Les Marocains sont nombreux à modifier leurs habitudes alimentaires pendant le mois de ramadan, et nombre d'entre eux tombent dans le piège de repas copieux regorgeant de plats sucrés et gras. Il faut dire que l’ambiance conviviale s'y prête. Cette période favorise également le grignotage compulsif face aux écrans.

Un rythme qui n’est pas sans conséquence pour la santé, nous explique Mohamed Hadi Belghiti, médecin nutritionniste.

L’impératif de maintenir un régime équilibré 

Il est important de manger sainement et raisonnablement toute l’année. Le mois de ramadan n’échappe donc pas à cette règle, rappelle le Dr Belghiti. Il souligne au passage "l’inutilité de manger abondamment après avoir rompu le jeûne".

Selon lui, nos besoins nutritifs n’augmentent pas parce que nous jeûnons, loin s’en faut. Le décalage des heures de repas ne signifie pas que nous devons manger plus.

Sous réserve d’une alimentation saine et équilibrée, le Ramadan peut être l’occasion de désintoxiquer le corps et de renforcer le système immunitaire, précise le Dr Belghiti. Dans le cas contraire, si nous mangeons de façon déséquilibrée et copieuse, nous risquons de développer des maladies chroniques, à l’instar du diabète et de l’hypercholestérolémie.

D'ailleurs les risques peuvent s’accroître chez certains patients qui jeûnent. Des anomalies peuvent en effet apparaître faute d’une alimentation équilibrée, comme la rétinopathie diabétique qui peut entraîner, à terme, une perte de la vue.

Maintenir une bonne hygiène alimentaire durant le Ramadan est toutefois possible. Voici quelques conseils nutritionnels pour bien gérer son alimentation.

Avant toute chose, au moment de rompre le jeûne, il est préférable de consommer des substances liquides, recommande le Dr Belghiti. On commence ainsi avec un verre ou un demi-verre d’eau, à boire à petites gorgées, suivi d’un jus de fruits naturel. Au bout de 10 à 15 min, une soupe ou un potage de légumes, quitte à prendre 30 min plus tard l’équivalent d’un déjeuner normal.

Produits healthy : attention aux abus

Notre alimentation doit être la plus variée possible : glucides, lipides, protides et fibres. Les plats caractéristiques du Ramadan ne sont tout de même pas à bannir de notre régime, à condition d’être consommés modérément, recommande le Dr Belghiti.

D’ailleurs, pour les personnes qui ne peuvent se passer de ces chhiwat (briouat, selou, chebbakia, etc.), des enseignes proposent des substituts à ces plats traditionnels. Allégés en sucres et en matières grasses, ces succédanés se veulent une version healthy mais savoureuse des délices du Ramadan.

"Les gourmandises revisitées, c’est un peu comme les cigarettes light : elles sont moins dosées, mais toujours nocives en cas de consommation abusive", conclut le Dr Belghiti.