Marché des capitaux et technologie : une fusion au service du NMD

M.Ett | Le 28/10/2021 à 18:44
La bourse de Casablanca a tenu une conférence, mardi 26 octobre, portant sur le thème : « La technologie, catalyseur d'un marché au service de l'amorçage du nouveau Modèle de Développement ». Voici les principaux points soulignés par les différents intervenants à cette conférence.

La Bourse de Casablanca a organisé, le 26 octobre 2021, une conférence hybride sous le thème « La technologie, catalyseur d'un marché au service de l'amorçage du nouveau modèle de développement ».

Cet événement marque les 5 ans d’implémentation du nouveau système de la Bourse et sa contribution à l’excellence opérationnelle de l’ensemble du marché boursier.

La bourse souligne dans un communiqué que « depuis sa création, le marché boursier a connu plusieurs étapes qui ont fortement influencé sa modernisation, que ce soit en termes de lois ou d’infrastructures. Coté technologie, 1997 et 2016 restent sans doute les dates les plus importantes à retenir car elles ont exprimé clairement l’engagement du marché en faveur d’une évolution volontariste, sécurisée et disruptive ».

Comme la bourse le souligne, le choix « technologique » de la place effectué en 2016 a été accompagné par l’adoption d’un ensemble de règles de marché conformes aux standards internationaux. « Ceci a permis de grandes possibilités d’évolutivité et de résilience, plus de visibilité, de disponibilité et d’accessibilité (développement des plateformes OMS, bourse en ligne, implémentation d’analyses algorithmiques…) ».

A l’occasion de cette conférence, Tarik Senhaji, DG de la bourse de Casablanca, a déclaré : « Nous sommes l’un des rares marchés dont le système électronique est triplement certifié (…) 5 ans plus tard (après l’implémentation du nouveau système, ndlr), nous sommes heureux d’avoir cet acquis pour le Maroc. (…) Le Maroc a une plateforme qui suit les meilleures normes internationales ».

D’ailleurs, « le nouveau modèle de développement réserve une place très importante pour notre marché », a-t-il souligné.

>> Lire aussi : Financement du nouveau modèle de développement : l’analyse de Nezha Lahrichi

Nasser Kettani, expert en transformation numérique, prenant part à cette conférence, a indiqué « on ne peut pas parler de nouveau modèle de développement de notre pays, et ignorer que 25% du PIB mondial est lié à la technologie digitale. On doit prendre part, en tant que pays, dans cette économie mondiale. Il ne s’agit pas d’en faire partie en tant que consommateur, ce n’est pas le sujet, ce qu’il faut c’est la production. Notre challenge est de devenir un producteur de technologie ».

En soulignant l’importance de la transformation du marché des capitaux, il indique que : « L’ensemble de nos secteurs se transforment de manière profonde, et avec ça, les acteurs de la Finance sont mis sous pression par tout le monde. (…) les marchés de capitaux sont en fait en transformation dans plusieurs volets, que ça soit l’accès au capital, l’exécution des Trade et bien évidement sur les problématiques de Data, d’analyse et d’intelligence artificielle ».

Dans son communiqué post-conférence, la bourse insiste sur le fait que les technologies du futur sont au cœur du développement des prochaines générations des services numériques.

« Intelligence Artificielle, Blockchain, Data & Analytics, Robotics Process Automation, … constituent déjà des enjeux stratégiques et économiques pour les bourses mondiales. Le business model de l’industrie financière est donc en train de changer et changera encore davantage ».

Pour relever les nouveaux défis et anticiper les futurs changements, la Bourse de Casablanca prépare une nouvelle feuille de route 2022-2025, intégrant les acquis du passé et les ambitions du Maroc est en cours de mise en place, et permettra de faire des Technologies de l’Information des leviers efficients répondant aux exigences du marché.

Cela s’est déjà traduit avec Fastclear, le logiciel développé par la Bourse de Casablanca pour la future Chambre de Compensation qui est développé à 100% en interne.

L’importance de cette transformation s’explique par le fait que le marché des capitaux, particulièrement la Bourse, se place au centre du financement du nouveau modèle de développement engagé par le Maroc.

« Il s’agit d’être une place financière attractive pour des entreprises à fort potentiel de croissance marocaines et africaines, capables d’attirer les investisseurs institutionnels étrangers et marocains. L’objectif du Nouveau Modèle de Développement est d’augmenter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035. Cet engagement interpelle tous les acteurs économiques du royaume, et forte du travail de fond initié par le Ministère de l’Economie et des Finances dans les années 2010s, l’infrastructure technologique est en place, et prête à le porter », souligne la même source.

La contribution des nouvelles technologies pourraient au développement du marché

Intervenant à cette conférence, Nasser Seddiqi, directeur émetteurs à l'AMMC « Les nouvelles technologies, que ça soit l’automatisation de certaines tâches, le recours à l’intelligence artificielle, etc, offrent de nombreuses opportunités, aussi bien pour les Fintech qui les produisent que pour les consommateurs. En sachant que les nouvelles technologies sont un puissant facteur d’inclusion financière. C’est aussi un outil important de développement économique et social ».

Ceci dit, « ces nouvelles technologies bouleversent un peu les manières traditionnelles d’exercer les activités financières. En ce sens, elles portent plusieurs défis qui sont liés à l’ouverture des écosystèmes, à la complexité des produits qui sont développés ou qui vont être développés, des interactions entre ces différents systèmes ».

« Concrètement, parmi les défis à relever, il y a celui de choisir les technologies qui ont du sens et qui servent à quelque chose, des technologies qui vont permettre par exemple d’offrir de nouvelles manières d’investir et d’épargner, des technologies qui vont permettre de démocratiser l’accès à la bourse, que la bourse ne soit plus vue comme un club réservé à une élite mais vraiment ouverte à tous les investisseurs, qu’ils soient locaux ou internationaux », continue-t-il.

Ces nouvelles technologies peuvent servir également à « sécuriser les transactions davantage, c’est un élément important qu’il faut retenir. On parle aussi d’interconnexion de places de différents pays. Ces nouvelles technologies pourraient permettre d’assurer une meilleure interconnexion entre les places africaines par exemple. Il y a plusieurs projets dans ce sens, et les technologies pourraient y apporter leur contribution », pense-t-il.

Un autre défi mérite d’être soulevé : la dimension réglementaire. « La dimension réglementaire est un double défi. La première consiste à avoir une réglementation souple et agile pour s’adapter aux évolutions rapide des technologies. Le temps réglementaire n’est pas le temps des technologies. Il faut essayer de les rapprocher.

Le deuxième sous défis règlementaire porte sur le fait que « le cadre réglementaire doit être suffisamment robuste pour donner la sécurité juridique et la confiance nécessaire à l’essor de ces technologies et leur impact sur le marché, sur le financement de l’économie et sur le nouveau modèle de développement. Ces éléments sont indispensables sinon on ne pourra pas assurer le développement du marché », souligne-t-il.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 1/5/2024 à 16:30

    Inetum Maroc se renforce : “Il y a les talents, les conditions et la taille critique pour le faire” (PDG)

    Le géant des services numériques a annoncé vouloir tripler ses effecifs au Maroc d'ici 2027. Le PDG du groupe revient pour Médias24 sur les raisons de ce choix stratégique et sur l'évolution de l'activité du groupe depuis 20 ans d'implantation dans le royaume. Base offshore réputée dans l'Hexagone, le Maroc devient également de plus en plus attractif avec un marché local en fort développement. Entretien.
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.