Nabil Benabdallah : « Nous visons 25 sièges au parlement et 3.000 élus communaux »

ENTRETIEN. Dans une interview accordée à Médias24, Nabil Benabdallah aborde des sujets en rapport avec les prochaines élections : les objectifs du parti, les alliances, le choix des élus, les priorités du prochain exécutif, etc. Verbatim.

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Nabil Benabdallah : « Nous visons 25 sièges au parlement et 3.000 élus communaux »

Le 2 juillet 2021 à 15h01

Modifié 2 juillet 2021 à 16h25

ENTRETIEN. Dans une interview accordée à Médias24, Nabil Benabdallah aborde des sujets en rapport avec les prochaines élections : les objectifs du parti, les alliances, le choix des élus, les priorités du prochain exécutif, etc. Verbatim.

A l'approche des élections du 8 septembre 2021, Médias24 inaugure une série de rencontres avec les leaders des principaux partis marocains.

Dans cette interview, Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS, répond sans langue de bois, aux questions de Mehdi Michbal. Retrouvez l'interview en totalité, en vidéo :

Verbatim :

Réaction aux propos de Abdellatif Jouahri 

Sur la dernière sortie médiatique du gouverneur de Bank Al-Maghrib sur les partis politiques : « Je pense que ses propos étaient en réaction aux promesses qu’a faites le RNI, c’était une critique aux propositions de ce parti dont certains ont un coût déraisonnable ».

« Abdellatif Jouahri est quelqu’un que je respecte. Mais je dis qu’il ne faut pas généraliser et donner un jugement de valeur sur toute la classe politique. Ceci donne l’impression que tous les partis sont pareils et contribue au dénigrement de la démocratie », ajoute-t-il.

« Il faut être audacieux et dire pourquoi on en est arrivés à ce point. Les partis sont-ils les seuls responsables de cette situation ? L'interférence dans les affaires internes des partis, n’y a-t-elle pas contribué ? Il faut aussi se poser ces questions », indique-t-il.

Le mercato des notables

En réponse à la course des partis au recrutement des notables: « C’est un serpent qui se mord la queue. C’est le cumul de l’histoire des élections dans le pays qui ont fait qu’on en arrive à ce point. Les notables, par leur argent et leurs réseaux ont verrouillé plusieurs circonscriptions, où il devient quasi-impossible pour un nouveau visage politique et correct de gagner ».

« Le problème c’est que c’est l’abstention qui renforce ce phénomène et qui encourage les partis à recruter parmi les notables. C’est un cercle vicieux qui pose un vrai problème pour la crédibilité du processus de démocratisation de notre pays », déplore-t-il.

Les ambitions du PPS aux prochaines élections

Sur les objectifs du PPS dans les prochains rendez-vous électoraux : « Nous espérons faire élire 3.000 élus communaux et 130 présidents de commune en 2021 contre 1.800 élus et 80 présidents de commune, en 2015 ».

“Nous avons des chances de remporter la région de Drâa-Tafilalet et jouer des rôles avancés dans les régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra” poursuit-il.

Il ajoute : « En ce qui concerne les élections législatives, nous ambitionnons de remporter 25 sièges au minimum, ce qui constituera une avancée par rapport à ce qui nous a été ‘attribué’ la dernière fois ».

La prochaine coalition

Sur la présence du PPS dans les anciens gouvernements : « notre poids politique dépasse notre poids électoral en nombre de sièges. Ce sont notre image et notre crédibilité qui font que les différents gouvernements préfèrent qu’on soit à leurs côtés ».

Ne voulant pas se prononcer sur un favori pour mener le prochain gouvernement, il déclare : « Le PJD malgré l’usure du pouvoir, les problèmes internes et le nouveau quotient, garde une base électorale assez solide. Il y a un autre parti qui entre dans ces élections avec des moyens financiers énormes qui dépassent le raisonnable. Il y a deux autres partis qui peuvent jouer un rôle et arriver dans les premières positions ».

« Une coalition ne peut être bâtie que sur la base du programme. Nous n’avons pas de ligne rouge. Même avec le RNI, nous pouvons critiquer certaines pratiques aujourd'hui, mais nous avons une relation historique avec ce parti du temps de Ali Yata et Ahmed Osman, nous avons travaillé ensemble au niveau de plusieurs gouvernements », explique-t-il.

Il continue : « Je connais Akhannouch depuis longtemps, j’ai de bons rapports avec lui, mais cela ne m’empêche pas de critiquer quelques pratiques aujourd’hui qui ne servent pas la démocratie. Sinon, nous pouvons coopérer sur plusieurs autres sujets, sans problèmes ».

« Le PAM, avec Ouahbi a fait des révisions et prend ouvertement une nouvelle direction, c’est la raison qui nous a laissé reprendre contact avec eux et coordonner les efforts de l’opposition », affirme-t-il. 

Les idées de gauche à la mode

En réponse à la question du retour des idées de gauche dans le monde, il note que « la droite s'approprie les valeurs de gauche, dont le rôle de l’État stratégique, l’investissement public, les services publics, l’hôpital public, la protection sociale, le souverainisme économique, etc. Nous nous réjouissons de ce retournement de situation, mais il faut qu’ils reconnaissent qu’il n’étaient pas de cet avis, il y a à peine deux ou trois ans de cela ».

Questionné sur les priorités du prochain gouvernement, il estime que « nous avons besoin d’une ouverture politique, par rapport à la liberté d’expressions dans des cas comme les détenus et de quelques affaires médiatiques ». 

« Nous avons besoin de paix sociale, avec un SMIC plus élevé, un SMIC inférieur à 3.000 DH n’est pas concevable dans le Maroc d’aujourd’hui. Il faut également accélérer le chantier prioritaire de la protection sociale », recommande-t-il au sujet des priorités du prochain gouvernement.

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