Une nouvelle sortie du Trésor à l’international est envisageable d’ici la fin de l’année (AGR)
Dans une note diffusée le 4 novembre, la société de recherche Attijari Global Research (AGR) a fait un point sur les besoins de financement du Trésor à fin septembre 2021.
Elle note un besoin de financement sans grande pression sur les taux et un probable recours aux financements extérieurs d’ici la fin de l’année.
Une situation budgétaire en amélioration à fin septembre
Au 30 septembre, les charges et ressources du Trésor laissaient percevoir une amélioration de la situation budgétaire. Les recettes globales augmentaient plus fortement que les dépenses globales. Pour rappel, les recettes globales progressaient de 11,8% à 186 milliards de dirhams et les dépenses globales, elles, grimpaient de 8,8% à 228 milliards de dirhams laissant un déficit budgétaire de 42,4 milliards de dirhams. Par rapport à la même période en 2020, le déficit n’avait crû que d’un milliard de dirhams.
Pour la société de recherche, « à l’origine, le redressement de l’activité économique en marge de la nette amélioration de la situation sanitaire tant au Maroc qu’à l’international. Actuellement, le taux de vaccination de la population cible avoisine les 60% ».
Sur la période, le besoin de financement du Trésor s’est creusé à 57 milliards de dirhams contre 48,9 milliards de dirhams fin septembre 2020. Ce besoin s’est notamment creusé à cause de la réduction des opérations en instance de 14,6 milliards de dirhams. AGR précise que « le besoin de financement a été financé en grande partie sur le marché intérieur, soit à hauteur de 87% ».
Les financements extérieurs seront plus importants au T4 2021
Dans la loi de finances 2021, le besoin de financement était annoncé à 85,7 milliards de dirhams. Avec un besoin de financement à 57 milliards de dirhams, le reliquat d’ici la fin de l’année est de 28,7 milliards de dirhams. De l’autre côté, les tombées du Trésor d’ici fin 2021 devrait s’afficher à 19,5 milliards de dirhams.
In fine, le besoin de financement brut du Trésor d’ici la fin de l’année s’élèverait à 48,2 milliards de dirhams. Ce besoin devrait, selon la loi de finances, être couvert à hauteur de 26,8 milliards de dirhams par des financements extérieurs et à hauteur de 21,3 milliards par des financements domestiques. La société de recherche explique que le besoin de financement intérieur brut serait donc de 7,1 milliards de dirhams par mois au dernier trimestre de l’année.
Selon les estimations d’AGR « plus que la moitié des besoins de financement du Trésor durant le T4-21 devrait provenir des financements extérieurs. Selon nos différents échanges, les investisseurs semblent anticiper une nouvelle sortie à l’international du Trésor d’ici la fin de l’année ».
Une détente attendue sur les taux
In fine, « ce niveau modéré (de financement intérieur brut par mois, ndlr) conforte notre scénario de stabilité voire d’un léger glissement de la courbe des Taux sur le T4-21 » explique AGR.
Pour rappel, elle avait publié une analyse début septembre où elle tablait sur une stabilité des taux concernant le second semestre 2021. Malgré un besoin de financement assuré à 92% par le marché intérieur au premier semestre, la politique d’émission du Trésor n’a cependant pas exercé de grandes pressions.
Pour AGR, la baisse des emprunts bruts de l’Etat s’explique par l’évolution favorable des finances publiques et la situation confortable de sa trésorerie. Concernant la probabilité d’une nouvelle sortie du trésor à l’international, AGR note que « cela conforte le scénario d’une légère détente des Taux sur le restant de l’année 2021 ».
Une hausse attendue de 8,6% de la dette du Trésor et un recul du déficit budgétaire
Cette année, la dette du trésor est attendue en hausse par rapport à l’an dernier en raison « des efforts consentis pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire ». Selon les projections de la société de recherche, la dette du Trésor devrait atteindre 904 milliards de dirhams à fin 2021, en hausse de 8,6% par rapport à 2020.
Cette dette serait composée à hauteur de 234 milliards de dirhams par la dette extérieure et 670 milliards de dirhams par la dette intérieure. Par rapport à 2020, la dette extérieure à fin 2021 serait en hausse de 17% et la dette intérieure afficherait quant à elle, une progression de 5,8%.
« L’absence de sorties du Trésor à l’international à cette date, devrait maintenir le poids de la dette extérieure à 23,7% de la dette globale du Trésor à fin septembre 2021. Celui-ci devrait atteindre 26% à fin 2021 » précise AGR.
En fin d’année, la dette du Trésor devrait atteindre 78,9% du PIB contre 77,2% fin 2020. Toujours rapporté aux richesses produites, la dette extérieure du Trésor représenterait en fin d’année 20,4% du PIB et la dette intérieure, 58,5% du PIB. En 2020 ces parts se situaient respectivement à 18,1% et 58,1%.
Compte tenu des prévisions de croissance de 6,2% du PIB en 2021 et des prévisions de la loi de finances, « le déficit budgétaire devrait s’atténuer à 6,2% du PIB en 2021E contre 7,6% en 2020 ».
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