Marrakech : la haute saison du printemps plafonnera à un taux d’occupation hôtelier de 40%

Nombre d'opérateurs avancent que le remplissage hôtelier, qui avoisinait 80% avant la crise, ne dépassera pas 40% au terme des prochaines vacances de Pâques. Selon eux, le maintien du test PCR et la fermeture des lieux d’animation découragent la venue d'un touriste étranger sur deux.

Marrakech : la haute saison du printemps plafonnera à un taux d’occupation hôtelier de 40%

Le 8 mars 2022 à 15h40

Modifié 8 mars 2022 à 18h06

Nombre d'opérateurs avancent que le remplissage hôtelier, qui avoisinait 80% avant la crise, ne dépassera pas 40% au terme des prochaines vacances de Pâques. Selon eux, le maintien du test PCR et la fermeture des lieux d’animation découragent la venue d'un touriste étranger sur deux.

Après la récente réouverture des frontières, les opérateurs de la locomotive touristique du Maroc attendaient avec impatience les mois de mars et d’avril, synonymes de haute saison, pour retrouver un taux d’occupation de 80% et plus, mais tout porte à croire qu’il sera au moins divisé par deux.

Remise en cause de la fiabilité du test PCR à l’origine de nombreuses annulations

C’est ce que pensent plusieurs hôteliers de Marrakech. Parmi eux, Mehdi Bennani Smires, gérant du Sirayane Boutique Hôtel & Spa. Il dénonce le maintien de l’obligation de présenter un test PCR négatif à l’arrivée au Maroc.

Selon lui, les voyageurs testés positifs 48 heures avant l’embarquement se sont vus contraints d'annuler leur départ à la dernière minute, et ont perdu de ce fait la somme avancée à la réservation. La publicité négative occasionnée a généré par la suite de nombreuses annulations.

"De plus, malgré l’obligation de présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures à nos frontières, les tests antigéniques et rapides, qui sont pratiqués à l’arrivée sur ces personnes déjà testées, révélaient une moyenne journalière de 30 à 40 cas positifs, ce qui interroge sur la fiabilité des tests PCR qui sont exigés", s'indigne Mehdi Bennani Smires.

"Une mesure incompréhensible quand on sait que même l’Arabie saoudite a fini par supprimer l’obligation de présenter un test PCR négatif pour les voyageurs de la Omra, qui connaît un énorme brassage de populations diverses", dénonce encore cet hôtelier, qui craint une importante désaffection des touristes.

"Avant la crise, les mois de mars et d’avril nous permettaient de faire le plein d’arrivées étrangères avec du tourisme scolaire et golfique. Or aujourd’hui, nous sommes loin du compte avec des réservations qui permettent d’espérer un taux d’occupation hôtelier de 32% contre 70% pour la même période de 2019", ajoute Mehdi Bennani Smires.

"Entre une logistique compliquée pour se faire tester et un coût prohibitif pour de nombreux voyageurs, ces derniers nous préfèrent par conséquent l’Espagne, la Turquie, les Emirats arabes unis et l’Egypte", conclut Mehdi Bennani Smires. Il reste persuadé qu'une suppression définitive des tests ferait exploser rapidement les arrivées au Maroc.

Une mesure qui fait perdre 50% des arrivées étrangères au Royaume

Tout aussi remonté que son confrère contre le maintien de l’obligation de présenter un test PCR négatif pour franchir les frontières marocaines, le président d’une grande chaîne hôtelière nous rappelle, dans un premier temps, que les mois de mars, d’avril et de mai représentent la meilleure période de l’année à Marrakech.

"En termes de business, ce trimestre correspond à la très haute saison. Mais avec cette histoire de tests qui n’a toujours pas été supprimée, une vente sur deux va vers une autre destination que le Maroc", déplore-t-il.

"En effet, le coût d’un test PCR pour quatre personnes sera d’au moins 320 euros (4 x 80), et presque autant pour un couple souhaitant venir passer un week-end, et qui choisit la formule test PCR rapide (180 euros par personne)", estime notre source, dubitative quant à cette contrainte supplémentaire.

En cas de suppression, le taux de remplissage hôtelier passera de 40% à 80%

Concernant l’éventuelle suppression de cette mesure qui freine les arrivées étrangères, le président d'une des fédérations de la Confédération nationale du tourisme (CNT) indique que la ministre de tutelle, Fatim-Zahra Ammor, soumise à une intense pression des tours opérateurs étrangers, fait de son mieux pour convaincre ses homologues des ministères de la Santé et de l’Intérieur.

"Sans cette obligation, nous aurions pu atteindre un taux d’occupation hôtelier de 80%, mais dans le contexte actuel, le secteur hôtelier devrait réaliser au mieux 40% à la fin de cette période de fêtes. Nous allons donc perdre 50% du potentiel d’arrivées, soit une vente sur deux qui ira dans la poche de nos concurrents directs. Le retour à la normale prendra plus de temps", déplore notre source.

"Partout dans le monde, l’industrie du tourisme a repris à une vitesse vertigineuse, alors que le Maroc, lui, a choisi de maintenir des contraintes incompréhensibles comme la fermeture des casinos et des boîtes de nuit, ce qui a pour effet de retarder la relance", conclut notre interlocuteur. Ce dernier regrette que les arrivées actuelles d’étrangers ne soient constituées en réalité que de touristes fidèles au Maroc.

« Pas de véritable visibilité sur l’évolution des réservations avant mai ou juin prochain »

Face au "climat mondial anxiogène généré par l’attaque russe en Ukraine", l’ancien vice-président de la CNT, Fouzi Zemrani, reste sceptique sur la possibilité d'atteindre un taux d’occupation hôtelier de 40%.

« Sachant que les frontières étaient encore fermées il y a tout juste un mois, je pense que c’est un chiffre plutôt optimiste, d’autant que la période du ramadan va démarrer au début du mois d’avril. Cela dit, les fêtes juives de Pâques vont nous permettre de recevoir, du 14 au 24 avril, de nombreux groupes d’Israéliens qui ont privatisé plusieurs hôtels", déclare Fouzi Zemrani. Selon lui, il faudra attendre mai, ou même juin, pour avoir une véritable visibilité sur l’évolution des réservations.

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