Marché des capitaux et technologie : une fusion au service du NMD
La Bourse de Casablanca a organisé, le 26 octobre 2021, une conférence hybride sous le thème « La technologie, catalyseur d'un marché au service de l'amorçage du nouveau modèle de développement ».
Cet événement marque les 5 ans d’implémentation du nouveau système de la Bourse et sa contribution à l’excellence opérationnelle de l’ensemble du marché boursier.
La bourse souligne dans un communiqué que « depuis sa création, le marché boursier a connu plusieurs étapes qui ont fortement influencé sa modernisation, que ce soit en termes de lois ou d’infrastructures. Coté technologie, 1997 et 2016 restent sans doute les dates les plus importantes à retenir car elles ont exprimé clairement l’engagement du marché en faveur d’une évolution volontariste, sécurisée et disruptive ».
Comme la bourse le souligne, le choix « technologique » de la place effectué en 2016 a été accompagné par l’adoption d’un ensemble de règles de marché conformes aux standards internationaux. « Ceci a permis de grandes possibilités d’évolutivité et de résilience, plus de visibilité, de disponibilité et d’accessibilité (développement des plateformes OMS, bourse en ligne, implémentation d’analyses algorithmiques…) ».
A l’occasion de cette conférence, Tarik Senhaji, DG de la bourse de Casablanca, a déclaré : « Nous sommes l’un des rares marchés dont le système électronique est triplement certifié (…) 5 ans plus tard (après l’implémentation du nouveau système, ndlr), nous sommes heureux d’avoir cet acquis pour le Maroc. (…) Le Maroc a une plateforme qui suit les meilleures normes internationales ».
D’ailleurs, « le nouveau modèle de développement réserve une place très importante pour notre marché », a-t-il souligné.
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Nasser Kettani, expert en transformation numérique, prenant part à cette conférence, a indiqué « on ne peut pas parler de nouveau modèle de développement de notre pays, et ignorer que 25% du PIB mondial est lié à la technologie digitale. On doit prendre part, en tant que pays, dans cette économie mondiale. Il ne s’agit pas d’en faire partie en tant que consommateur, ce n’est pas le sujet, ce qu’il faut c’est la production. Notre challenge est de devenir un producteur de technologie ».
En soulignant l’importance de la transformation du marché des capitaux, il indique que : « L’ensemble de nos secteurs se transforment de manière profonde, et avec ça, les acteurs de la Finance sont mis sous pression par tout le monde. (…) les marchés de capitaux sont en fait en transformation dans plusieurs volets, que ça soit l’accès au capital, l’exécution des Trade et bien évidement sur les problématiques de Data, d’analyse et d’intelligence artificielle ».
Dans son communiqué post-conférence, la bourse insiste sur le fait que les technologies du futur sont au cœur du développement des prochaines générations des services numériques.
« Intelligence Artificielle, Blockchain, Data & Analytics, Robotics Process Automation, … constituent déjà des enjeux stratégiques et économiques pour les bourses mondiales. Le business model de l’industrie financière est donc en train de changer et changera encore davantage ».
Pour relever les nouveaux défis et anticiper les futurs changements, la Bourse de Casablanca prépare une nouvelle feuille de route 2022-2025, intégrant les acquis du passé et les ambitions du Maroc est en cours de mise en place, et permettra de faire des Technologies de l’Information des leviers efficients répondant aux exigences du marché.
Cela s’est déjà traduit avec Fastclear, le logiciel développé par la Bourse de Casablanca pour la future Chambre de Compensation qui est développé à 100% en interne.
L’importance de cette transformation s’explique par le fait que le marché des capitaux, particulièrement la Bourse, se place au centre du financement du nouveau modèle de développement engagé par le Maroc.
« Il s’agit d’être une place financière attractive pour des entreprises à fort potentiel de croissance marocaines et africaines, capables d’attirer les investisseurs institutionnels étrangers et marocains. L’objectif du Nouveau Modèle de Développement est d’augmenter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035. Cet engagement interpelle tous les acteurs économiques du royaume, et forte du travail de fond initié par le Ministère de l’Economie et des Finances dans les années 2010s, l’infrastructure technologique est en place, et prête à le porter », souligne la même source.
La contribution des nouvelles technologies pourraient au développement du marché
Intervenant à cette conférence, Nasser Seddiqi, directeur émetteurs à l'AMMC « Les nouvelles technologies, que ça soit l’automatisation de certaines tâches, le recours à l’intelligence artificielle, etc, offrent de nombreuses opportunités, aussi bien pour les Fintech qui les produisent que pour les consommateurs. En sachant que les nouvelles technologies sont un puissant facteur d’inclusion financière. C’est aussi un outil important de développement économique et social ».
Ceci dit, « ces nouvelles technologies bouleversent un peu les manières traditionnelles d’exercer les activités financières. En ce sens, elles portent plusieurs défis qui sont liés à l’ouverture des écosystèmes, à la complexité des produits qui sont développés ou qui vont être développés, des interactions entre ces différents systèmes ».
« Concrètement, parmi les défis à relever, il y a celui de choisir les technologies qui ont du sens et qui servent à quelque chose, des technologies qui vont permettre par exemple d’offrir de nouvelles manières d’investir et d’épargner, des technologies qui vont permettre de démocratiser l’accès à la bourse, que la bourse ne soit plus vue comme un club réservé à une élite mais vraiment ouverte à tous les investisseurs, qu’ils soient locaux ou internationaux », continue-t-il.
Ces nouvelles technologies peuvent servir également à « sécuriser les transactions davantage, c’est un élément important qu’il faut retenir. On parle aussi d’interconnexion de places de différents pays. Ces nouvelles technologies pourraient permettre d’assurer une meilleure interconnexion entre les places africaines par exemple. Il y a plusieurs projets dans ce sens, et les technologies pourraient y apporter leur contribution », pense-t-il.
Un autre défi mérite d’être soulevé : la dimension réglementaire. « La dimension réglementaire est un double défi. La première consiste à avoir une réglementation souple et agile pour s’adapter aux évolutions rapide des technologies. Le temps réglementaire n’est pas le temps des technologies. Il faut essayer de les rapprocher.
Le deuxième sous défis règlementaire porte sur le fait que « le cadre réglementaire doit être suffisamment robuste pour donner la sécurité juridique et la confiance nécessaire à l’essor de ces technologies et leur impact sur le marché, sur le financement de l’économie et sur le nouveau modèle de développement. Ces éléments sont indispensables sinon on ne pourra pas assurer le développement du marché », souligne-t-il.
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