Inclusion financière : Etat des lieux

| Le 30/9/2021 à 19:23
La Banque centrale a mis en place en 2013 un dispositif d’évaluation lui permettant de suivre le développement de l’accès des agents économiques au secteur bancaire, ainsi que leurs usages.

Hausse du nombre des points d’accès

Selon le dernier rapport de BAM sur l'inclusion financière, le nombre de points d’accès aux services financiers est passé de 15.860 points en 2019 à 19.307 en 2020, soit une hausse de 22%.

Notons qu’il existe quatre types de points d’accès, à savoir les agences bancaires, les distributeurs automatiques de billets, les agents distributeur de services bancaires et les établissements de paiement. Leur nombre a plus que doublé depuis la mise en place du dispositif d’évaluation, en passant de 8.913 points en 2013 à 19.307 points d’accès en 2020.

Ces points d’accès, ont vu leur nombre augmenter grâce à l’expansion du réseau des Établissements de Paiement qui a quasiment doublé en une année, passant de 6.241 en 2019 à 11.935 en 2020 (+91%).

Disparités entre l’urbain et le rural

Bien que la densité bancaire ait connu une nette amélioration au niveau national en 2020, en s’établissant à un point d’accès pour 1.379 adultes, contre un point d’accès pour 1.654 adultes en 2019, des disparités persistent au niveau territorial puisque les écarts continuent de s’accentuer entre le monde urbain et le monde rural.

En effet, cette densité bancaire enregistrée au niveau nationale tombe à un seul point d’accès pour 7.384 adultes dans le milieu rural, contre un point d’accès pour 856 adultes en milieu urbain. Cela veut dire, qu’en moyenne, un citadin a accès à près de 9 fois plus d’entités physique de retrait et de dépôt qu’un rural.

Cette forte concentration peut être expliquée, en partie, par le modèle économique de l’agence bancaire : requérant un nombre minimal de clients pour amortir ses charges fixes, les banques rechignent à implémenter leurs agences dans les zones où la population est dispersée.

Ainsi, le pourcentage des communes rurales disposant d’au moins un point d’accès ne s’établissait qu’à 31% en 2020. Un chiffre en hausse par rapport à 2019 (26,5%), mais principalement en raison de l’extension du réseau des établissements de paiement dans les zones initialement non couvertes par le réseau bancaire, et non pas grâce au développement de ce dernier.

Hausse du nombre des comptes de dépôt des particuliers…

En 2020, et malgré la crise sanitaire, les comptes de dépôt des particuliers, ainsi que les crédits bancaires qui leur ont été accordés, ont connu une importante évolution, aussi bien en terme de volume que de valeur.

Ainsi, le nombre de comptes de dépôt au niveau des banques s’est établi à 26,52 millions de comptes, en hausse de 8,9% par rapport à 2019, avec un encours de 723 milliards de dirhams, soit une augmentation de 6,5% par rapport à l’année précédente.

Le nombre de crédits bancaires aux particuliers a, quant à lui, enregistré une hausse de 6,9% en 2020, s’établissant à près de 13,5 millions de comptes avec un encours de 295,4 milliards de dirhams, en hausse de 2,5% par rapport à 2019.

… avec prépondérance de la région Casablanca-Settat

27% du volume des comptes de dépôt et 31% de leur valeur globale se trouvent dans la région Casablanca-Settat. Elle est suivie par la région de Rabat-Salé-Kenitra avec 15% aussi bien en termes de volume que de valeur.

La région de l’Oriental surclasse cependant les autres régions en termes d’encours moyen de dépôt, puisqu’il s’élève à 36.242 dirhams. La région du Casablanca-Settat arrive en deuxième position avec 32.039 dirhams, suivie de la région Dakhla-Oued Eddahad avec 13.740 dirhams d’encours moyen de dépôt.

La région du Casablanca-Settat superforme les autres régions également au niveau des crédits bancaires aux particuliers, que ce soit en terme de nombre ou de valeur. Ainsi, 30% de ces crédits s’y situent, représentant 54% de l’encours.

Utilisation des services bancaires de la part des femmes et des jeunes adultes à améliorer

Les femmes ne représentent, en 2020, que 34% des utilisateurs des services bancaires, contre 35% en 2019, et les jeunes adultes, âgés entre 16 et 25 ans, ne représentent que 12,26% (en sachant qu’ils constituent 22% de la population adulte).

Cette faiblesse de pénétration chez ces deux catégories peut s’expliquer par le niveau réduit de leurs revenus, de l’inadaptation des offres à leurs besoins, de la forte utilisation des services financiers informels et de leurs statuts socio-économiques.

Crédits bancaires aux TPME

En 2020, l’encours global des crédits bancaires octroyés aux TPME s’est élevé à 177,4 milliards de dirhams, contre 153,2 milliards de dirhams en 2019, soit une augmentation de près de 15,8%.

Aussi bien en 2020 qu’en 2019, la région Casablanca-Settat a concentré 64% du montant global des crédits accordés aux TPME.

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