Covid : voici la procédure à suivre dès l'apparition des premiers symptômes (rappel et mise à jour)

Le nombre de cas de Covid connaît une flambée depuis cinq semaines. Banalisant le nouveau variant Omicron, les cas positifs et cas contacts sont de plus en plus nombreux à opter pour l’automédication, ce qui peut être fatal pour certains patients. Dans cet article, Médias24 vous livre la procédure à suivre lors de l’apparition des premiers symptômes.

Covid : voici la procédure à suivre dès l'apparition des premiers symptômes (rappel et mise à jour)

Le 17 janvier 2022 à 19h42

Modifié 17 janvier 2022 à 20h26

Le nombre de cas de Covid connaît une flambée depuis cinq semaines. Banalisant le nouveau variant Omicron, les cas positifs et cas contacts sont de plus en plus nombreux à opter pour l’automédication, ce qui peut être fatal pour certains patients. Dans cet article, Médias24 vous livre la procédure à suivre lors de l’apparition des premiers symptômes.

Le variant Omicron, dominant actuellement au Maroc, est certes moins virulent et moins létal que le Delta, responsable de la vague précédente. Mais il peut dans certains cas s’avérer grave, nécessiter une hospitalisation et provoquer le décès, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les experts.

Joints par nos soins, le Pr Mohamed Mouhaoui, spécialiste en anesthésie-réanimation au CHU Ibn Rochd de Casablanca, et le Pr Alae El Koraichi, également spécialisé en anesthésie-réanimation au CHU Ibn Sina de Rabat, appellent les citoyens marocains à prendre au sérieux la maladie dès les premiers symptômes, et à consulter directement un médecin qui se chargera de réaliser un premier diagnostic de leur cas.

Nos experts appellent aussi à éviter l’automédication. Le protocole thérapeutique en vigueur actuellement est certes unifié dans tout le Royaume, mais il doit être adapté à chaque patient, puisque la prise en charge peut différer selon plusieurs critères.

Quels sont les symptômes à surveiller ?

"Avec le variant Omicron, les symptômes du Covid sont des maux de tête, des myalgies, des courbatures, un écoulement nasal, des maux de gorge et de la fatigue", explique le Pr Mouhaoui.

"Il s’agit de tous les symptômes d’une grippe. Cela peut aller d’un écoulement nasal et de courbatures jusqu'à une fatigue inhabituelle", ajoute le Pr El Koraichi.

En effet, selon une analyse de l'Agence nationale de santé publique en France, il s’avère que l'asthénie (fatigue), la toux, la fièvre, les céphalées, les myalgies, un mal de gorge ou un écoulement nasal sont les symptômes les plus souvent signalés par les patients atteints d’Omicron. Des cas de fièvre, nausées, vomissements, essoufflement, diarrhée et sueurs nocturnes ont également été signalés, mais dans une proportion moindre.

Ce variant provoque moins de détresse respiratoire que le Delta et donne des formes cliniques moins sévères, car il se multiplie davantage dans les voies aériennes supérieures, épargnant les voies inférieures et provoquant moins de pneumopathie, selon les premières études scientifiques publiées à ce jour.

Que faire lors de l’apparition des symptômes ?

"Par ces moments de pandémie, au moindre petit signe d’un syndrome grippal, il faut aller consulter", indique le Pr Mouhaoui.

"Lors de l’apparition de ces symptômes, la première étape est d’aller voir un médecin pour plusieurs raisons. La première est qu’un médecin peut analyser la véracité des symptômes. Il va également réaliser un examen clinique et un interrogatoire pour savoir si le patient n’a pas de maladie chronique en parallèle."

"Certes, on traite toutes les personnes positives avec le même protocole thérapeutique, mais celui-ci est adapté à chaque patient", selon son état de santé notamment, ajoute-t-il. "L’ordonnance copier-coller" n’est donc pas la bonne méthode. Elle peut s’avérer dangereuse dans certains cas.

Suite à cette première consultation, "le médecin recommande au patient de réaliser un test antigénique rapide. S’il s’avère positif, le médecin prescrit le traitement à suivre. S’il est négatif, le patient doit refaire un test PCR".

Le Pr El Koraichi nous indique, de son côté, que "le médecin pourra évaluer le stade de complication et prescrire d’autres bilans si nécessaire. Le patient pourra ainsi se diriger vers un laboratoire, réaliser le test de diagnostic ainsi que les bilans demandés en une seule fois. Mais s’il ne parvient pas à voir un médecin au plus tôt, ou s’il obtient un rendez-vous éloigné, un test de diagnostic directement auprès d’un laboratoire est toujours le bienvenu".

"Par ailleurs, un test négatif n’élimine pas la probabilité d’être atteint du Covid", ajoute notre interlocuteur. "Un patient peut avoir le Covid, tout en ayant un test négatif."

"Après obtention du résultat du test, le patient doit retourner chez le médecin, qui lui prescrit le protocole thérapeutique à suivre. On peut avoir des complications au-delà du 5e jour. Un médecin doit donc pouvoir examiner son patient et prescrire des bilans sanguins pour étayer le diagnostic d’une infection virale, redresser le diagnostic, ou surajouter un diagnostic en cas d’infection bactérienne  qui s’ajoute à l'infection virale par exemple."

Quel médecin faut-il consulter ?

Selon nos interlocuteurs, un patient peut se diriger aussi bien vers le secteur public que le secteur libéral. Il peut également consulter un médecin généraliste ou spécialiste.

Généralement, "chaque personne dépend de son Centre hospitalier provincial. Dans ces CHP, il y a trois configurations : les patients peuvent être pris en charge sur place, ou suivis à domicile s’ils ne nécessitent pas une hospitalisation, ou encore transférés dans un Centre hospitalier universitaire (CHU), où sont pris en charge les cas très graves", souligne le Pr Mohamed Mouhaoui.

"Sinon, si les patients le désirent, ils peuvent se diriger vers le secteur libéral, qui prend en charge énormément de malades Covid."

D’après le Pr El Koraichi, "le patient peut consulter un médecin spécialiste ou généraliste. Les médecins généralistes ont également des compétences et capacités assez importantes pour poser le diagnostic et prescrire les examens, notamment scanographiques si besoin, ainsi que les médicaments nécessaires à la prise en charge".

Comment les patients sont-ils pris en charge ?

Tous les médecins, cliniques et hôpitaux du Royaume sont amenés à suivre le même protocole thérapeutique, en vigueur depuis le 4 août dernier. Cela dit, bien qu’il soit unifié, il est adapté à l’état de santé de chaque personne, d’où la nécessité d’éviter l’automédication. Ce dernier sera toutefois mis à jour prochainement selon nos informations, pour y introduire l’utilisation du médicament Molnupiravir.

Selon le Pr Mouhaoui, "en cas de positivité, la grande question que se pose le médecin est relative à l’hospitalisation du patient ou au suivi à domicile. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un suivi à domicile puisque les symptômes ressemblent à une grippe, mais il ne faut pas oublier qu’il y a des cas graves qui peuvent être développés".

"Les gens ont tendance à banaliser ce dernier variant. Ils se disent que c’est une immunité naturelle, mais il faut savoir que l’on enregistre également des cas graves atteints par ce variant. Un cas est dit grave lorsqu’il y a une atteinte respiratoire et que le taux d’oxygène baisse beaucoup dans le sang. Souvent, ce sont des personnes qui ont beaucoup d’autres problèmes de santé ou qui tardent à consulter. Ce sont surtout les maladies chroniques et le retard au diagnostic et à la prise en charge." Notre source note également qu'au niveau des CHU, la majorité des cas graves ne sont pas vaccinés ou ont dépassé 6 mois après la 3e dose.

D’après le dernier protocole de veille et de riposte à la Covid publié en avril dernier par le ministère de la Santé, sont pris en charge à domicile les cas asymptomatiques ou symptomatiques bénins, sans aucun facteur de risque. Un suivi régulier de l’état de santé doit être assuré par le centre de santé de desserte, afin de détecter précocement tout signe d’aggravation ou effet indésirables du traitement. Seront orientés systématiquement à l’hôpital, en plus des cas sévères ou critiques admis d’emblée, les cas montrant une aggravation de leur état clinique.

En milieu hospitalier, sont pris en charge :

  • les cas asymptomatiques ou symptomatiques bénins avec un ou plusieurs facteurs de risque ;
  • les cas modérés sévères ou critiques ;
  • les cas bénins initialement pris en charge à domicile, et dont l’état de santé s’est aggravé.

D’après le Pr El Koraichi, "le médecin est habilité à voir également les comorbidités, s’il y a un diabète sous-jacent, ou encore un diabète ou une pathologie cardiaque inconnus par le patient. Il va pouvoir cerner le problème dans sa globalité. Le traitement du Covid s’adapte donc à chaque patient. Le cas le plus parlant est celui de la corticothérapie qui ne doit pas être prescrite pendant la charge virale par exemple, puisqu’elle peut être dangereuse, alors qu'elle est utile dans la phase inflammatoire. Par ailleurs, si le patient est diabétique ou si le diabète n’est pas connu, la corticothérapie peut être très dangereuse, puisqu’elle élève énormément les glucides dans le sang. Un médecin doit donc absolument connaître le profil du patient, pour suivre l’évolution de son état".

Et d’ajouter concernant la prise en charge des patients : "Il y a des cas modérés que l’on peut suivre à domicile. Ce sont généralement des personnes avec des troubles inflammatoires dans le bilan sanguin, qui ont peut-être besoin d’oxygène (entre un et deux litres par jour). Mais lorsque l’on a un cas grave, il faut l’hospitaliser."

"Un cas grave est celui qui a des problèmes respiratoires, et dont la saturation d'oxygène baisse. Parfois, nous avons des patients avec un taux d’oxygène bas, mais qui ne ressentent absolument rien. Il faut donc les hospitaliser. D’où la nécessité de suivre les cas modérés avec un saturomètre et une oxygénation à domicile. Si leur cas s'aggrave, il faut les transférer à l’hôpital."

Par ailleurs, pour ce qui est des cas contacts, "des protocoles devront bientôt sortir" pour savoir comment les gérer. "Omicron touche un peu tout le monde. Si on confine tous les cas contacts, le pays va s’arrêter. Je travaille dans un service de réanimation et d'anesthésie, et nous avons tous les jours entre trois et quatre cas positifs. On leur donne des jours de repos parce qu’ils sont fatigués, mais ce n’est pas pour autant que les gens qui travaillent avec eux dans le bloc opératoire vont s’arrêter de travailler, sinon tout l’hôpital serait à l’arrêt. Avec cette vague de contamination, isoler et confiner tous les cas contacts s’avère donc difficile".

Au bout de combien de temps une personne n’est-elle plus contagieuse ?

"Au bout de cinq à six jours, on n’est plus contagieux", nous fait savoir le Pr Mouhaoui. "Pour le personnel de santé et ceux qui sont malades, c’est donc un confinement de sept jours. Au-delà de cette période, on peut reprendre le travail."

"C’est durant la deuxième semaine qu’il va y avoir des séquelles inflammatoires du virus. Le virus meurt, mais laisse derrière lui des séquelles."

"Il y a également des aspects de Covid long qui sont signalés. Il s’agit de l’apparition de symptômes après la guérison du virus, et c’est surtout une fatigue inhabituelle" enregistrée chez la majorité des patients.

Faut-il refaire un test de contrôle après le 7e jour de confinement ?

"C’est une question qui n’est pas encore tranchée, mais logiquement on peut avoir des tests PCR positifs pendant longtemps. Comme on l’a vu avec les vagues précédentes, il y a des tests PCR qui restent positifs après deux mois de maladie. On a compris que c’est plutôt les débris du virus qui sont détectés par la PCR", souligne le Pr Alae El Koraichi.

"À mon avis, si un patient n’a plus de symptômes, il n’a pas besoin de refaire un test de contrôle, mais plutôt de garder les mesures barrières. Il faut donc se concentrer sur les mesures barrières et la distanciation durant les deux semaines après la guérison", conclut-il.

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