CIMAR : des résultats conformes à fin septembre et un regain d’activité dès l’an prochain
Le groupe Ciments du Maroc a publié ses résultats à fin septembre. Il affiche un chiffre d’affaires globalement stable à 2.656 MDH, en très légère hausse de 1,4% par rapport à fin septembre 2021.
Durant l’unique troisième trimestre 2022, le chiffre d’affaires recule de 6,1% à 848 MDH. Le groupe impute ce retrait au « ralentissement du secteur de la construction dans son ensemble, compte tenu du contexte géopolitique international ».
Un contexte global compliqué en 2022 et des résultats en baisse
En effet, le secteur cimentier opère dans un secteur en difficulté cette année, notamment du fait de l’inflation. L’industrie au global est touchée, et les dernières statistiques montrent des ventes de ciment à fin octobre en baisse de 9,2% par rapport à la même période l’an dernier à 10,43 Mt. Le secteur immobilier, comptant pour près de 70% des ventes de ciment dans le pays, a également pâti de cette crise avec, comme le présentait la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), une baisse de 50% sur les dépôts d’autorisation de construire, 50% sur les mises en chantier, 50% sur les demandes de crédits bancaires pour des projets immobiliers, 30% sur les ventes immobilières à l’échelle nationale.
Contacté au sujet des revenus du groupe, une source de la place nous explique que « le chiffre d’affaires de Ciments du Maroc est globalement en ligne avec nos projections, il n’y a pas de surprises à signaler. On observe une stagnation qui est expliquée par une baisse des volumes et une hausse des prix de vente. En somme, il s’agit de la même dynamique que ce qui a été observé durant le premier semestre. Nous pensons qu’il y a une baisse des volumes de l’ordre de 8% et une amélioration de prix de l’ordre de 9% ou 10% ».
La profitabilité du groupe quant à elle avait déjà affiché une dégradation au S1, en retrait de 18% à 482 MDH. Pour notre interlocuteur, ce phénomène se poursuivra dans la seconde moitié de l’année. « Nous assisterons en 2022 à une dégradation significative du résultat net du fait de la dégradation des taux de marge », explique notre source.
Dans son dernier Stock Guide à fin septembre, la société de recherche CFG Bank table sur une marge nette de 21,7%, en forte baisse par rapport à 2021 où elle se situait à 29,3%. De son côté, dans son dernier Stock Guide du mois de novembre, BKGR anticipe une baisse de la marge d’EBIT à 35,4% cette année contre 39,1% l’année précédente.
Mais cette dynamique ne devrait pas durer l’an prochain, même si le changement est assujetti à plusieurs paramètres.
Un redressement mécanique attendu l’an prochain
L’an prochain, le marché du ciment devrait entamer une reprise mécanique après une année 2022 morose. C’est en tout cas ce sur quoi table notre source : « Nous pensons qu’un effet de rattrapage sera observé de façon mécanique, mais il faut noter que cela dépendra de plusieurs facteurs qui en impacteront la vigueur. Nous tablons sur une progression des ventes de ciments comprise entre 5% et 6% pour revenir à des niveaux normatifs en 2024. »
L’une des composantes à suivre est l’inflation. Cette dernière est attendue en baisse l’an prochain. D’après les projections de Bank Al-Maghrib (BAM), elle devrait atteindre 6,3% en 2022 avant de baisser à 2,4% en 2023. Cela aura un impact bénéfique sur les taux de marge du groupe du fait de la détente sur le prix du petcoke (combustible dérivé du pétrole, ndlr), et améliorera sa profitabilité. Notre source rappelle que, d’après les consensus internationaux, « les cours des matières premières ont connu une tendance baissière ces derniers temps, qui se poursuivra. La baisse devrait se prolonger sur les deux prochaines années, sans toutefois retrouver les niveaux de 2019-2020 ».
D’ailleurs, BKGR anticipe une remontée des marges l’an prochain avec une marge d’EBIT à 36,1%. De son côté, CFG Bank table sur une marge nette en hausse de 6 points de base à 22,3%. Le RNPG est également attendu en hausse de 4,7% à 931 MDH par rapport à 2022.
« Il faut ensuite prendre en compte l’enveloppe débloquée par l’Etat pour les investissements en infrastructure en 2023, car il faut rappeler que ce dernier demeure le premier donneur d’ordres. Donc indépendamment de l’enveloppe, il y aura un impact sur la consommation de ciment l'an prochain », explique notre interlocuteur.
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