciser la solution d’ensemble retenue, les choix techniques et leur optimisation ;

- développer la conception urbaine et architecturale des aménagements des boulevards desservis, des espaces publics concernés, des stations et du centre de maintenance ;

- fixer précisément l’implantation topographique, les dimensions, les caractéristiques des ouvrages et leurs aménagements ;

- définir une synthèse des réseaux et des branchements aux réseaux nécessaires à la réalisation du projet ;

- établir le coût prévisionnel de l’investissement global décomposé en postes techniquement homogènes et évaluer les coûts d’exploitation et de maintenance pour chacune des lignes ;

- définir les besoins nécessaires aux libérations d’emprises ;

- proposer les scénarios d’allotissement des marchés de réalisation pour chacune des lignes et pour l’ensemble du réseau à réaliser et à exploiter ;

- proposer des scénarios de planning de réalisation du projet pour chacune des lignes et pour l'ensemble du réseau à réaliser et à exploiter.

Les documents de ce marché précisent par ailleurs que l'étude de conception architecturale des aménagements devra inclure une identification des besoins en termes d’accessibilité des femmes et des filles.  

Deux couloirs déjà aménagés, prêts à accueillir les BHNS

Ce projet entre dans le cadre de l’amélioration et du développement des transports collectifs sur le territoire du Grand Marrakech. L'obligation de cette amélioration est un diagnostic inscrit dans l’ensemble des documents de planification de la ville. 

Dans le cadre du Plan de déplacements urbains (PDU) de Marrakech, les autorités ont fait le choix, en 2009, d’un scénario volontariste de développement des transports collectifs, axé sur le BHNS en tant que moyen de transport de masse, afin de pourvoir la métropole des facteurs de mobilité permettant aux citoyens et résidents de se déplacer en toute simplicité, sécurité, rapidité et au moindre coût.

Le PDU vise par ces mesures d’améliorer la mobilité dans la ville, d’accompagner son évolution et son essor, et de la doter d’atouts compétitifs, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, en tant que métropole touristique du Royaume.

Les principales préconisations du PDU sont ainsi :

• une augmentation de l’offre en transport collectif de masse ;
• une structuration des réseaux de bus et la mise en œuvre de l’intermodalité ;
• une refonte du plan de circulation global de la ville ;
• un programme de mise à niveau de la voirie urbaine ;
• la réalisation de lignes de BHNS.

Dans ce contexte, deux couloirs au niveau des axes Massira et Mhamid ont été réservés en génie civil. Pour le premier axe Massira, il s’agit d’un couloir réalisé en axial d’une longueur de 7 km sur le bd Hassan II, allant du centre commercial Marjane Massira jusqu’à Bab Doukkala. Des surlargeurs au niveau des séparations sont réalisées en décalé, permettant de recevoir les futurs arrêts des lignes fortes empruntant cet axe. Ce couloir est également muni, au niveau des croisements, d’équipements de signalisation lumineux de trafic permettant d’offrir une priorité au niveau desdits croisements aux futures lignes empruntant cet axe, moyennant un rétrofit des équipements existants et l’apport d’équipements complémentaires.

Pour ce qui est de l'axe Mhamid, il s’agit d’un couloir réalisé en latéral d’une longueur de 7,5 km sur le bd Guemassa. Des surlargeurs au niveau des séparations sont également réalisées sur cet axe, permettant de recevoir certains arrêts de la ligne forte T4 l'empruntant.

Restructuration du réseau en service

Sur les documents de ce marché, la SDL rappelle avoir  réalisé, au cours du second semestre 2020, une étude exhaustive de la restructuration du réseau en service, à partir d’un diagnostic de l’existant, en tenant compte des études antérieures, pour évaluer le potentiel de clientèle captable par les services proposés et ensuite calibrer la nouvelle offre de transport par bus (tracé, fréquence et amplitude).

Actuellement, le réseau de transport collectif de Marrakech est composé d'un réseau de lignes de bus en site banalisé et d'une ligne électrique en partie en site propre, entrée en service en septembre 2017. L'étude de restructuration, lancée en juin 2020, avait pour objectif principal de concevoir un réseau de transport collectif qui réponde au mieux aux besoins des citoyens marrakchis et à l’évolution de la métropole touristique.

Des objectifs plus spécifiques ont également fait l’objet de cette étude, tels que :

• la mise en place des lignes de transport collectives interopérables, y compris les lignes BHNS ;
• veiller à la confirmation et mode d’usage des pôles d’échanges ;
• compléter le maillage du réseau de transport sur l’ensemble du territoire de Marrakech ;
• assurer un niveau de service pour la desserte des habitants, des emplois et des équipements sur l’ensemble de la région, en tenant compte de l’équilibre financier du maître d’ouvrage ;
• pallier la rigidité du réseau actuel (obligation de correspondances par le centre pour un déplacement transversal) ;
• adapter le réseau de transport collectif aux configurations du territoire et à la diversité du réseau urbain ;
• proposer les meilleures connexions entre le réseau de bus actuel et le réseau de transport périurbain ;
• rationaliser l’offre de transport et augmenter la part modale des transports collectifs par rapport aux autres modes, conformément aux objectifs du PDU ;
• identifier les actions à mettre en œuvre à court et moyen terme pour mieux répondre aux besoins de déplacements, en tenant compte des spécificités du territoire, du développement urbain, et des projets d’aménagement.

Il en ressort que la composante BHNS est structurante dans le futur réseau, dans la mesure où la hiérarchie qui y est proposée s’articule autour des lignes BHNS. Le réseau initialement proposé par le PDU en 2009 est le suivant  :

L’analyse des recommandations du PDU en termes de lignes BHNS, avec l’évolution des projets de la ville de Marrakech, notamment la mise en place de la nouvelle gare routière au niveau de l’Azzouzia, au lieu du quartier industriel (port sec), et l’émergence de la nouvelle ville de Tamansourt, a conduit à certains ajustements :

- la desserte de la ville de Tamansourt par une ligne BHNS en site propre depuis Bab Doukkala jusqu’au carrefour Marjane, et ensuite en site banalisé jusqu’à Tamansourt ;

- la desserte de la nouvelle gare routière Azzouzia par une ligne BHNS ;

- la desserte de certains quartiers à forte demande en termes de mobilité par des lignes BHNS en site banalisé, notamment les quartiers de Azli, Massira et Daoudiate.

La prise en compte de ces éléments, combinés aux données issues des enquêtes de terrain menées au niveau des ménages et du réseau de bus et de taxis (petits et grands), fait que le réseau des lignes BHNS devient comme suit :

Un réseau intégral et évolutif

Le nouveau réseau d’autobus de Marrakech sera intégral, regroupant des lignes urbaines et périurbaines qui fonctionnent comme un "tout". Il s’agira d’un réseau à la hiérarchie claire, dont le squelette principal est le système de lignes fortes et de lignes basiques.

Ce réseau sera évolutif et permettra d’intégrer chaque ligne BHNS, une fois sa mise en service commerciale devenue effective.

La SDL Bus City Motajadida a également entrepris des travaux en vue d’opérationnaliser l’utilisation des couloirs des BHNS réservés par la mise en place de la signalisation lumineuse de trafic, avec priorité au niveau des carrefours, et la mise en place des barrières de protection pour les voyageurs empruntant les stations des lignes fortes du réseau, en attendant la réalisation effective des projets de lignes BHNS.

Ces nouvelles lignes doivent contribuer à l’amélioration de l’environnement urbain en termes de sécurité, d’efficacité énergétique, de réduction des gaz à effet de serre et de maîtrise de la congestion urbaine.

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