Mondial 2022. L’organisation et la combativité des Marocains ont surpris les joueurs belges

ANALYSE. Pour dominer la Belgique, le Maroc s’est appuyé sur d'énormes performances individuelles, notamment un Hakim Ziyech de gala, ainsi qu'un collectif solide et solidaire, qui a su exploiter les failles d’un adversaire à bout de souffle.

Mondial 2022. L’organisation et la combativité des Marocains ont surpris les joueurs belges

Le 28 novembre 2022 à 16h21

Modifié 28 novembre 2022 à 17h42

ANALYSE. Pour dominer la Belgique, le Maroc s’est appuyé sur d'énormes performances individuelles, notamment un Hakim Ziyech de gala, ainsi qu'un collectif solide et solidaire, qui a su exploiter les failles d’un adversaire à bout de souffle.

C’est toujours mieux quand la victoire est aussi difficile et qu’elle vient de si loin. C’est ainsi que se construisent les grandes équipes et les épopées au long cours, un pas après l’autre.

La victoire de l’équipe nationale marocaine sur la Belgique lors de la 2e journée du Groupe F du mondial 2022, ce dimanche 27 novembre, dans le magnifique stade Al Thumama à Doha, est aussi celle de certaines individualités qui ont brillé au service du collectif.

Le Maroc a réussi une première période d’une grande qualité collective, qui a joué sur sa fin de match gagnante et a mis en lumière les aptitudes individuelles de ses joueurs qui n’ont à aucun moment économisé leurs efforts.

Des qualités athlétiques supérieures 

Selon les données de la FIFA, Youssef En-Neysiri a effectué le plus de sprints (71), record du match pour la seconde fois consécutive. La moyenne de vitesse de Azzedine Ounahi a été la plus élevée (7.54 km/h). Et Sofyan Amrabat est celui qui a parcouru le plus de distance dans cette rencontre (11.21 km).

Dans cette catégorie statistique, aucun joueur belge ne sort du lot. On comprend un peu mieux pourquoi Kevin De Bruyne a déploré en conférence de presse la moyenne d'âge élevée de ses coéquipiers. Pourtant, au début de la rencontre, le jeu de position des Belges, qui avaient délaissé le 3-4-2-1 au profit du 4-2-3-1, était intéressant et dangereux par séquences.

Mais les rares occasions de Hazard and Co (4 tirs cadrés / 0,7 xG), l’ont été sur des seconds ballons, mal renvoyés par la défense marocaine dans l’axe, ou sur un alignement approximatif en début de match (5’). Cependant, comme leurs défenseurs centraux n’ont jamais apporté le surnombre ou la fixation, il n’y a pas eu trop de problèmes à gérer pour les Marocains sur attaques placées.

Même s’ils n’ont pas marqué avant la pause, notamment car le but de Hakim Ziyech a été refusé pour un léger hors-jeu de Romain Saïss, les hommes de Walid Regragui étaient nettement au-dessus des Diables rouges, en termes de combativité, d’engagement et surtout d’organisation.

Munir-Saïss, assurance tout risque

Appelé à suppléer à la dernière minute Yassine Bounou, le titulaire du poste pris de vertiges à quelques minutes du lancement du match, Munir El Kajoui a été l’un des artisans du succès de ses coéquipiers.

La ligne statistique du portier du club saoudien d’Al Wehda est impressionnante : quatre tirs arrêtés dont deux sur des arrêts réflexe. Et un jeu au pied qui frôle le parfait, avec notamment 100% de passes courtes (7/7) et 71% de passes longues réussies (5/7).

Quant à la parade au bout de cinq minutes de jeu sur Michy Batshuayi, elle constitue un point de bascule. Un moment charnière qui a mis en confiance une défense qui a failli se faire cueillir sur une erreur de concentration et un mauvais alignement.

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Hormis cet oubli, la meilleure défense de cette Coupe du monde, avec la Pologne, elle aussi toujours invaincue, a fait bloc autour d’une charnière certainement enviée par beaucoup de sélectionneurs. Grâce à un placement toujours sûr, Romain Saïss a réalisé une prestation rassurante, bien aidé par Nayef Aguerd.

Le défenseur de Besiktas a géré avec intelligence les déplacements des attaquants Belges et guidé un bloc défensif déployé en 4-1-4-1. La consigne assignée au onze marocain par Walid Regragui oscillait entre le marquage en zone pour la charnière centrale, et le marquage individuel pour les joueurs côté ballon.

Les joueurs marocains côté ballon effectuaient un marquage individuel sur leurs adversaires directs

Sans surprise, l'activité de Saïss a été capitale (9) dans l’immense avantage pris par le Maroc (51) sur la Belgique (15), en termes d’interceptions. Il est même l’auteur de l’ouverture du score sur coup de pied arrêté, après avoir effleuré le tir vicieux de A. Sabiri (73’).

Sofyan Amrabat règne dans l'entrejeu

Dans la lignée de sa dernière prestation, Sofyan Amrabat a pour sa part fait preuve d’une générosité incroyable. Élément indispensable à l’équilibre de l’équipe nationale, il a encore une fois été le recordman des ballons récupérés (13). Il a cette capacité à défendre contre n’importe quel milieu de terrain au monde.

Le milieu défensif de la Fiorentina a, coup sur coup, atténué le pouvoir de nuisance de Modric et De Bruyne. Ce n’est pas un hasard si l’équipe nationale a gagné beaucoup plus de duels défensifs (52%) que son adversaire (35%), notamment au milieu de terrain (49%). Cette supériorité s’est également prolongée en matière de pression défensive. Le Maroc a quasiment réalisé deux fois plus de pressions défensives que son adversaire (360 contre 194).

Certes, l’équipe qui n’a pas la possession du ballon est systématiquement devant dans cette catégorie statistique. Mais le gap est tellement important qu’il y a matière à s’interroger sur la motivation des Belges, mais aussi et surtout à s'émerveiller devant la performance de Hakim Ziyech.

Un Hakim Ziyech de gala

La prestation de grande qualité du milieu de Chelsea face à la Belgique a montré une nouvelle fois dans quelle mesure il ne faut jamais l'enterrer, quand bien même il n’a presque rien réussi face à la Croatie. Entre ses mauvais choix et ses passes ratées, le gaucher a vécu une première cauchemardesque sur le plan individuel.

Son match plein contre les Diables rouges était d’une autre nature. Assez libre sur le terrain, il a retrouvé son jeu en une touche, tout en précision, quasiment sans aucun déchet, puisqu’il a réussi 85% de ses passes, 100% des transmissions vers l'avant qu’il a tentées (3) et 2 passes sur 3 dans le dernier tiers adverse.

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Désigné homme du match par la FIFA, Hakim Ziyech a été capable de tout faire, sauf marquer. En plus, son comportement a été celui d’un leader à la fois technique et dans la générosité. Le milieu de terrain a clairement passé un cap par rapport au match précédent. Son dribble déroutant et sa passe en retrait parfaite pour Zakaria Aboukhlal couronnent un match où il a été constamment présent dans le repli défensif, en réalisant 52 pressions défensives, record du match.

Il a su à la fois garder les ballons sous pression (4 courses progressives), revenir défendre à bon escient dans ses 30 derniers mètres, se replacer fort intelligemment pour fermer les espaces et, enfin, organiser le jeu de l’équipe nationale.

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Bref, excepté ses pertes de balles (15), il a réussi un match vraiment complet, où il ne lui a manqué qu’un but. Sur la seconde réalisation marocaine, son apport a tout de même été très important. Et de par son sourire permanent, son attitude sur le terrain et son langage corporel, on perçoit qu’il est vraiment épanoui et bien dans sa tête. L'illustration en est faite par sa célébration pleine d’entrain sur le but de la victoire, dont il a été l’un des instigateurs, mais pas le seul.

L’influence de Walid Regragui

Le sélectionneur a pour l’instant réalisé un sans-faute avec l’équipe nationale. A ce rythme, difficile de savoir quand il s'arrêtera. Surtout s’il continue à avoir autant de flair et à lire aussi bien le déroulé d’un match et ses adversaires.

Les quatre changements qu’il a effectués en seconde mi-temps ont tous contribué, à des degrés divers, aux deux buts marocains. Yahya Attiat Allah s’est arraché pour obtenir le coup franc à l’origine du tir de A. Sabiri, qui a fini au fond des filets après avoir été effleuré par R. Saïss.

Sur la seconde réalisation, Abderrazak Hamed-Allah a remporté le premier duel aérien, à l'image du match (52% de duels aériens gagnés pour le Maroc contre 35% pour les Belges), suivi par Z. Aboukhlal qui a sauté plus haut que tout le monde afin de dévier le ballon vers Ziyech, avant que ce dernier ne le lui remette pour fusiller T. Courtois.

Les joueurs de l'équipe nationale étaient en nombre dans le camp adverse sur l'action du but de Z. Aboukhlal

Le nombre de joueurs marocains dans le camp adverse sur cette action symbolise également une ambition nouvelle, malgré la pression du résultat. Le onze national est clairement en progrès sur plusieurs phases de jeu, notamment dans le camp adverse, où Ziyech est de mieux en mieux trouvé par ses coéquipiers. Le sélectionneur va devoir maintenant gérer la fatigue et les blessures d’un groupe qui a fini le match sur les rotules.

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